Comme une signature visuelle, le PC de gamer se doit d’avoir des formes conquérantes, un design extraterrestre, des arêtes agressives, des lumières qui clignotent à tout va, et un nom qui en impose. Et puis, il y a le HP Omen 17-ck0039nf (oui, c’est une référence…), PC portable colossal de 17 pouces.
Présentation : il y en a beaucoup plus, je vous le mets quand même ?
Large de 39,71 cm, profond de 26,2 cm et haut d’un impressionnant 2,7 cm, il en impose dans un sac à dos, et sera certainement un partenaire appréciable pour vos séances de gainage ou d’haltérophilie. Il pèse en effet pas moins de 2,79 Kg. Presque léger, finalement, vu ses mensurations générales, mais il faut dire que HP a trouvé une petite astuce pour alléger son PC, l’accompagner d’une alimentation externe (330 W, tout de même) colossale, elle aussi. Elle mesure environ 15 cm de côté, pour environ 4 cm d’épaisseur – oui, on a l’impression d’avoir un Mac mini à côté du Omen 17 pouces… Mais le meilleur reste à venir, son poids. Comptez environ 1,26 Kg avec les câbles requis. Autrement dit, le HP Omen 17 2021 pèse environ 4 Kg. C’est… lourd.
Il faut dire que le boîtier est solide, bien fini, et donne une impression de durabilité appréciable, avec son mélange de plastique de qualité et d’aluminium. On n’ira pas jusqu’à dire qu’il est beau, plus vraisemblablement qu’il est discret, et suffisamment passe-partout pour ne pas choquer votre sens de l’esthétique. Dans un monde où tout clignote, c’est finalement plutôt agréable.
Côté configuration, HP fait aussi dans le solide. Le géant américain propose en effet un Core i7-11800H, une puce de 11e génération, donc, qui embarque huit cœurs hyperthreadés, et peut pousser sa fréquence de fonctionnement à 4,6 GHz en Turbo Boost. On y reviendra. Pour la RAM, HP n’a pas lésiné, avec 32 Go – le processeur peut gérer jusqu’à 128 Go de mémoire vive, et il est facile d’échanger les barrettes SODIMM, qui ne sont pas soudées. Voilà qui promet une belle évolutivité.
La partie graphique est confiée à Nvidia, et à son excellente GeForce RTX 3070 (avec 8 Go de GDDR6). Il accompagne tout cela d’un SSD de 1 To, une capacité de base honnête, qui laisse le temps de voir venir, et le stockage NVMe TLC au format M2 est extrêmement rapide selon nos tests. C’est même le plus rapide qu’on ait vu ces derniers temps dans un portable de gaming, avec environ 4,2 Go/s en écriture et 5,4 Go/s en lecture…
Autre très bonne nouvelle dans le domaine, HP a prévu un deuxième emplacement facilement accessible (sous un caloduc) pour ajouter un second module de stockage. C’est l’affaire de quelques coups de tournevis, et d’un coup de main pour faire jouer les pattes en plastique.
Au global, on aimerait dire que l’Omen 17 embarque le meilleur, mais ce serait un peu faux. Pourquoi ? Parce qu’Intel a depuis sorti ses Core de 12e génération, et que Nvidia a introduit sa RTX 3070 Ti, disponibles sur les portables depuis le CES en début d’année. L’Omen 17 pouces est donc ce qu’on pouvait attendre de mieux en 2021… Mais est-ce grave ? Pas forcément.
Quand on fait le tour de la bête, on constate que l’Omen propose une grande variété de connecteurs. Comptez un port Thunderbolt 4/USB 4 type-C, trois ports USB type-A SuperSpeed, autrement dit USB 3.2 Gen1 (deux sont à droite du boîtier et sont les seuls à y élire domicile), un port mini-DisplayPort, un port HDMI 2.1, un port Ethernet Gigabit, et bien entendu l’incontournable prise mini-jack, qui combine entrée casque et microphone. Plus surprenant, il y a même un lecteur de carte SD sur le côté gauche de l’appareil.
