Sorti juste un peu avant l’été, le Zotac Zbox Magnus EN1080K vient compléter la gamme de mini PC pour joueur de la marque hongkongaise. Comme le laisse supposer les quelques chiffres de la référence, la carte graphique embarquée est une GeForce GTX 1080. Et côté processeur, c’est le Core i7-7700 qui est à la barre. Deux composants qui placent tout de suite ce PC sur le haut du panier et expliquent son prix de 2100 euros.
Nous l’avons évalué dans sa version dite « barebone » c’est-à-dire que la quantité de mémoire vive, la ou les solutions de stockage tout comme l’installation de l’OS sont à la discrétion de l’acheteur. Mentionnons donc tout de suite que, pour nos tests, nous avons ajouté un couple de barrettes de 8 Go de DDR4 (format SO-DIMM pour PC portable), un SSD de 512 Go au format M.2 et une version de Windows 10 64 bits. De quoi porter le tarif final à 2700 euros environ.
Une fois n’est pas coutume, nous allons commencer notre test par la partie assemblage de la bête. Oui, parfaitement de « la bête » car ce Magnus EN1080K ne passe pas tout à fait inaperçu : 22,5 cm de long, 12,8 cm de haut et 20,3 cm de large. Et ce ne sont pas les deux adaptateurs secteur requis pour alimenter l’engin qui l’aideront à se faire oublier. Pourquoi deux adaptateurs ? Parce que la machine consomme énormément, que ce soit au repos (près de 30 watts) comme en fonctionnement à plein régime (243 watts).
Pour monter les composants manquants, pas besoin d’ouvrir complètement le Magnus EN1080K. Zotac a bien pensé les choses : il suffit de le positionner sur un côté et de dévisser les pieds maintenant la partie inférieure du boîtier au châssis.
Ceci fait, les emplacements de la mémoire et du stockage se dévoilent. Précisons tout de suite que la capacité de mémoire DDR4 ne peut pas excéder 32 Go et que la fréquence des modules doit être comprise entre 2133 et 2400 MHz pour être correctement assimilée par le Magnus EN1080K.
Côté stockage (au format M.2), peu importe la taille (physique) du module (22/42, 22/60 ou 22/80) que vous choisissez, toutes sont prises en charge. Et comme le contrôleur M.2 est compatible PCIe et SATA, vous avez le choix des armes.
Le berceau pour disque dur ou SSD héberge des unités au format 2,5 pouces, bien entendu. Il est à démonter (une vis à enlever) afin d’insérer le disque à l’intérieur. Puis se remonte sans souci, il faut juste l’incliner légèrement puis le pousser vers la carte mère pour qu’il reprenne parfaitement sa place.
Refroidissement à eau (avec un ventilateur quand même)
Si vous êtes curieux et que vous souhaitez voir à quoi ressemble les entrailles du EN1080K, démontez la façade du boîtier ! Il suffit juste de jouer du tournevis pendant quelques minutes. A l’intérieur, l’élément le plus voyant, c’est le système de ventilation watercoolé. La tuyauterie de ce dernier dessert à la fois le processeur et la carte graphique. A en juger par l’épaisseur des semelles en cuivre situées au-dessus du Core i7 et de la GeForce et par l’imposant ventilateur 120 mm, les puces devraient être bien refroidies ! En tout cas, on croise les doigts pour que ce soit le cas car une mauvaise gestion de la chaleur dans un espace aussi confiné pourrait être problématique.
Enfin, force est de constater que Zotac fait montre d’un savoir-faire impressionnant en matière d’intégration puisque la pompe du système à eau est carrément logée dans le petit boîtier. Chapeau !
Plein de prises pour tout brancher !
Niveau connectique, Zotac ne fait pas non plus les choses à moitié. Le EN1080K a tout ce qu’il faut, tant en façade qu’à l’arrière.
Parmi les points essentiels, on note la présence d’une sortie vidéo HDMI et d’une prise USB 3 à l’avant pour connecter, par exemple, un HTC Vive. On apprécie aussi que le lecteur SD soit de la partie, tout comme la prise USB Type-C (non compatible Thunderbolt 3 toutefois).
A l’arrière, là aussi, les sorties vidéo sont en nombre (2 HDMI 2.0 et 2 DisplayPort 1.3 plein format), tout comme les prises réseau (deux Ethernet Gigabit) ou encore les 4 prises USB 3.0. Les deux antennes externes ne laissent planer aucun doute quant à la présence d’un module Wi-Fi (ac) et Bluetooth (4.2) dans ce petit Magnus.
De la puissance oui…
Avec 16 Go de mémoire et 512 Go de SSD, le EN1080K ressemble peu ou prou à ce que nous estimons être une très bonne base, en harmonie totale avec le reste des composants présents. D’ailleurs, est-il encore utile de préciser que le couple Core i7-7700-GeForce GTX 1080 fait des étincelles et s’en sort à merveille. Et ce, peu importe le type d’applications que vous allez faire tourner sur la machine.
