Le Katana GF66, de MSI, porte un joli nom guerrier, qui nous met d’emblée dans de bonnes dispositions – même si la référence complète de notre unité de test, MSI Katana GF66 12UD-064FR, dilue un peu l’effet. La gamme Katana GF6x étend son offre tarifaire de 699 euros, pour ses premiers tarifs, à des machines vendues environ 1 800 euros.
Une configuration solide
A ce tarif, on ne flirte pas avec le haut de gamme, cela va sans dire, mais on trouve malgré tout une offre sérieuse. Ainsi, le GF66 que nous avons testé affiche un prix raisonnable de 1800 euros, une configuration portée par un Core i7-12700H (de 12e génération Alder Lake), épaulé par 32 Go de RAM DDR4 à 3 200 MHz, fournis en deux barrettes de 16 Go, pour un maximum de 64 Go. La partie graphique est assurée par une GeForce RTX 3050 Ti, avec 4 Go de DDR6. Une fois encore de l’entrée (de haut) de gamme musclée, qui apporte, en théorie, ce qu’il faut de puissance pour couvrir les besoins de tous les jeux, mais avec des concessions. Voilà pourquoi la décision de retenir une dalle LCD IPS Full HD rafraîchie à 144 Hz est sans doute raisonnable. Une dalle 1440p aurait trop sollicité la puce.
Notre Katana de test embarque également un SSD de 1 To au format M.2 PCIe NVMe. La connectique est répartie sur les côtés, deux ports USB-A (3.0 et 2.0) sur le côté gauche, ainsi que le branchement pour l’alimentation. Le côté droit, celui où votre souris s’ébrouera a priori présente le plus de ports : un USB-A (3.0), un USB-C, qui ne pourra pas servir à recharger la batterie, et une prise HDMI. Un peu plus haut, on trouvera une prise Ethernet Gigabit, et un peu plus bas la prise mini jack 3,5 mm. Autant dire que si vous aimez connecter votre ordinateur en Ethernet, y brancher des périphériques en USB et jouer avec un casque filaire, vous ne serez pas forcément trop à votre aise avec votre souris.
Sans offrir un module Wi-Fi 6E, le Katana assure l’essentiel avec un modem Wi-Fi 6 et est compatible avec le Bluetooth 5.2, ce qui devrait vous permettre de couper quelques cordons…
Un boîtier un peu encombrant
Si on passe au design, le Katana ne surjoue pas la carte du PC de joueur. Son apparence ne trompe pas sur ses intentions, mais MSI a su conserver un peu de retenue : ne cherchez donc pas les LED qui hurlent au monde que vous êtes un joueur et clignotent pour attirer votre attention ou celle de vos voisins… Le boîtier, qui allie plastique et aluminium, donne une impression plutôt engageante bien qu’un peu massive. Avec presque 2,5 cm d’épaisseur pour 2,25 kg, on n’est pas dans le transportable, mais on se tient respectueusement éloigné des « ultraportables » de joueurs que peuvent être les Zephyrus G14, d’Asus, ou les Alienware X14. Autrement dit, vous le sentirez dans votre sac à dos, mais c’est supportable. Glissons en passant qu’il est (seulement) 5,7% plus lourd que la moyenne des PC gamers testés par le 01Lab ces 24 derniers mois. Et il nous finira de conclure sur son encombrement, qui est important mais jamais ingérable.
Esthétiquement parlant, le Katana GF66 s’avère relativement dépouillé malgré des arêtes vives. Les contours d’écran sont assez fins – il y a encore de la marge de progression – et surtout biseautés. Les ventilations latérales et à l’arrière occupent beaucoup de place, et si vous aviez un doute, le clavier qui rougeoie finira de vous convaincre, on est là pour jouer.
Parlons du clavier justement. Les touches sont un peu serrées et assez peu larges. Elles le sont suffisamment pour assurer une saisie confortable, même si on aurait préféré sacrifier le pavé numérique, trop proche des autres touches, et relativement inutile dans un PC qui ne sera pas forcément appelé à vous aider à emplir des cellules Excel. On aura l’occasion de revenir sur certaines limites qui ne nous font pas vous le recommander pour vos séances de dactylo échevelées, par exemple.