Ergonomie : une offre sans histoire
HP a réussi à plutôt intelligemment placer ses ports, de telle sorte que les joueurs droitiers ne soient pas gênés par le branchement de la souris, ou d’une sortie écran. Même chose pour les évents qui expulsent l’air chaud. Celui qui se trouve sur le côté droit est assez étroit pour ne pas gêner ou brûler la main du joueur. Cela peut paraître évident, mais tous les fabricants n’y pensent pas toujours.
Quand on s’intéresse au clavier, on constate que les touches ont une course plutôt longue, molle et discrète. Le joueur noctambule ne réveillera donc pas la maisonnée. On apprécie ce clavier, plutôt confortable et réactif, aussi bien pour jouer que pour taper un texte, comme cet article. Il est évidemment rétroéclairé, et cède à la mode des LED RGB puisqu’il est possible de personnaliser le rétroéclairage des touches via l’Omen Light Studio. Le clavier est divisé en quatre zones, trois larges bandes principales qui découpent l’ensemble des touches en zones verticales, et une quatrième pour les touches ZQSD. Quatuor essentiel qui sert aux déplacements du personnage dans la plupart des jeux si vous négligez la manette, et qui ressort ainsi visuellement grâce à cette différence de couleur.
Par défaut, l’Omen Light Studio donne accès à une dizaine d’effets (vague, statique, clignotant, cycle des couleurs, etc.). Une fois encore, nous serions plutôt partisans de la simplicité, qui évite d’être déconcentré en jeu, mais chacun fera comme il l’entendra.
On apportera quelques bémols à ce clavier. Tout d’abord, on signalera qu’avec une telle empreinte au sol, presque aussi grande qu’un appartement étudiant à Paris, on est presque étonné de ne pas voir de pavé numérique dédié. Ce n’est pas forcément un défaut – sauf si vous aimez vous frotter à quelques tableaux Excel entre deux parties. D’autant que pour les joueurs, vous disposerez des quatre flèches directionnelles traditionnelles, bien séparées du reste des touches.
On regrettera en revanche qu’il faille passer par la touche Fonction pour accéder au réglage du volume, par exemple. Ce n’est pas forcément pratique pour baisser le son rapidement, quand on ne joue pas au casque. Les haut-parleurs, estampillés Bang & Olufsen, produisent en effet un son assez puissant, qui manque cependant un poil de relief et de basses.
En revanche, on peut facilement désactiver le trackpad via le clavier, ce qui évitera des mouvements malencontreux de la souris quand on joue, même si cela ne nous est pas arrivé pendant nos séances de jeu.
Le trackpad, parlons-en rapidement. Il peut arriver que vous ayez oublié votre souris pour jouer. Il est de bonne taille pour des usages bureautiques, mais un peu trop petit pour être vraiment agréable en jeu, même lorsque vous jouez à un titre qui ne demande pas trop de mouvements. Sa précision est honnête, même si celle de son clic laisse parfois à désirer. Vraiment, n’oubliez pas votre souris.
Enfin, parlons rapidement de la Webcam. Elle est là, c’est déjà une bonne nouvelle. En revanche, du 720p en 2022 (ou même en 2021), ce n’est pas possible. La qualité est médiocre, même en plein jour. Elle dépannera, mais n’en espérez pas trop. Elle ne permet pas non plus de se faciliter la vie au quotidien grâce à Windows Hello. Pas de reconnaissance faciale dans cet Omen, pas plus que de lecteur d’empreintes digitales. Vous avez intérêt à avoir une bonne mémoire pour retenir votre mot de passe.
Ecran : 17,3, 324, 1094, et le numéro complémentaire, le 144
Passons maintenant à l’écran. La dalle LCD IPS, non tactile, de 17,3 pouces affiche une définition Full HD (1920 x 1080 pixels, donc) et un taux de rafraîchissement de 144 Hz. Le choix du Full HD n’est pas bête, et permet à la RTX 3070 d’être à l’aise en tout temps.
