La fougue de la jeunesse des premiers OnePlus a beau s’être envolée, l’entreprise du groupe Oplus (Oppo, Realme…) continue de sortir des smartphones qualitatifs. Le OnePlus Open fut un succès critique, le OnePlus 11 un très bon rapport qualité prix. Qu’en est-il du OnePlus 12 ?
Placé juste en dessous de la barre des 1000 euros, il vient se frotter aux Galaxy S24 et autres Google Pixel 8 Pro. L’époque du flagship killer est donc bien derrière OnePlus, mais son OnePlus 12 dispose de quelques atouts dans sa manche : un Snapdragon 8 Gen 3, une charge rapide 100 W, l’interface OxygenOS et sa fluidité légendaire. Place au test !
Prix et date de sortie du OnePlus 12
Le OnePlus 12 est disponible soir en noir en version 256 Go de stockage + 12 Go de RAM pour 949 euros, soit en 512 Go de stockage + 16 Go de RAM en vert. La coque est comprise tout comme le chargeur.
Design : un look classieux et une impression de finesse
Pour notre test, nous avons reçu la version verte du OnePlus 12, avec son dos effet marbré. Le revêtement adopte un toucher doux qui accroche très légèrement. Le logo OnePlus est légèrement creusé pour donner un effet de texture, avec un revêtement plus lisse.
Toujours au dos, parlons de son élément le plus visible, le bloc photo. Ce dernier n’est pas loin de ce que peut proposer un Honor. De forme circulaire, il tient son originalité dans un léger décentrage vers la tranche. Il coule d’ailleurs en direction de cette dernière. Impossible de lui reprocher un manque de finition, même s’il est dommage que le revêtement du bloc photo attrape la graisse des doigts, là où le revêtement de base du téléphone se montre très résistant à cela. Les amateurs de photographie apprécieront la présence du logo Hasselblad, mais aussi les différentes longueurs focales et l’ouverture des trois appareils photo situés au dos. Attention, le quatrième trou n’est qu’un capteur de profondeur accompagné du flash.
Passons à la tranche, puisque nous en parlions. Celle-ci se montre plutôt fine, du fait que le dos et l’écran sont incurvés dans sa direction. Elle s’épaissit sur le haut et le bas. Les boutons de volume et de verrouillage sont rassemblés à droite, le tiroir à SIM est en bas et l’alert slider, marque de fabrique de OnePlus se situe à gauche.
Pour rappel, il s’agit tout simplement d’un bouton coulissant avec trois positions pour autant de modes : silencieux, vibreur ou sonnerie. Au risque de décevoir les fans de la marque, très attachés à ce détail, nous l’avons trouvé en pratique plutôt pénible. Il n’était pas rare qu’en glissant le smartphone dans la poche, nous le passions en mode sonnerie sans nous en rendre compte, amenant à utiliser le smartphone avec le bruit du clavier activé dans les transports.
L’avant donne sur un écran incurvé percé au milieu d’un poinçon à selfie. Les bordures, bien que fines, sont tout de même légèrement plus grandes que sur la concurrence. Signalons aussi la présence d’un très léger menton, au sens où la bordure inférieure paraît un peu plus grande que le reste. Nous pinaillons. L’écran est en outre protégé par du verre Corning Gorilla Victus 2, le deuxième standard le plus résistant de Corning avant l’Armor.
Malheureusement, le OnePlus 12 n’est pas étanche. Il possède en effet une certification IP 65, ce qui le protège complètement contre la poussière, mais pas contre l’immersion dans l’eau. Il est cependant résistant aux jets d’eau, ce qui le protège largement contre la pluie.
Écran : très lumineux et bien calibré
Le OnePlus 12 possède un écran Oled incurvé d’une large diagonale de 6,82 pouces et d’une définition de 3 168 x 1440 pixels. Cela donne une résolution de 510 ppp, bien au-delà du stade où vous verrez les pixels donc. La dalle est aussi LTPO, ce qui permet de faire varier le rafraichissement de 1 à 120 Hz.
Avant de plonger dans les chiffres, disons qu’il s’agit d’un écran particulièrement plaisant à utiliser et immersif grâce à sa grande taille et son côté bord à bord. Le capteur de luminosité ambiante a cependant une petite tendance à proposer une luminosité en deçà de nos attentes.
Le passage sur le banc du 01Lab révèle, sans surprise, que la promesse d’un pic de luminosité à 4500 nits était un peu surévaluée. Ceci étant, le smartphone nous sort tout de même le meilleur pic lumineux en HDR des douze derniers mois.