Pour en finir avec le clavier, avouons qu’on ne comprend toujours pas comment on peut imposer de devoir utiliser une combinaison de deux touches pour réduire le son de sa machine…
Passons maintenant au pavé tactile. Il est évident qu’on ne joue pas au pavé tactile, sauf à ne vraiment pas avoir le choix. Une souris est donc l’accessoire à toujours avoir sous la main. D’autant plus que le trackpad du Katana GF66 nous a semblé mou et peu réactif. Même pour un usage bureautique, il est loin d’être agréable à utiliser. MSI aurait pu faire un peu mieux, c’est une évidence.
Un écran Full HD bien rafraîchi mais un peu léger
Passons à un autre domaine, où MSI aurait pu faire mieux : l’écran 15,6 pouces Full HD. On ne s’attardera pas sur les bordures plastiques qui pourraient s’affiner autour de la dalle, surtout pour les parties basses et hausses. Les PC de gaming ne font que rarement dans la subtilité dans ce domaine. On pointera en revanche la résolution de 141 points par pouce qui est assez loin d’être bon, et se manifeste surtout quand vous lirez ou écrirez des textes.
Ensuite, on regrettera que la luminosité de la dalle soit si faible. Avec 227 cd/m2 mesurés par le 01Lab, une certitude, mieux vaudra éviter de jouer dans un environnement trop lumineux. Les dalles au taux de rafraîchissement élevé peinent toujours à être lumineuse, mais les 144 Hz de cet écran ne justifient pas vraiment qu’il soit 34,4% moins lumineux que la moyenne des PC de jeux que nous avons testés ces derniers mois. Heureusement, il ne souffre pas de fuite de lumière sur les côtés, ce qui aurait été très désagréable.
Ne cherchez pas non plus du mieux du côté du contraste. Avec un score mesuré de 972:1, il est presque 20% moins contrasté que ces concurrents récents. Le MSI Katana GF66 ne se rattrape pas au niveau de la fidélité colorimétrique. Son Delta E2000 de 3,36 n’est ni mauvais ni bon, il s’avère juste très légèrement inférieur à la moyenne de ses concurrents. Par ailleurs, la couverture du spectre RGB est plutôt mauvaise. Vous ne choisirez donc pas ce PC de gaming pour son écran…
Des performances honnêtes, mais un peu limitées…
Peut-être opterez-vous pour ce Katana pour ses performances alors ?… La présence d’un Core i7 de douzième génération, estampillé de la lettre H, qui signifie qu’il est optimisé pour des hautes performances portables, met en confiance.
De fait, l’outil de test synthétique, PCMark 10 lui accorde un score global de 7 036 points, qui est 7,7% supérieur à ceux des PC de gamers passés entre nos mains ces deux dernières années. Un lapse de temps qui l’oppose à des machines qui étaient encore en Core de dixième génération, voilà qui explique en partie l’avantage. Néanmoins, la puce est solide et a fait des merveilles dans l’Alienware X14.
En revanche, la GeForce RTX 3050 Ti accuse son statut de carte d’entrée de gamme musclé du haut de gamme de Nvidia. Un bench comme 3Dmark Fire Strike indique que la carte est 32,5% moins puissance que la moyenne des puces que nous avons testées récemment. Ce n’est pas étonnant, c’est notre première RTX 3050 Ti. Jusqu’à présent nous avons eu entre les mains des RTX 3060 a minima.
Que vaut la configuration en jeu ? Nous l’avons confrontée à deux titres classiques qui nous servent de bench depuis longtemps, Tom Clancy’s The Division et Rise of the Tomb Raider. Sans surprise les résultats obtenus sont très bons et la fluidité est au rendez-vous-même quand tout est poussé à fond. Néanmoins, le nombre d’images par seconde obtenu est très en deçà de ceux affichés par les dernières configurations passées entre nos mains.
Les performances ne sont pas du tout mauvaises, mais laissent entrevoir des limites évidentes. Quand on fait tourner un titre plus récent (mais pensé pour les consoles) comme Horizon Zero Dawn, on obtient un nombre d’images par seconde moyen de 77 en qualité Ultime avec le DLSS activé. De quoi en prendre plein les mirettes, c’est certain.
