Le Zotac MEK1 est un peu un OVNI dans le catalogue de Zotac. Cette marque est en effet plutôt connue pour ses mini et micro PC qui, pour certains, sont de simples machines de bureau classiques et d’autres – comme le Magnus EN1080K – de petits joueurs musclés. Alors, quand à l’occasion du Computex 2017, Zotac nous a annoncé vouloir se lancer dans les PC de bureaux gamers plus grands, nous avions hâte de voir le résultat.
La version du MEK1 testée ici est disponible aux alentours de 1600 euros dans le commerce, nom de code : G1107TK701B-BE-W3P. Elle opte pour la déclinaison noire du boîtier. Une version blanche existe aussi mais elle renferme une configuration moins musclée (et moins chère) que celle que nous éprouvons ici.
A l’image du MSI Vortex G25, le MEK1 de Zotac est à mi-chemin entre le PC de bureau classique et la console de jeux dernière génération. Il mise tout d’abord sur sa compacité pour faire craquer les joueurs. Les dimensions du boîtier sont de 42,5 x 12 x 42 cm, de quoi lui permettre de venir se placer sur le bureau voire près de la TV… si le reste de la famille ne le trouve pas trop connoté gaming.
Car, si lorsqu’il est éteint, le boîtier tout de noir vêtu passe presque inaperçu – bouches d’aération latérales façon branchies de poisson mises de côté – dès qu’on presse le bouton de mise en marche, la furtivité n’est plus de mise. Les néons disposés sur le contour de la bête s’embrasent. La teinte est par défaut de couleur bleue mais il est possible de la personnaliser. Pour la discrétion, c’est raté.
Un boîtier bien trop plastique à notre goût
Après une rapide auscultation et une appréciation de la qualité de conception du boîtier, les défauts sont rapidement identifiés. Tous les plastiques s’avèrent de qualité assez moyenne, les panneaux latéraux manquent de rigidité et l’ensemble craque dès qu’on le manipule.
En façade, la trappe dissimulant le bouton de mise en marche ainsi qu’une partie de la connectique (2 prises USB 3.0 et des emplacements jacks pour casque/micro) ne semble pas d’une solidité à toute épreuve. Elle a tendance à s’ouvrir toute seule et, pour qu’elle se reste en place, il ne faut pas hésiter à un peu la malmener. Rien qui inspire vraiment confiance.
Passons maintenant à une exploration des entrailles de la bête. Pour ce faire, direction l’arrière de la machine pour enlever les vis. Par la même occasion, on en profite pour découvrir le reste de la connectique du MEK1. Elle se compose de six autres prises USB (2 x USB 2 et 4 x USB 3.0), de tout un éventail de connecteurs audio pour brancher des kits d’enceinte aussi bien analogiques que numériques (prise S/PDIF) et de plusieurs sorties vidéos (DVI, HDMI et DisplayPort).
A cela s’ajoutent deux prises réseau filaire mais aussi deux connecteurs tout droit sortis du passé : des ports PS/2, ceux utilisés par les claviers et les souris avant que l’USB ne s’impose. Enfin, on note aussi la présence de deux antennes de belle taille, vissées à la carte Wi-Fi n/ac (compatible Bluetooth 4.2). Bon assez de contemplation, il est temps de jouer du tournevis.
De petites évolutions possibles
Bien que le MEK1 soit déjà bien équipé (et nous y reviendrons), Zotac a pensé que les futurs acquéreurs voudraient faire un peu évoluer la plate-forme au fil du temps. Ainsi, tout est accessible facilement et la grande majorité des composants utilisés demeurent classiques, ceux d’un PC de bureau.
Mais plutôt que d’évolution, il vaut mieux parler de remplacement dans le cas du MEK1. Ajouter de la mémoire – par exemple – impose de remplacer les deux barrettes en place (Samsung) par deux autres. Impossible d’ajouter un disque dur ou un autre SSD. Il faut, là encore, troquer ceux vendus avec la machine par d’autres.
Invisible sur la photo-ci dessus, la carte graphique se situe dans un compartiment isolé, caché derrière le panneau latéral gauche (voir en dessous). C’est un modèle classique et il y a possibilité d’opter pour une carte un peu plus longue, puisque la place ne manque pas. Attention toutefois, l’épaisseur du système de refroidissement doit rester modérée sous peine de ne pas pouvoir fermer le panneau.