La calibration est, disons-le, plutôt satisfaisante. En sRGB, en réglant le smartphone sur le mode de couleurs par défaut, le Delta E 2000 moyen s’élève à 2,47, soit une valeur relativement basse. Avec un tel delta, la différence entre les couleurs visées et celles affichées reste minime. Nous constatons tout de même une petite dérive dans les gris, quelques bleus et le blanc.
Le mode de couleur sRGB Pro est encore meilleur puisque, toujours en sRGB, il monte à 1,28. Il nous semble à privilégier sur ce smartphone.
Logiciel : la fluidité est de mise, la sobriété aussi
Le OnePlus 12 est livré sous OxygenOS 14 (Android 14). Si vous avez connu l’interface des OnePlus des dernières années, sachez que le nouvel OxygenOS a su conserver, malgré la fusion avec Oppo, ses grandes forces.
À commencer par un grand sens de la mesure : aucun bloatware préinstallé (en dehors de la suite Google, mais est-ce vraiment un bloatware ?), une volonté d’ergonomie qui se ressent à peu près partout, une grande fluidité, nous n’avons d’ailleurs eu à subir aucun lag.
Nous avons toutefois eu quelques bugs de connexion ici ou là : le smartphone restait en H+ dans une zone où il est censé capter la 4G pendant longtemps par exemple. Si cela était un peu agaçant, un simple aller et retour dans le mode avion permettait de relancer le tout et de régler le problème.
Dans l’ensemble donc, OxygenOS apparait comme une interface qu’on pourrait qualifier d’épurée, mais cela n’empêche pas les concepteurs d’intégrer les bonnes idées d’Android. Nous pensons par exemple à Monet, la fonctionnalité qui récupère les couleurs du fond d’écran pour les appliquer à l’interface, elle est bien présente. Le principe d’opt in pour les notifications est aussi bien de la partie.
OnePlus propose en outre quelques fonctionnalités exclusives comme Zen Space et O Relax, qui permettent de se détendre en diffusant des sons de nature. Sympathique, mais vite oubliable.
Ce qu’il ne faudra pas oublier si vous êtes intéressés par cet appareil, c’est son suivi logiciel. OnePlus garantit 4 ans de mises à jour majeures, ce qui devrait l’amener à Android 18 et cinq ans de patch de sécurité. Difficile de qualifier ce suivi logiciel : il y a encore quelques mois, il s’agissait de la norme et cela paraît correct. Mais désormais, Samsung et Google proposent 7 ans de mises à jour sur les Galaxy S24 et Pixel 8, ce qui indéniablement meilleur.
Photo : belles couleurs, mais souci d’obturation
Voici la configuration photo du OnePlus 12 :
- Module principal grand-angle : capteur Sony LYT-808, 50 Mpx, de type 1/1,43 pouce, taille de pixels 1,12 µm, ouverture f/1.6, OIS, autofocus ;
- Module ultra grand-angle : 48 Mpx, 114° ;
- Module téléobjectif X3, capteur 64 Mpx, de type 1/2 pouce, taille de pixels 0,7 µm, OIS.
Grand-angle
Le grand-angle du OnePlus 12 propose de belles couleurs chatoyantes grâce au savoir-faire d’Hasselblad. La marque chinoise est vraiment sur la bonne piste pour trouver son identité en photo, d’autant qu’au global, le piqué est bon et la dynamique satisfaisante, même si certains effets HDR sont un peu trop prononcés.
De nuit, la colorimétrie accentue un peu les jaunes et les bleus, mais cela reste cohérent avec le rendu de jour. Surtout les clichés ont un caractère qu’il faut leur reconnaître et elles conservent un bon piqué. En revanche, on distingue quelques clichés flous ou des détails dans les clichés qui manquent de netteté.
Ultra grand-angle
L’ultra grand-angle se montre très convaincant. Souvent délaissés, ces modules vont avoir tendance à proposer une qualité trop en deçà du grand angle. Ici, s’il existe une petite marche entre les deux, l’ultra grand-angle conserve une belle qualité d’image. Bien qu’un peu plus sombre et bataillant davantage sur les scènes de nuit, la colorimétrie reste cohérente avec le premier capteur.
X3
Le téléobjectif X3 parvient bien à conserver la cohérence colorimétrique avec les autres modules photo. Mais il nous a globalement déçus. En effet, la plupart des clichés pris avec lui manquent de netteté, quand ils ne sont pas carrément flous.
