En appelant sobrement leur création « Le Vélo », c’est sûr, ces deux Rouennais ne sont pas allés chercher bien loin le nom de leur bicyclette. Une référence facile à retenir, mais qui en devient parfois perturbante quand on sait que la société créée par Guillaume Adriansen et Charles Hurtebize s’appelle elle-même « Le Vélo Mad In France ». So smart ! La connotation un peu « bobo » qu’évoque ce nom colle finalement assez bien au style de vélo : un produit plutôt chic… qui attire les regards.
Le Velo a du cachet
Dans l’ensemble, la qualité de fabrication de ce vélo est bonne. Les soudures sont propres (sans plus) et la peinture nacrée est du plus bel effet.
En revanche, Un élément pourra vous choquer (ou vous décevoir) sur notre modèle de test. Il concerne le guidon du vélo dont le design est pollué par la présence de câbles, trop longs, brinquebalants, voire entortillés autour de ce guidon… bref, c’est assez disgracieux.
Mais bonne nouvelle, ce que nous pourrions qualifier ici de faute de goût a été identifié par nos jeunes rouennais qui ont fait le nécessaire pour corriger le tir sur la chaîne de production.
Les poignées Brooks en cuir font partie des éléments que nous apprécions sur Le Vélo. Et pourtant nous étions sceptiques au premier abord, persuadés que le côté chic se ferait au détriment du confort. Elles sont finalement assez agréables et ne provoquent pas de douleurs lors des trajets en ville.
Un vélo pour la balade en ville… et sur routes bitumées de préférence. L’absence de suspension sur ce modèle rend la descente d’une artère pavée de la capitale assez sport… voire un peu douloureuse.
Car pour le coup, la selle Brook et son côté vintage sont agréables pour les yeux… moins pour le bas du dos sur un long trajet. Cet inconfort ne se fait réellement sentir que si vous passez un certain temps sur la route (mais c’est aussi fonction de votre résistance). Et puis avouons qu’on ne voudrait pas gâcher une telle selle avec un accessoire en gel. Comme le dit le dicton: il faut souffrir pour… avoir l’air belle (ou beau) sur son vélo.
Des balades très agréables
Une fois le moteur en marche, les cinq niveaux d’assistance du moteur 250 watts (intégré dans la roue arrière) se pilotent via des boutons présents à gauche du volant. De l’autre côté, les sélecteurs permettant de changer les vitesses.
Et on n’en manque pas sur ce système Shimano qui propose dix rapports. Ce qui nous amène au plaisir de conduite, réel, au guidon de ce vélo. Le couple (45 Nm) n’est pas dingue, mais suffisant pour que le moteur vous porte rapidement jusqu’à 25 km/h. L’assistance est douce, linéaire, réactive (merci le capteur de cadence) et la présence de 10 vitesses permet vraiment d’adopter le bon ratio entre assistance électrique et efforts physiques.
La semi-intégration de la batterie (36v – 10,4 Ah) dans le cadre – comprenez qu’elle en dépasse tout de même un peu – contribue à la bonne finition du vélo. L’autonomie de celle-ci est d’environ 50 km, mais nous sommes convaincus qu’il est assez simple d’en faire plus, à moins d’avoir à affronter beaucoup de montées. Dans ces conditions, les 20 kg du vélo se feront sentir.
Un routard… pas pour tous les temps
Le plaisir de conduite est aussi procuré par les pneus lisses (WTB Horizon) lorsque le revêtement est bon et la météo favorable. Nous n’avons pas eu l’occasion de les éprouver sous la pluie, mais on imagine que leur adhérence sur routes mouillées pourra ne pas être optimale. Ce dont on est sûr, en revanche, c’est qu’en cas de pluie, on sera vite aspergé de toute part, car « Le Vélo » ne dispose d’aucun garde-boue.
Le Velo cherche ambassadeurs
Aussi sympa soit le look de ce modèle et aussi agréable soit-il à rouler, il nous reconnaître qu’on trouve « Le Vélo » assez cher. Il est vendu, en l’occurrence, 1990 euros. Son prix se justifie, en partie, par une fabrication française et le choix des équipements : les accessoires Brooks, les freins à disques à fluide (en opposition aux systèmes par câble, moins coûteux mais moins efficaces) ou le moteur MFC, développé par « La Manufacture Française du Cycle ».
Ce qu’on trouve plus regrettable, c’est que l’achat de ce vélo se fasse exclusivement en ligne. Vous pourrez choisir entre deux tailles de cadre, 50 ou 54, convenant aux utilisateurs mesurant entre 1,68 m et 1,90 m. En revanche, en l’absence de boutiques physiques, pour essayer Le Vélo avant l’achat, c’est une autre histoire…. Même si ce n’est pas impossible. En effet, la société a imaginé un système d’ambassadeurs dans lequel les propriétaires de « Vélo » peuvent faire essayer leur bicyclette à des personnes intéressées. En contrepartie, les ambassadeurs se trouvent rémunérés à hauteur de 150 euros… uniquement si la vente est conclue !
L’ambassadeur deviendra peut-être moins objectif du coup, lorsqu’il partagera son expérience avec un acquéreur potentiel. Le concept n’est pas nouveau, mais qu’on se le dise, on n’y adhère pas vraiment, tant pour l’acheteur que pour l’ambassadeur qui aura joué le rôle de commercial gracieusement si la vente n’aboutit pas.
Dernier point qui ne va pas faciliter l’essai, la société n’entend recruter que 15 ambassadeurs, dont quatre sur Paris et les onze autres dans les plus grandes villes de France (Lyon, Bordeaux, Nantes, etc.).
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