Enfin, l’alimentation 450 watts adopte un format un peu particulier, le SFX. En cas de grosse évolution de plate-forme, il faudra peut-être la remplacer par un bloc plus puissant. Bémol, pour l’instant, ce format ne propose pas de capacité supérieure à 600 watts.
La plate-forme en a dans le ventre
Puisque le MEK1 a été pensé et conçu il y a quelque temps déjà, c’est un processeur Intel Kaby Lake Core i7-7700 qui est présent sur la carte mère et non l’un des derniers Coffee Lake-S. Toutefois, Zotac nous a indiqué qu’une prochaine version du MEK serait mise à jour avec les puces à 6 coeurs d’Intel… sans toutefois nous dire quand elle sortirait dans le commerce. En attendant, ce Core i7 fait tout à fait l’affaire dans les jeux, surtout qu’il peut compter sur 16 Go de mémoire de DDR4 pour l’épauler.
La partie graphique est confiée à la GeForce GTX 1070 Ti, l’une des dernières cartes graphiques Nvidia, proposant un excellent rapport puissance-consommation pour jouer en Full HD ou en 1440p. Pour profiter des polygones sur des écrans 4K, en revanche, il faut faire des compromis sur les niveaux de détails et les filtres dans certains jeux. Sinon, la 1070 Ti ne parviendra pas à maintenir un débit moyen supérieur à 30 images par seconde.
Le stockage est assuré par 240 Go de SSD au format M.2 PCIe (fonctionnant en 2x en non en 4x) et par un disque dur de 1 To, connecté en SATA III. Sur le premier, Windows 10 est d’ores et déjà installé mais il y a encore un peu de place pour les jeux auxquels vous jouez le plus.
Enfin, précisons que l’ensemble de la plate-forme ne consomme que 47,5 watts au repos et jusqu’à 311 watts lorsque l’on sollicite fortement toutes les ressources de la machine.
Ventilation discrète et efficace
Conscient que l’intérieur exiguë du boîtier conjugué à la puissance (et donc au dégagement de calories) des composants pourrait poser des soucis, Zotac a opté pour du refroidissement actif à tous les niveaux. Et n’ayez crainte, les nuisances sonores sont maîtrisées : nous avons relevé un maximum de 40,1 dB (sonomètre placé devant le boîtier, à 50 cm).
L’ajout de deux ventilateurs en extraction du côté du processeur est donc très bien vu. Cela permet de faire chuter la température ambiante mais, surtout, de faire en sorte que le Core i7 maintienne ses fréquences de fonctionnement au plus haut. Voire – suivant le nombre de coeurs sollicités par les applications – d’activer le Turbo Boost pendant de très longues minutes (fréquences oscillant entre 3,7 et 3,9 GHz dans nos tests).
Toutefois, le dispositif de refroidissement est un peu moins complet du côté de la carte graphique. De fait, la puce graphique atteint rapidement des températures comprises entre 80 et 90°C ce qui a une incidence directe sur le fonctionnement du GPU Boost : celui-ci se coupe au bout de 5 minutes dans nos différents tests de stress. Ajouter un ventilateur de ce côté-ci pour tempérer les ardeurs du GPU ? Impossible, ce dernier vient heurter la carte graphique et le boîtier ne ferme plus.
Le seul moyen de perdre quelques degrés est d’installer un logiciel d’overclocking offrant la possibilité d’augmenter la vitesse de rotation du ventilateur de la GTX 1070 Ti manuellement. Une opération qui risque toutefois de faire grimper les nuisances sonores d’un cran ou deux.
Enfin, les grands maniaques du montage et du nettoyage que nous sommes ne manqueront pas de souligner quatre défauts majeurs.
- Les câbles des ventilateurs latéraux se promènent à l’intérieur de la machine. Un petit serre-câble n’aurait pas été de trop.
- Le montage n’est pas très soigné et l’agencement des câbles aurait pu être mieux réfléchi et optimisé.
- Pour nettoyer les filtres à poussière des panneaux droit et gauche proprement, il faut jouer du tournevis pendant plusieurs minutes, afin d’enlever les coques en plastique et extraire les dits-filtres. On a connu plus pratique.
- Enfin, le berceau du disque dur n’est pas de bonne qualité. Il manque de rigidité et le système de fixation qui le maintient arrimé au plateau interne nous a semblé bien fragile.
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