Toutefois, avec d’autres titres plus exigeants, comme Cyberpunk 2077 ou WatchDogs Legion, le nombre de frames par seconde est bien plus faible quand on pousse un peu les réglages. Avec un réglage de textures fixé sur Elevée, on dépasse tout juste les 41 i/s avec le ray tracing réglé sur Bas et le DLSS en automatique. Avec Watch Dogs Legion, le nombre de frames par seconde oscille entre 30 et 47 quand on décide de jouer en qualité Ultra. Le meilleur score est évidemment obtenu quand on désactive le ray tracing.
Néanmoins, une certitude s’impose, dès maintenant, vous ne pourrez pas jouer en Full HD à fond avec cette machine. Quand on pousse les réglages, Assassin’s Creed Valhalla n’a droit qu’à 38 i/s, The Division 2 plafonne à 56 i/s, et il faut se tourner du côté du vieillissant Red Dead Redemption 2 pour flirter avec les 60 images par seconde.
Bien entendu, vous pourrez réduire la voilure, faire des compromis et les jeux tourneront vite et bien, mais il est clair que les limites de la configuration sont visibles dès maintenant.
Vous pourrez également jouer un peu avec les réglages des différents modes de ventilation, qui permettent aux CPU et GPU de tirer davantage de puissance et d’être mieux refroidi, mais le gain n’est pas toujours au rendez-vous, quand il y en a un notable.
En définitive, malgré tous les réglages manuels proposés : Performances Extrêmes (avec ou sans Cooler Boost), Equilibré, Silence ou Super Batterie, nous vous conseillons d’opter pour le réglage Smart Auto, qui ajustera au mieux et « intelligemment » l’effort de ventilation à vos besoins du moment.
Le Katana GF66 a donc de la puissance, mais pas assez pour rouler sur les jeux récents en poussant les réglages graphiques. Par expérience, les choses sérieuses commencent avec la RTX 3060 et la RTX 3070 atteint le point d’équilibre qui nous semble le plus juste. Cependant, cette RTX 3050 Ti ne démérite pas. Elle vous permettra de jouer en faisant quelques sacrifices visuels. C’est juste que si on se tourne vers l’avenir, elle tiendra moins longtemps la dragée haute aux titres exigeants puisqu’elle est déjà un peu débordée.
On notera, pour finir sur cette partie liée à sa configuration, que le Katana GF66 est 40,8% plus chaud que la moyenne des PC de joueurs que nous avons testés récemment, avec un pic à 64,9°C. Attention, ça chauffe !
Corollaire de ces températures élevées, le sabre de MSI a tendance à ventiler beaucoup et il ne le fait pas du tout discrètement. Il est selon nos mesures presque 26% plus bruyant, avec un bruit de fonctionnement maximal enregistré à 54,6 dB. Evitez de jouer à côté de quelqu’un qui essaie de dormir, et si vous voulez profiter de votre jeu, pensez à opter pour un casque qui isole bien de l’extérieur.
Une autonomie… vraiment ?
On l’a vu la configuration n’est pas la plus musclée qui soit. On pourrait alors espérer qu’avec un processeur de 12e génération, d’Intel, le Katana GF66 tire son épingle du jeu en matière d’autonomie. Ce n’est pas le cas. Ce Katana est émoussé, et tient en l’espèce davantage du couteau à beurre.
Avec 3h35 en autonomie polyvalente et 3h26 en autonomie en streaming vidéo, une certitude s’impose, vous ne pourrez pas compter longtemps sur ce PC portable pour travailler ou regarder des vidéos quand vous aurez assez de jouer.
On pourrait dire que c’est le lot des ordinateurs portables de gaming. Toutefois l’Alienware X14, plus cher, il est vrai, mais qui embarque le même processeur et une carte graphique plus puissante, affiche parmi les meilleures autonomies de la gamme des PC portables de joueurs, tout en étant plus fin. La différence se fait sans doute au niveau de la batterie. MSI s’est contenté d’une batterie de 53,5 Wh, contre 80 Wh pour l’Alienware. Ceci explique cela.
Mais cela montre aussi qu’il est possible d’avoir des ordinateurs de joueurs qui peuvent servir à autre chose. En l’occurrence, avec cette autonomie, on ne voit pas trop le Katana jouer le rôle de portable de bureau. Il jouera, et encore toujours branché au secteur. Dès lors, on se demande vraiment ce que fait ce pavé numérique en bout du clavier… Mais peu importe…
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