Tenways continue son offensive et étoffe sa gamme. L’agressive (tarifairement pariant) jeune société néerlandaise ajoute un membre à sa famille CGO600. Entre le modèle classique et la version Pro mieux intégrée, se place donc désormais cette déclinaison Plus. Il reprend le cadre élégant et minimaliste du Pro, mais remplace sa transmission par courroie par une version à chaîne et dérailleur. Il permet pour le même prix (1 800 euros) de bénéficier de 8 vitesses au lieu d’une seule pour son ainé. Bien plus pratique pour les cyclistes qui sont confrontés à des côtes au quotidien.
Commençons tout d’abord par le design de ce CGO600 Plus. Il faut bien avouer que la géométrie du cadre et son minimalisme font de ce « commuter » un modèle esthétiquement très réussi. On comprend au premier coup d’œil que le vélo est léger (18 kg), grâce à un compact moteur logé dans le moyeu arrière (45 Nm de couple) et une discrète batterie dans le tube diagonal (360 Wh).
La peinture et la finition sont très soignées, sans soudures apparentes sur la majorité du cadre, si ce n’est à la base du tube de selle et à l’extrémité des bases et des haubans. L’éclairage avant est intégré dans le tube de direction, l’arrière dans le garde-boue. Le phare est efficace pour être bien vu, mais manque toutefois de puissance dès qu’il s’agit d’évoluer dans un environnement périurbain moins éclairé qu’un centre-ville. Le garde-boue avant aurait gagné à descendre un peu plus bas ou à être équipé d’une bavette, les projections d’eau étant malheureusement une réalité sur les chaussures.
Une potence réglable pour trouver la bonne position
La potence est réglable en hauteur pour moduler sa position. Basse, elle permet d’être dans une posture dynamique vers l’avant. Haute, on se redresse pour conserver la tête droite et voir devant soi de manière plus confortable. Quelle que soit la position adoptée, le vélo est clairement tourné vers le dynamisme et l’agilité. Son poids aide bien à cela, tout comme ses pneus CST (roues de 28 pouces) de 45 mm de section dont l’adhérence est efficace sur le bitume. Les changements de direction brusques sont donc tout à fait possibles lorsqu’il s’agit de se faufiler dans la circulation.
On est en ça bien aidé par les freins à disque (160 mm) hydrauliques Tektro, qui répondent à la moindre sollicitation avec beaucoup de mordant. Sans aucune suspension, ce CGO6000 Plus n’est bien évidemment pas le plus confortable du marché, mais difficile d’allier autant de dynamisme avec le poids et le comportement d’un fourche suspendue par exemple. C’est un choix de la marque qu’on pourra légèrement compenser en ne gonflant pas les pneus au maximum (aux dépens de l’autonomie cependant).
Un dérailleur Shimano d’entrée de gamme
Comme nous le disions en introduction, cette version Plus remplace la courroie « single speed » du Pro, par une transmission à chaîne. C’est un groupe Shimano Claris qui a été choisi ici par Tenways. Ce composant d’entrée de gamme n’est évidemment pas le plus réactif du marché, mais il remplit correctement son rôle pour ce type de VAE. On peut également miser sa fiabilité éprouvée par rapport aux matériels d’autres marques. Pas de poignée rotative ici pour jongler entre les 8 vitesses, mais un bon vieux sélecteur que les cyclistes aguerris adorent. Détail qui a son importance pour une utilisation urbaine, la tige de selle et le moyeu avant sont fixés par un système de serrage rapide, par définition non sécurisés. Il faudra donc veiller à les remplacer par des vis de serrage pour éviter de se les faire voler facilement. Notons également l’absence de porte-bagages, qui peut être ajouté en option grâce aux œillets disponibles sur les haubans.
Le moteur bien adapté à ce type de VAE
Le moteur intégré au moyeu arrière est un modèle C9 conçu par Tenways, le même que nous avions déjà rencontré sur le CGO009. Il était beaucoup moins convaincant sur ce dernier (plus lourd de 5 kilos) que sur ce CGO600 Plus. Le capteur de couple permet des accélérations progressives, tout comme quand le moteur s’arrête une fois les 25 km/h atteints. Il sait également se faire discret en étant très silencieux. Avec ses 45 Nm de couple, ce n’est pas la motorisation idéale pour les pentes très raides. Dans des côtes raides autour de 10 %, nous avons ainsi apprécié les 8 vitesses du dérailleur. Malgré tout, on arrivera à la gravir sans mal à condition de ne pas être trop pressé et de se contenter d’une allure autour des 15 km/h.
Trois niveaux d’assistance sont disponibles et peuvent être commandés par le contrôleur disposé à gauche du cintre. Il est muni d’un écran OLED lumineux et lisible, à condition d’avoir une bonne vue, étant donné sa petite taille et celle des caractères affichés. Pour le suppléer, on pourra y connecter l’application Tenways (iOS et Android) très complète qui affiche une somme de détails, de la vitesse à l’autonomie en passant par la distance parcourue, la vitesse moyenne, mais aussi le guidage. Ce dernier est complet et très efficace et permet de se passer d’une application tierce dédiée. Tenways l’étoffe au fur et à mesure des mois et la rend ainsi très utile. Elle n’est toutefois pas indispensable au bon fonctionnement du vélo qu’on peut tout à fait utiliser sans elle.
Comme nous le disions, la modeste batterie de 360 Wh (cellules LG) se fait très discrète dans le tube diagonal. Elle est amovible (sécurisée par clé) et se recharge grâce à un chargeur 2 A, aussi bien sur le vélo qu’une fois retirée. Malgré sa puissance toute relative, Tenways annonce une autonomie d’environ 100 km ; avec le mode d’assistance le plus faible bien entendu. Mais il n’est malheureusement pas très réaliste d’utiliser celui-ci tant l’assistance est réduite. Mieux vaut jongler avec le niveau 2 sur le plat et le niveau 3 indispensable pour les côtes. En roulant uniquement avec ce dernier, nous avons quand même réussi à parcourir 45 km sur un parcours comprenant un dénivelé positif total de 327 mètres. C’est donc une bonne performance que propose ce CGO600 Plus malgré une configuration qui pouvait laisser penser qu’elle serait moindre.
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