Winora est une marque encore méconnue en France, mais il suffit de passer le Rhin pour voir un grand nombre de ces vélos électriques urbains. Il s’agit d’un fabricant allemand, vieux de plus de 100 ans, véritable référence dans son pays. Membre du groupe Accel, comme un certain Lapierre, Winora tente de s’installer durablement en France avec ses VAE taillés pour la ville. Le Tria 7 Eco est le moins cher d’entre eux, un modèle d’entrée de gamme particulièrement bien doté qui semble avoir fait tous les efforts nécessaires pour être remarqué. Concurrent direct des Cowboy et autres VanMoof, il affiche des arguments plus conventionnels, mais non moins essentiels. Et si finalement, c’était ça la recette d’un VAE accessible et réussi ?
Design : l’école allemande
Le Tria 7 Eco est un VAE assez classique dans sa présentation. C’est un vélo urbain à cadre ouvert qui dispose d’un moteur central au niveau du pédalier et d’une batterie complètement intégrée dans le tube diagonal. Cette batterie amovible Bosch de 400 Wh est logée dans une trappe, protégée par un cache en plastique et sécurisée par une clé.
La géométrie du Tria est assez ordinaire et place le cycliste dans une position très droite, relevée, qui permet non seulement de soulager le dos, mais aussi d’avoir une meilleure visibilité sur la route. Vous l’aurez compris, ce n’est pas par son design que ce Tria 7 Eco se distingue, celui-ci est on ne peut plus classique. Pour autant, il convient de souligner la bonne qualité des matériaux, le niveau des finitions (à ce prix, on n’attend pas des soudures polies) et une impression générale de robustesse.
Un équipement intéressant pour un vélo accessible
Cette première bonne impression est confirmée par l’analyse dès l’équipement et des accessoires dont profite l’entrée de gamme de Winora. Le premier constat est qu’il ne manque pas un seul des éléments nécessaires pour rouler en ville. Gardes-boue en aluminium, large béquille, feux puissants et même un porte-bagages à l’arrière, tout y est.
Nous apprécions tout autant le niveau d’équipement « mécanique » de l’entrée de gamme de Winora. Celui-ci repose, entre autre, sur des freins à disque Tektro, plutôt efficaces, sur une fourche suspendue à l’avant disposant de 100 mm de débattement, idéale pour filtrer les aspérités de la route. Seul le dérailleur Shimano Altus M310 permettant de jongler entre les sept vitesses du vélo nous a paru quelque peu capricieux à l’usage, mais il reste malgré tout efficace.
Enfin, nous apprécions également le soin apporté par le constructeur allemand à certains détails comme l’ajout d’un petit carter de protection couvrant la chaîne et épargnant les pantalons des traces occasionnelles de graisse. L’attention est louable, mais elle impose au propriétaire de toujours voyager avec un kit d’outils, notamment dans le cas où le dérailleur ferait des siennes et qu’il serait nécessaire d’accéder à la chaîne. Croyez-en notre expérience…
Bosch, référence aussi sur l’entrée de gamme
Côté accessoire, Winora a plutôt bien doté son vélo d’entrée de gamme. Pour la partie électrique, c’est au moins aussi bien. Le fabricant allemand a équipé son vélo urbain d’un moteur et d’une batterie Bosch. Bien entendu, il s’agit de la version d’entrée de gamme, le Bosch Active Line et d’une batterie plutôt modeste de 400 Wh. Toute la question est de savoir si ce couple suffit pour la plupart des trajets en ville.
Dans les faits, le couple de 40 Nm suffit dans presque tous les cas de figure. Le moteur peut donner quelques signes de faiblesse lorsque la pente devient raide, mais il est à l’aise partout ailleurs. Dans ce cas de figure précis, ce sont les cuisses et les mollets du cycliste qui doivent prendre la relève, mais le moteur est toujours là et il aide à franchir l’obstacle, à une vitesse plus modeste bien entendu.
Lors de notre test réalisé sur un peu moins de 200 km, essentiellement en milieu urbain, le moteur a toujours répondu à nos attentes. Ces 40 Nm suffisent amplement, à condition donc d’accepter de franchir de petits cols à moins de 25 km/h.