Sur les jeux, tout d’abord, qu’ils soient affichés en Full HD comme en 1440p (2560 par 1440 pixels), les images par seconde pleuvent par dizaines dans les jeux récents (The Division, Rise of The Tomb Raider, etc.) voire centaines dans les titres plus anciens (Dirt 3 par exemple) !
Précisons enfin que dans les applications plus spécialisées (photo, vidéo), le EN1080K s’en tire aussi très bien avec notre cocktail de composants.
Serait-ce le mini PC hyper musclé de nos rêves ? Non. Malheureusement. Car si les prestations sont très correctes prises seules, dès qu’on les compare à d’autres machines dotées de configurations très proches voire identiques, quelque chose cloche. Et le EN1080K a connu -aussi- quelques beaux ratés !
… mais mal maîtrisée !
Avant même que nous ayons pu lancer le moindre test sur la machine, il nous a fallu installer Windows 10. Logique. Toutefois, l’opération s’est rapidement révélée impossible. Comme c’est maintenant la coutume, nous l’avons effectuée à partir d’une clé USB (dont c’est l’unique fonction au labo) sur notre SSD M.2 usuel de test. Une clé qui a maintes fois été utilisée et que nous avons même formatée, dans le doute. Le SSD est aussi celui que nous utilisons systématiquement, qui n’a jamais posé le moindre souci.
Nous avons eu beau flasher le BIOS, essayer toutes les prises USB de la machine… Rien n’a changé. Le Magnus n’en faisait qu’à sa tête. Il se figeait sur l’écran du BIOS ou, dans le meilleur des cas, refusait de démarrer sur notre clé.
Seule solution pour tester la machine : utiliser le SSD fourni par Zotac sur lequel un OS était déjà installé ! Le constructeur était-il au courant du souci avant de nous envoyer la machine en test ? Nous serions tentés de penser que oui.
Second souci rencontré : de légers écarts de performances entre deux machines ayant une plate-forme équivalente. Certes, une différence de 1 à 3 images par seconde dans les jeux est de l’ordre de la marge d’erreur, tout comme les écarts d’une petite centaine de points dans PC Mark 8, 10 ou encore 3D Mark. Mais là, nous étions un peu au-delà des normales. De quoi nous interpeller.
Après investigation, nous nous sommes rendus compte que la carte graphique accusait des fréquences de fonctionnement légèrement en dessous de celles annoncées par Nvidia ! 1560 MHz contre 1607 MHz relevés. Pas de quoi pousser des cris d’orfraie mais tout de même… La fréquence GPU Boost, elle, se maintenait à 1703 MHz soit le minimum promis par le concepteur vert de GPU sur ce type de puce.
Suspicieux, nous avons poussé un peu plus loin notre enquête et nous nous sommes intéressés au cas du processeur. Troisième souci en vue. Côté fréquence, pas de problème, les 3,6 GHz promis sont là, le Turbo Boost également. Mais dans bien des cas, les fréquences dégringolent rapidement. Nous nous en sommes rendus compte en analysant les graphiques produits par OCCT suite à une période de stress processeur de 10 minutes.
Le Core i7 a du mal à être refroidi par le système en place. Il doit donc régulièrement abaisser sa fréquence pour se maintenir à flot et éviter le coup de chaud. Nous avons plusieurs fois reproduit le test et les résultats sont les mêmes. Nous passons de 3,6 GHz à 2,8 voire 3,1 GHz au mieux. Un scénario qui se répète aussi dans certains jeux bien gourmands, notamment ceux qui mobilisent énormément le processeur (jeux de stratégie genre Total War ou Anno). Voilà ce qui explique aussi les quelques écarts de performances constatés par rapport à d’autres machines identiques voire très proches du Zotac.
Ventilation insuffisante et bruyante
Le coupable tout désigné causant ces désagréments n’est autre que le ventilateur du système de refroidissement à eau. Au repos, il est déjà (trop) audible (35,1 dB) mais maintient tout le monde à bonne température. Cependant, dès que les composants sont mobilisés, le ventilateur met beaucoup de temps à augmenter sa vitesse pour atteindre son allure de croisière. Allure à laquelle celui-ci est d’ailleurs beaucoup (beaucoup) trop bruyant : 48,1 dB relevés ! Et, quand il est enfin à fond, le mal est déjà fait. Le CPU a déjà baissé ses fréquences pour se préserver et nous, nous nous plaquons les mains sur les oreilles.
Paradoxalement, du côté du GPU, le mercure reste dans des normes acceptables, seule la fréquence est à blâmer ici. Ainsi, après une bonne séance de Unigine Heaven en Full HD, toutes les options à fond, la sonde thermique indique 90°C, soit la limite généralement constatée sur la GTX 1080. En jeu, les variations étaient comprises entre 65 et 80°C. Rien d’anormal.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.