Avec une mesure de luminosité de 324 cd/m2, et un taux de contraste de 1094:1, la dalle ne s’inscrit clairement pas comme une des plus lumineuses du marché et des mieux contrastées, même si sa luminosité est légèrement supérieure à la moyenne des PC de gamers testés ces douze derniers mois.
Plus gênant, surtout pour ceux qui entendaient s’en servir pour faire un peu de création multimédia après une session de frag, la justesse colorimétrique de cette dalle est plutôt mauvaise. Avec un Delta E2000 mesuré à 4,49, il est presque 70 % moins bon que la moyenne de ses concurrents directs.
Notre modèle de test souffre également de quelques fuites de lumière dans les coins supérieurs, rien de rédhibitoire, toutefois. À l’usage, néanmoins, quand on joue, on apprécie plutôt le service offert par cet écran qui apporte une belle surface d’affichage, et une jolie fluidité à l’action.
Performances : tout à fond, avec ventilation
L’Omen 17 ménage de l’espace pour des évents sur les deux côtés et sur une énorme surface de la partie inférieure de sa coque. Pas étonnant puisqu’il faut dissiper la chaleur produite par le processeur (avec une TDP qui oscille entre 35 et 45 W, il y a de quoi faire) et la carte graphique (son TGP peut varier selon le choix du fabricant de 80 à 125 W). Il est 5,6% plus chaud que la moyenne des PC de gaming que nous avons testés, et nos mesures ont relevé un 56,7°C à son point le plus chaud. Mieux vaudra éviter de le poser sur vos genoux. Mieux vaudra également jouer au casque si vous poussez les ventilateurs à fond, nous avons ainsi relevé un joli 43,3 dB.
Néanmoins, cet effort de dissipation a des effets positifs. Les performances de l’Omen 17 sont 11,3% plus stables que celles de ses concurrents. Le couple Core i7 et RTX 3070 peut donc donner de la voix.
Nous avons décidé de le comparer à quelques-uns de ses concurrents, comme le Dell Alienware x15 r1, ou l’Acer Predator Helios 300. Les trois machines ont de nombreux points communs, elles embarquent notamment toutes une RTX 3070, couplée à une dalle Full HD – de 15,6 pouces pour les deux concurrents de l’Omen. L’Alienware bénéficie d’un Core i9-11900H, plus performant que celui embarqué dans l’Omen 17, et associé à 32 Go de mémoire vive. Tandis que l’Acer repose sur un Core i7-10750H (de dixième génération donc), et n’embarque que 16 Go de RAM, et seulement 512 Go de stockage SSD.
Il est intéressant de noter que l’Alienware est vendu 3 350 euros, le Predator Helios à 1 800 euros, et l’Omen 17 à 2 400 euros, officiellement. Pourquoi officiellement ? Parce qu’il est possible de le trouver en ligne à 1 800 euros également, ce qui en fait une bonne affaire.
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Car, selon nos tests synthétiques réalisés avec PCMark 10, l’Omen 17 coiffe systématiquement au poteau son concurrent à 1 800 euros d’Acer, et fait mieux ou presque aussi bien que l’Alienware x15 r1 dans de nombreuses mesures.
Le PC gaming de Dell cède le pas au niveau du Score global, mais remporte toutefois assez logiquement la partie Content Creation, puisque son Core i9 est plus puissant.
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Avec un outil de test davantage tourné vers les performances graphiques, comme 3DMark Time Spy, on constate que l’Omen tient le même cap et devance ses deux concurrents, même l’ordinateur Alienware, pourtant plus puissant sur le papier.
Une tendance confirmée par un autre bench synthétique, Unigine Superposition, qui offre la première place au PC gaming de HP.
Mais évidemment les tests synthétiques ne donnent qu’un aperçu de ce que peut faire une machine de joueur. Pour savoir comment elle se comporte réellement, il faut la voir affronter des jeux.
