La marque orientée gaming de Xiaomi veut frapper très fort cette année. Connue pour leur excellent rapport qualité/prix, mais aussi pour la solidité d’une fiche technique orientée puissance, la séries F de Poco n’avait jusqu’alors qu’un point faible identifié : la partition photo. L’arrivée d’une version Ultra, pour la première fois cette année, est la promesse de remédier à cette faiblesse. Le Poco F7 Ultra ne se revendique plus uniquement comme un smartphone gaming, il vise une extrême polyvalence à un prix ultra compétitif et, pourquoi pas, à remettre en cause la domination des smartphones les plus haut de gamme, à l’image d’un Galaxy S25 Ultra auquel il ne cesse de se comparer.
Cette comparaison est-elle usurpée ? Le F7 Ultra peut-il porter Poco à un autre niveau sans pour autant voler dans les pattes du Xiaomi 15 Ultra ? Et que dire de la ressemblance avec le Poco X7 Pro ? Ce très bon smartphone d’entrée de gamme est vendu deux fois moins cher que le F7 Ultra, mais les différences sont-elles si importantes ?

Prix et disponibilité du Poco F7 Ultra
La série F de Poco en 2025 est composée, pour le moment, du F7 Pro et du F7 Ultra. Un F7 classique pourrait potentiellement la compléter, mais il n’a pas encore été officialisé. F7 Pro et F7 Ultra, tous deux annoncés le 27 mars, partagent une bonne partie de leur fiche technique et de leur design.
Ce qui les différencie, c’est principalement leur puce, mais aussi le module photo. Le premier « Ultra » de Poco bénéficie de ce qui se fait de mieux en termes de puce avec la Snapdragon 8 Elite, là où le Pro se contente d’un très vaillant Snapdragon 8 Gen 3. L’Ultra est également aidé d’une puce graphique dédiée sur laquelle nous reviendrons en détails. Celle-ci est absente de la version Pro. Quant à la partie photo, l’Ultra bénéficie non seulement d’un meilleur capteur ultra grand-angle, mais aussi d’un téléobjectif pour compléter son triple module photo.

Dès lors, la différence de prix entre les deux déclinaisons du F7 paraît logique. Ainsi, notre F7 Ultra de test débute à 699 euros dans sa version 12 Go de RAM et 256 Go de ROM ou 749 euros pour le modèle 16 Go de RAM et 512 Go de ROM.
Design : plus consensuel, moins gamer ?
On avait connu Poco joueur, relativement aguicheur et pour le moins coloré. C’était même devenu le positionnement assumé de la marque « gaming » de Xiaomi. À n’en point douter, ce F7 constitue un changement notable dans cette stratégie. En effet, les F7 Pro et F7 Ultra sont bien moins originaux qu’auparavant. Il existe certes une couleur jaune, habituelle chez Poco, mais le design général a quelque peu perdu en originalité et notre version gris/noir a quelque chose de commun qui montre une volonté de la marque de repositionner son produit, ce qui se traduit également par les efforts réalisés sur la partie photo. Le F7 Ultra n’est donc pas un simple smartphone pour joueurs, il vise plus largement à s’imposer comme une référence du milieu de gamme.

De manière plus globale, le F7 bénéficie d’un design soigné et d’une bonne qualité de fabrication. Son dos en verre et ses bordures plates métalliques témoignent du soin apporté à sa conception. Quant au module photo, il occupe une place non négligeable du dos du smartphone, mais là encore, le travail des designers pour isoler et mettre en valeur la partie photo, avec un cerclage en aluminium, est bien réalisé. Précisons également pour ceux qui auraient tendance à négliger leur smartphone que le Poco F7 Ultra est étanche et résistant à la poussière (IP68) et qu’il est également équipé d’un verre de protection « Poco Shield Glass » pour mettre à l’abri son écran.

En définitive, ce que la série F de Poco a perdu en originalité, elle le gagne en polyvalence et en prestance. Qui s’en plaindra ?
Un excellent écran pour un milieu de gamme
Notre premier contact avec l’écran OLED de 6,67 pouces nous avait fait forte impression. C’était avant que notre Poco F7 de test ne passe entre les mains du 01Lab et que cedernier nous livre son verdict. Première chose qui saute aux yeux, la finesse des bordures qui permettent à l’écran du F7 Ultra d’occuper la quasi-intégralité de la face avant.