Les quatre modes d’assistance proposés par le motoriste allemand sur ce niveau de gamme sont connus de tous (Eco, Tour, Sport et Turbo). Le prix du VAE de Winora ne permettait pas d’espérer la présence d’un mode d’assistance automatique, davantage réservé au haut de gamme, ni de l’intégration dans le Bosch Smart System, mais pour un vélo de tous les jours, les performances sont amplement suffisantes et l’assistance assez variée entre les quatre modes pour offrir un ressenti vraiment différent. Lors de notre test, nous avons essentiellement voyagé entre le mode « Tour » et le mode « Sport », mais le mode Turbo conviendra aussi à ceux qui veulent laisser le moteur travailler davantage et épargner leurs mollets. Quant au mode « Eco », nous le préconisons uniquement si vous souhaitez prolonger au maximum l’autonomie de la batterie.
Compte tenu du positionnement « entrée de gamme » du vélo de Winora, il ne fallait pas s’attendre à un affichage autre que le classique « Purion », de Bosch. Pour autant, celui-ci fait largement l’affaire et permet d’avoir un aperçu de sa vitesse et de son mode d’assistance. Néanmoins, ce bon vieux Purion commence à dater, il serait bon que Bosch propose une alternative plus moderne pour les vélos les plus accessibles.
Performances en ville et sensations de conduite
Conséquence première de sa géométrie, le VAE d’entrée de gamme de Winora est très facile à prendre en main. Même s’il peut paraître imposant et qu’il faudra apprendre à composer avec son poids conséquent (plus de 23 kg), on s’y habitue assez facilement tant il est maniable et simple d’accès.
Ses larges pneus, sa fourche suspendue et la rigidité de son cadre participent de son bon bilan en matière de confort. Même sur des pavés, la conduite reste aisée et l’arrière-train est épargné.
En revanche, n’attendez pas du Tria 7 Eco des saillies tranchantes ou un comportement dynamique, il n’est pas fait pour ça. C’est un vélo qui invite à la balade et à une conduite tout en relâchement.
Autonomie : la référence Bosch
Le Tria 7 Eco est équipé d’une batterie Bosch de 400 Wh. Celle-ci lui permettrait de parcourir jusqu’à 180 km en mode éco (et dans les meilleures conditions). Avouons-le tout de go, nous n’avons pas souhaité vérifier ces allégations. Pour autant, elles nous paraissent plausibles. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’en roulant essentiellement avec les modes Tour et Sport, nous avons dépassé les 90 km d’autonomie.
Bien entendu, cette valeur n’a rien de scientifique. Elle est le fruit d’une conjugaison de facteurs, à commencer par le gabarit de votre serviteur, mais aussi le type de terrain emprunté ou encore la température extérieure et la pression des pneus. Néanmoins, Bosch confirme que même sur l’entrée de gamme, son approche sérieuse et la qualité de son BMS (le composant en charge de la gestion de la batterie) le placent au sommet de la hiérarchie. Enfin, le fait que cette batterie de 400 Wh soit amovible est un plus non négligeable qui rend l’utilisation de ce Tria 7 Eco encore plus simple.
Le Tria 7 Eco face à la concurrence
Le Tria 7 Eco de Winora est officiellement vendu 2 599 euros. Dans les faits, il est possible de le trouver en boutique à un prix légèrement inférieur, un tarif équivalent à celui d’un bon vélo connecté, un Cowboy 4, un VanMoof ou un des nouveaux modèles d’Urtopia.
Certes, le VAE de Winora ne propose pas d’application, d’options pour personnaliser ses modes de conduite ou encore d’une possibilité de localiser son vélo à tout moment. La connectivité, il ne connaît pas. En revanche, pour un tarif identique à ces vélos connectés, il offre des garanties que ces derniers ont du mal à tenir. La qualité de fabrication, la robustesse, un certain niveau de confort grâce à ses larges pneus et à sa fourche suspendue et surtout la motorisation Bosch qui même dans l’entrée de gamme reste un cran au-dessus de la concurrence. En d’autres termes, le vélo à assistance électrique de Winora apparaît comme une alternative plus conventionnelle aux VAE connectés.
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