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Pour le comparer à ses adversaires, nous avons eu recours à nos traditionnels Rise of the Tomb Raider et The Division (réglages Ultra). En définitive, on voit que les trois configurations se tiennent dans un mouchoir de poche, l’Alienware prévaut tout de même de quelques images par seconde. C’est un fait indéniable. Les quelques frames par seconde en plus justifient-elles la différence de prix ? On serait tenté de répondre non.
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Bien entendu, nous avons aussi voulu voir ce que l’Omen 17 de HP, avait dans le ventre. Nous avons donc réalisé des benchs sur des jeux plus récents et plus exigeants. Par ailleurs, puisque, comme tous ses concurrents, il offre différents modes de performances, nous avons répété nos benchs avec les mêmes réglages. Mais en optant pour le Mode Équilibré, le Mode Performance, avec les ventilateurs réglés sur Auto, et toujours le Mode Performance, mais avec les ventilateurs poussés au maximum.
Le premier est celui qu’on conseillera, car il est bien plus silencieux. Le deuxième produit, de manière surprenante, des résultats quasi toujours inférieurs. Sans doute parce que la configuration throttle un peu, réduit la voilure pour ne pas trop chauffer. C’est l’hypothèse qui nous semble la plus probable puisque le mode Performance offre de meilleures… performances quand on laisse les ventilateurs hurler gaiement.
Toutefois, au regard des gains affichés, rares et peu significatifs, on serait tenté de dire que ce mode Performance n’a pas un grand intérêt sur l’Omen 17. Économisez donc vos oreilles, vos tympans et votre entourage vous en remerciera.
Au-delà de la pertinence de ce mode, qui joue sur la consommation électrique, et donc la montée en chauffe des composants, on retiendra surtout que des jeux gourmands et adeptes du ray tracing sont d’une fluidité remarquable sur cette machine de joueurs. Jouer à Red Dead Redemption II, tout poussé à fond à plus de 90 images par seconde est un réel plaisir. Watch Dogs Legion, les réglages ray tracing sur Ultra, fait certes souffler l’Omen 17, mais s’affiche à près de 60 images par seconde avec une régularité de métronome.
Un titre comme Cyberpunk 2077, qui n’a pas la réputation d’être une promenade de santé pour un PC de joueur, est resté systématiquement autour (et même au-dessus) des sacro-saintes 60 images par seconde lorsque nous y avons joué, passant allègrement et sans fléchir d’une scène de rue tranquille à un combat trépidant avec de nombreux adverses au fil de nos sauvegardes.
Il y a donc une certitude, le HP Omen 17 en a dans le ventre et a encore sous le pied de quoi voir venir, même s’il n’incarne plus ce qui se fait de mieux en matière de configuration. Mais, les machines équipées d’un Core de 12e génération et avec une RTX 3070 Ti ne sont pas encore vraiment là…
Autonomie : mieux que la moyenne, mais évidemment pas fou
Terminons notre voyage sous le pavillon Omen avec la question de l’autonomie. Sans surprise, il n’est pas une bête d’endurance. Toutefois, avec 5 h 30 d’autonomie polyvalente, il est très légèrement (3,6%) plus endurant que la moyenne des PC portables de joueur que nous avons testés ces douze derniers mois. En autonomie vidéo, en revanche, la tendance s’inverse, puisqu’il tient un peu moins que cette même concurrence (3,4 % en dessous de la moyenne) avec seulement 4 h 30 de streaming vidéo.
Vous l’aurez compris, ce n’est pas un ultraportable, ne pensez pas vous tenir éloigné d’une prise électrique pendant trop longtemps. Notre traditionnel test d’autonomie en jeu, avec Left 4 Dead (tout à fond, évidemment), où nous jouons jusqu’à ce que l’ordinateur soit laissé pour mort, nous a mené à 1h19 d’autonomie. Après cela, la fête était finie… mais c’est mieux que bien des PC de gaming qui nous sont passés entre les mains récemment.
Si vous vous demandez pourquoi nous avons choisi L4D, c’est simplement que c’est un jeu que nous aimons, et qui ne sollicite pas trop les machines actuelles, ce qui lui permet de tourner même sur batterie.
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