Si la définition proposée par défaut est de 3 200 x 1 440 (QHD+), Xiaomi donne la possibilité de la réduire afin de réduire légèrement la consommation de l’écran.
Si on rentre quelque peu dans les détails des mesures du 01Lab, quelques chiffres permettent de comprendre immédiatement la qualité de cet écran. Le Delta E pour commencer avec une valeur de 1,98, bien inférieure au 3 qui sert de référence. Quant à la luminosité, elle a été mesurée à près de 1 500 nits avec un pic à 1 749 nits en HDR, d’excellentes valeurs à ce niveau de prix et qui placent l’écran du F7 Ultra au coude à coude avec celui des meilleurs smartphones du marché.
Seule ombre au tableau niveau écran : le Poco F7 Ultra se limite à un taux de rafraîchissement de 120 Hz. C’est tout à fait honnête, entendons-nous, et bien des smartphones à ce niveau de prix font moins bien (coucou l’iPhone 16 et l’iPhone 16e), mais d’autres smartphones orientés gaming vont chercher au-delà, à des hauteurs situées entre 144 Hz et 185 Hz. Après tout, même s’il est quelque peu regrettable, ce choix colle assez à la volonté de recentrage du F7 Ultra.
Performances : ce qui se fait de mieux sur le marché
Voilà le point sur lequel Poco a bâti sa réputation et l’aspect sur lequel il se veut implacable pour la série F. Celle-ci doit être puissante et, si possible, plus puissante que les autres. Sur ce point, il est bien difficile de faire mieux en utilisant les mêmes composants que ses concurrents… et pourtant, le F7 Ultra parvient à se distinguer cette année. Comment ? En associant la plus puissante des puces du moment (sur Android), le Snapdragon 8 Elite, à une partie GPU « maison », la VisionBoost D7. Cette puce graphique dédiée n’a rien d’exceptionnel sur le papier, puisqu’elle est seulement gravée en 12 nm (contre 3 nm pour la Snapdragon Elite) et pourtant… c’est son action conjuguée à celle de la puce de Qualcomm, mais aussi l’utilisation d’une chambre à vapeur de 5 400 mm², qui permettrait au F7 Ultra d’aller un cran plus loin sur les différents benchmarks d’usage.

Lorsqu’on les interroge, les ingénieurs de Poco expliquent que les deux puces fonctionnent toujours de concert. La partie graphique n’a pas été dévolue à la VisionBoost D7 ou inversement. En fonction des tâches et de la façon dont le smartphone est sollicité, l’une ou l’autre, et très souvent les deux puces se répartissent la charge de manière à optimiser leur fonctionnement tout en réduisant la chauffe.
Ainsi, les résultats sur les benchmarks sont particulièrement convaincants :
Et en usage réel ? Là encore, le F7 Ultra s’en sort très bien. Nous n’avons constaté aucun ralentissement et un jeu aussi exigeant que Genshin Impact ne lui pose aucune difficulté, même avec les réglages poussés au maximum. C’est là sans doute que l’apport du VisionBoost D7 est le plus évident, même si sur des sessions de jeu un peu plus longues, une certaine chauffe se fait sentir sans que cela n’impacte les performances en jeu par ailleurs.
Photo : la faute est réparée
Si les smartphones Poco se sont fait remarquer jusqu’ici, c’est essentiellement pour un rapport prix/puissance très au-dessus de la moyenne. Le pendant de ce parti pris de conception, c’est que cela obligeait Xiaomi à faire des choix drastiques sur la partie photo. Comprenez que, pour maintenir le prix bas des F6 et F6 Pro, tout en les dotant de puces dignes de ce nom, il fallait bien consentir à quelques compromis. C’est fort logiquement la partie photo, fort coûteuse, qui était sacrifiée. Le F7 Ultra ne veut plus utiliser la même recette et a consenti à quelques efforts notables.