En revanche, dès que la scène perd en luminosité ou que le sujet bouge quelque peu, il y a comme un léger flou qui s’invite immédiatement. Le smartphone semble lutter avec une vitesse de l’obturateur trop faible.
X6
Dans l’interface de l’appareil photo, le smartphone propose de capturer des clichés en X6 en zoomant numériquement dans le capteur. Cela fonctionne et si l’on perd un peu en piqué, étrangement, le focus semble être beaucoup plus capable.
Portrait
Le mode portrait est excellent. Le flou d’arrière-plan, aussi appelé Bokeh, appliqué numériquement, fonctionne à plein, le sujet est bien mis en valeur.
Selfie
Le mode selfie plutôt satisfaisant. Le piqué est bon sans être excellent, mais le travail est fait. Même en mouvement ou avec des lumières fortes en arrière-plan, il parvient à conserver une bonne dynamique.
Performances : le Snapdragon 8 Gen 3 délivre la puissance voulue, sans trop chauffer
Le OnePlus 12 fait partie des premiers smartphones à sortir avec un Snapdragon 8 Gen 3, la puce haut de gamme de Qualcomm qui devrait régner sur l’année 2024. Elle est aidée de 12 à 16 Go de RAM LPDDR5X et 256 à 512 Go de stockage UFS 4.0. En outre, OnePlus l’a équipé d’une double chambre de refroidissement de 9 140 mm². Mentionnons également un port USB 3.2 Gen 1 pour un débit de 10 Gb/s.
Au quotidien, pour des tâches simples, le smartphone se montre impeccable : aucun ralentissement, une chauffe modérée même sur des sessions de téléchargement, une belle réactivité.
En benchmarks, le OnePlus 12 déboule et met plusieurs longueurs à presque tous ses concurrents : le Galaxy S24 de base est battu, tout comme le Pixel 8 Pro ou encore le Xiaomi 13T Pro. Seul l’Asus ROG Phone 8 Pro, muni de la même puce et spécialisé dans la performance, s’en sort mieux.
En jeu, nous sommes parvenus à lancer Fortnite en poussant absolument tous les réglages à fond (qualité épique, 60 FPS, échelle 3D 100 %), mais cela se faisait au prix d’une fluidité guère au dessus des 30 FPS.
Le OnePlus 12 est donc plutôt confortable en performances, sans être un spécialiste du sujet.
Batterie : le confort d’une vraie charge rapide
Le OnePlus 12 a beau être fin, sa batterie possède une grande capacité de 5 400 mAh. Au quotidien, nous n’avons jamais été inquiétés pour utiliser le smartphone une journée entière, en revanche, il était souvent nécessaire de passer par la case charge au matin ou dans la journée, à défaut de pouvoir enchaîner sur une seconde journée complète.
Sur notre test d’autonomie polyvalente (ci-dessus), le smartphone affiche un score correct de 20 heures. Cela le place légèrement au-dessus de la moyenne, située à 18 h 50, mais loin d’un Galaxy S24 avec près de 23 heures.
Charge 100W
Pour la charge, le OnePlus 12 supporte à la fois une charge filaire en 100W et une charge sans-fil en 50 W. Bonne nouvelle, le chargeur filaire est fourni dans la boîte. En revanche, celui-ci est un chargeur propriétaire, cela veut dire qu’il n’est pas très efficace lorsque vous le branchez à un autre appareil. N’espérez pas charger un PC par exemple avec lui, cela ne fonctionnera probablement pas.
Selon les mesures du 01Lab, il met 42 minutes à passer de 0 à 100 %. Il met en outre seulement 18 minutes pour atteindre les 50 %.
Il faut saluer le travail affecté par OnePlus sur cet aspect : la charge rapide est véritablement plug-and-play, facile à utiliser. Lorsque nous avons utilisé ce smartphone au quotidien, il n’était pas rare que nous le chargions au saut du lit le temps de prendre notre douche et nous n’avions plus à nous soucier de l’autonomie avant le matin suivant. Voilà la vraie expérience de la charge rapide et le confort qu’elle offre.
Audio : équilibré, mais adieu les basses
Vous avez là deux haut-parleurs pour assurer la partie audio et pour une fois, ces deux-là arrivent à s’entendre. Entendons par là que le haut-parleur d’écoute, qui sert pour les appels, n’apparait pas plus faible que son comparse, situé en bas de l’appareil. Un très bon point.
Ceci étant dit, le mixage sonore ne nous a pas particulièrement convaincus. Il est très porté vers les médiums, ce qui donne un son très étouffé.
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