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Test HP Envy X2 Snapdragon, que vaut ce PC portable 4G propulsé par un processeur de smartphone ?

Premier représentant de la nouvelle génération de PC fonctionnant avec des puces ARM issues du monde de la téléphonie mobile, l’Envy X2 prouve que bien du chemin a été parcouru depuis Windows RT et les Tegra 3… Mais il reste encore des progrès à faire du côté de l’optimisation des programmes et de la puissance pure de la puce.

L'avis de 01net.com

hp ENVY x2 12-e001na

Les plus

  • + Très bon écran
  • + Beau design
  • + Qualité de fabrication
  • + Enfin une alternative à Intel & AMD
  • + Connexion 4G même en veille

Les moins

  • - Performances pures
  • - Autonomie si on ne baisse pas la luminosité
  • - Compatibilité logicielle
  • - Prix bien trop élevé

Note de la rédaction

Note publiée le 22/06/2018

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Fiche technique

hp ENVY x2 12-e001na

Processeur Qualcomm Snapdragon 835
Mémoire vive 4 Go
Capacité de stockage principal 128 Go
Taille d'écran 12.3 "
Puce graphique Qualcomm Adreno 540
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Les processeurs de smartphone sont-ils assez puissants pour remplacer les puces d’Intel et AMD dans nos ordinateurs ? Le temps est venu de répondre à cette question. Après avoir équipé des dizaines de millions de terminaux dans le monde, le géant des puces ARM, Qualcomm, et son partenaire d’aventure Microsoft ont décidé de (re)donner une chance à ces puces bien différentes de nos processeurs classiques.

Adrian BRANCO / 01net.com

HP a répondu présent pour concevoir un PC hybride au look de Microsoft Surface, une tablette haut de gamme que l’on peut connecter à un luxueux étui intégrant un clavier. La promesse de l’appareil ? Une autonomie record et une connexion 4G permanente pour ne jamais décrocher du réseau.

Un processeur de téléphone dans un ordinateur

La grande originalité de cet HP Envy X2, c’est donc son processeur Snapdragon 835, une puce ARM qui remplace, pour la première fois de l’histoire de Windows 10, les traditionnels processeurs conçus sous architecture x86 d’Intel et AMD. Ce n’est pas la première incursion de Microsoft dans le monde des processeurs ARM. On se souvient du fameux Windows RT, une version ARM de Windows 8 qui a fait long feu à cause de faibles performances et du manque d’applications compatibles.

Le processeur Snapdragon 835 est bien plus performant que les Tegra 3 utilisés à l’époque par les appareils exécutant Windows RT : il suffit de voir la rapidité des terminaux Android actuels – et la beauté des jeux – pour s’en faire une idée ! Le vrai défi de la puce ARM de Qualcomm installée dans ce PC hybride est de rivaliser avec les puces Intel dans leur propre univers logiciel.

Emulation de code 32 bit efficace

Dans nos usages, mis à part en jeu vidéo (lire en fin d’article), nous n’avons pas eu à souffrir d’incompatibilités logicielles sur les programmes x86/32bit. Si l’application n’est pas disponible en version compilée pour ARM tels VLC ou Netflix, Windows et le Snapdragon 835 se chargent de l’émulation du code. Cependant, la machine est loin d’être véloce : l’émulation cause parfois de lourds ralentissements – comme avec Firefox par exemple. Mais c’est cette émulation qui garantit que votre programme exotique préféré (Ant Renamer dans mon cas) fonctionne tout de même. Un changement radical par rapport à Windows RT dont la logithèque était aussi vide que le cerveau d’un humain face à certains programmes de divertissement.

De Windows 10 S à Windows 10 Pro en un clic

A.B. / 01net.com

De base, notre appareil de test (version britannique, référence HP ENVY x2 12-e001na) était livré avec Windows 10 S. En un clic et un redémarrage, l’appareil est passé en mode Windows 10 Pro. Un passage obligatoire pour profiter de l’émulation complète. Windows 10 S n’est capable d’exécuter que des applications x86/32bit, seul Windows 10 Pro peut exécuter des applications 64 bit. Attention, on ne parle pas d’émulation : le Snapdragon 835 ne semble pas pouvoir émuler du code x64. Mais avec la dernière mise à jour des kits de développement annoncés par Microsoft lors de la conférence Build 2018 en mai dernier, les développeurs peuvent désormais compiler leurs applications en ARM 64 bit d’un simple clic – quelques cases à cocher et paramètres à ajouter lors de la compilation des programmes avec les outils Microsoft.

Cible ultra nomade, autonomie décevante

A.B. / 01net.com

Pour savoir à qui s’adresse une telle machine, il faut d’abord mettre en lumière ce qu’elle offre de plus que les machines Intel/AMD. Deux choses : une connectivité 4G active en veille qui permet de relever les mails même lorsque la machine est éteinte, et une autonomie bien supérieure à ce que proposent les machines concurrentes de format équivalent… enfin, sur le papier.