Ainsi, la partie photo ne se contente plus d’un objectif principal grand-angle et d’un ultra grand-angle. Un téléobjectif est venu s’ajouter à l’offre et ça va changer pas mal de choses. Commençons d’ailleurs par le dernier venu. Ce téléobjectif (zoom optique 2,5 x) fait du Poco F7 Ultra un smartphone plus polyvalent en matière de photo, mais surtout, et c’est peut-être plus important, il s’en sort assez convenablement.
Ainsi, les clichés que nous avons pu réaliser nous ont donné satisfaction dans l’ensemble, davantage en journée, et le grossissement s’est fait avec un maintien des détails et une précision assez intéressante. Nous ne sommes bien sûr pas au niveau d’un Galaxy S25 Ultra, ni même d’un Xiaomi 15 Ultra, mais vous devriez être globalement satisfaits par la qualité de ces clichés. De nuit, seul le zoom 2,5 X entre en scène et dans cette configuration, la qualité des images va énormément varier en fonction des sources de lumière disponibles. Mais là encore, le F7 Ultra s’en sort convenablement et devrait assurer sur une bonne partie des missions de nuit.
Le grand angle et l’ultra grand angle sont plus classiques, mais tout aussi efficaces. Pour le premier, on ne vient pas de nulle part, puisque c’est le désormais classique capteur Light Fusion de Sony qui est à la manœuvre. Les résultats sont très satisfaisants avec un bon piqué et des couleurs plutôt fidèles. Fort logiquement, l’ultra grand-angle est plus limité et on remarque parfois un manque de détails notamment sur les bords externes de l’image.
Tous les deux souffrent quelque peu lorsque la lumière vient à baisser, même si les clichés restent exploitables dans la majorité des cas.
Interface : le bon et le moins bon d’HyperOS
HyperOS a ses défenseurs et au moins autant de détracteurs, il ne s’agit donc pas ici de trancher en faveur de l’un ou de l’autre des deux camps. Pour notre part, nous nous contenterons déjà de signaler la bonne initiative de Xiaomi qui consiste à s’améliorer en matière de suivi des mises à jour. Ainsi, ce smartphone qui fonctionne aujourd’hui sous Android 15 bénéficie d’une assurance d’un suivi logiciel pendant quatre ans, jusqu’à un théorique Android 19. Les mises à jour de sécurité, elles, s’étalent un peu plus longtemps, jusqu’à 6 ans. C’est en progrès, mais ça reste tout de même inférieur aux 7 ans garantis par Samsung, Google et même Honor.

Quant à la surcouche logicielle en elle-même, HyperOS 2.0 n’est pas une totale nouveauté dans l’univers de Xiaomi, les Redmi Note 14 Pro 5G et le Xiaomi 15 Ultra sont déjà passés par-là pour nous donner un aperçu de ses nouveautés. Celles-ci sont relativement nombreuses et ne se résument pas uniquement aux fonctionnalités IA, même si l’apport de Gemini reste considérable sur un smartphone à ce prix.
Afin d’avoir un aperçu complet des nouveautés et des capacités d’HyperOS 2.0, nous vous invitons vivement à relire la partie consacrée à cette interface dans notre test du Xiaomi 15 Ultra.
Autonomie : c’est du sérieux !
Malgré sa puissance, le Poco F7 Ultra ne souffre pas en matière d’autonomie. Avec 19h24 mn sur notre tout nouveau protocole de test, plutôt exigeant par ailleurs, le smartphone de Xiaomi fait très bonne figure.
On regrettera tout de même que la version Ultra se contente d’une batterie plus petite que la version Pro (5 300 mAh contre 6 000 mAh), mais sur ce point Xiaomi sait qu’il peut compter sur un Snapdragon 8 Elite particulièrement efficient en matière de consommation.
Le résultat est également satisfaisant côté recharge. Lors de nos tests, nous avons constaté un pic situé à 106,4 W pour une moyenne qui redescend logiquement à 36,6 W sur l’ensemble de la session de charge qui dure 41 mn. En revanche, et c’est un très bon point, après 10 mn de charge, le smartphone récupère plus d’un tiers de la capacité de sa batterie (36 % précisément). Sur ces aspects, Xiaomi reste dans ses standards.
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