A.B. / 01net.com

Car si cette première génération de machines équipées du SnapDragon 835 promet jusqu’à 20h d’autonomie en lecture vidéo, dans les faits, on est loin du compte. Très loin du compte : notre procédure de test de lecture vidéo est réalisée avec la luminosité d’écran maximale – cet écran 12 pouces de 1920 x 1280 pixels brille fort avec une moyenne maximale de 450 cd/cm² – et le résultat est accablant avec seulement 7h15 relevées. Même avec un écran calé à 200 cd/cm², comme c’est le cas pour notre test standardisé d’autonomie polyvalente (navigation web, manipulation d’image, un peu de calcul, etc.), l’endurance reste décevante avec seulement 8h01.

A.B. / 01net.com

Dans la vraie vie, on a pu utiliser l’engin un peu plus d’une dizaine d’heures (du surf, de la vidéo) avant d’avoir à passer par la case recharge. Le hic des tests qui pullulent sur le Web et qui annoncent 15h d’endurance ? La luminosité de l’écran généralement bridée à 150 cd/m². Si le HP Envy X2 avec SnapDragon reste globalement endurant, il se place bien loin des portables « classiques » comme l’excellent Dell XPS 13 Full HD (et ses 12h54 !).

A.B. / 01net.com

Du coup, les ultranomades seront-ils convaincus ? Si la réception de mails en veille et une bonne autonomie en vidéo sont les uniques prérequis, pourquoi pas ? D’autant que le format « Surface » de l’engin peut plaire – ce n’est pas du tout ma tasse de thé, mais c’est une perception très subjective.
De plus le produit est magnifiquement construit, ce qui lui donne un caractère statutaire. Mais si on enlève ces paramètres et que l’on s’adresse à un travailleur mobile qui doit être vraiment productif, on est encore très loin du compte. Un XPS13 Full HD est largement plus performant, plus endurant et plus adapté au travail avec son clavier intégré que le Envy X2… d’autant que ce dernier ne dispose que d’un jack 3,5 mm et d’une unique prise USB-C pour tout faire (alimentation, USB, HDMI, etc.). Impossible de brancher rapidement une clé USB ou un téléviseur sans adaptateur. L’adaptateur n’étant pas livré of course.

Performances décevantes, machine sous-équipée

A.B. / 01net.com

Commençons par préciser que la version du HP Envy X2 que nous avons testée n’embarquait que 4 Go de RAM et seulement 128 Go de disque dur. Une quantité de mémoire vive souvent trop juste pour des configurations classiques à base de processeurs Intel/AMD. Le choix de Qualcomm de ne pas nous envoyer son modèle le mieux équipé est discutable mais nous permet de réitérer nos mises en garde : un PC sous Windows 10 a besoin de 8 Go de RAM pour se comporter de manière fluide en situation bureautique + Web, à cause, surtout, des sites Web très gourmands en mémoire (merci la vidéo, les scripts, etc.). Ce manque de RAM amplifie les sensations de lenteur de la plate-forme qui n’est pas encore au niveau des Core M d’Intel.

A.B. / 01net.com

On sent bien qu’on y est presque, mais il faut encore que Qualcomm passe un dernier palier de puissance – par le biais d’une nouvelle plateforme ou d’un intense travail logiciel – pour que sa plate-forme Snapdragon puisse assurer des performances de base suffisantes sous Windows.

Navigateur : Microsoft Edge first

Les Always Connected PCs sont des machines portées par Qualcomm et Microsoft. A ce titre, ce dernier a bien optimisé son navigateur Edge et c’est celui qui s’exécute le plus rapidement. De très loin : quand son lancement est quasi instantané, Firefox broute jusqu’à 7-8 secondes (ça peut agacer).

Pourquoi est-ce important ? Tout simplement car l’Envy X2 est, de par son caractère connecté et son format tablette, une machine qui repose beaucoup sur le navigateur, autant pour les services (mails, réseaux sociaux, etc.) que pour les logiciels de travail. Avec un espace de stockage faible (128 Go), et une connexion 4G permanente, il n’est pas idiot de travailler dans le cloud par le biais d’une suite Office 365 ou de Google G Suite. Et dans ce domaine, c’est bien avec Edge que l’expérience est la plus fluide. A bon entendeur.

Impossibilité ludique

Avec sa promesse « toujours connecté » grâce à la 4G et son format « Surface », ce HP Envy X2 ne cible pas un public de joueurs. Mais même les gros bosseurs ont droit à leur pause de temps en temps et nous avons quand même tenté de jouer… Tentative est bien le mot : un vieux titre comme Plants Vs Zombies (Steam) se lance mais rame, Baldur’s Gate : Enhanced Edition (GOG) ne se lance pas du tout, Tomb Raider (le reboot de 2013, Steam) non plus. Legend of Grimrock (GOG) offre un beau début et de beaux effets graphiques mais le moteur de rendu affiche des bugs qui rendent le titre injouable. Nous avons pu jouer à un jeu 2D récent (Insanity Blade, Steam) de manière convaincante et d’autres titres doivent fonctionner. Mais c’est du cas par cas. Autant dire qu’on évitera même le casual gaming pour le moment. Le temps que les drivers s’améliorent, car pour la plupart des titres non 3D, c’est plus une affaire de pilotes que de puissance.

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