Yota Devices YotaPhone : la promesse
Lancé fin 2013, le YotaPhone n’est pas vraiment une nouveauté. D’ailleurs son successeur est déjà annoncé… dès la fin de cette année (Yotaphone Next Generation) ! Commercialisé exclusivement sur le site du constructeur les premiers mois, le smartphone a fait son apparition il y a quelques semaines sur le site materiel.net. L’occasion de tester le fameux YotaPhone, assez unique par son double écran (LCD en façade, E-ink au dos). Quels sont ses points forts et ses défauts ?
Yota Devices YotaPhone : la réalité
Il ne faut pas se leurrer : malgré un équipement complet et plutôt riche, le Yotaphone n’est plus franchement en phase avec le marché. Pour 499 euros, le consommateur est en droit d’attendre un système à jour et des composants de dernière génération. Or le Yotaphone fonctionne encore sous Android 4.2 et son processeur, bien qu’assez puissant, date un peu face au Snapdragon 801 qui équipe les Galaxy S5, One M8, G3 et autres Xperia Z2. En revanche, c’est le seul appareil du marché à être doté d’un écran E-ink (encre électronique) qu’on trouve habituellement sur les liseuses. De quoi titiller l’intérêt des consommateurs en quête d’un modèle original.
Yotaphone : un bel écran dans un boîtier sage
Pour l’amateur de mobiles insolites, il faudra faire quelques concessions sur le design. Le Yotaphone n’a rien d’exceptionnel à ce niveau. Son style reste assez classique, voire passe-partout, mais avec un bon niveau de finition. Avec une épaisseur de 10 mm au maximum et un poids de 146 g, l’appareil se classe dans la moyenne, ni trop lourd, ni trop épais. Petite touche d’originalité, il se fait plus fin dans sa partie supérieure avec un écran e-ink au dos légèrement incurvé. La qualité d’affichage du LCD en façade est bonne avec une haute résolution de 342 points par pouce, une excellente luminosité (519 cd/m²) et un contraste correct (927 :1). C’est moins le cas pour l’écran e-Ink au dos qui n’atteint pas le degré de contraste et l’excellente lisibilité des liseuses de dernière génération comme la Kindle PaperWhite d’Amazon.
Un fonctionnement rapide et plutôt agréable
Dépourvu de véritable surcouche, le YotaPhone offre une puissance suffisante pour faire tourner la plupart des applications et des jeux et une navigation relativement fluide (y compris sur le Web, l’appareil est d’ailleurs compatible 4G). Son processeur double cœur Qualcomm à 1,7 Ghz (avec puce graphique Adreno 320) couplé à 2 Go de mémoire vive livre des résultats corrects à Antutu (19514 en score général et près de 6000 pour la partie 3D). Avec de surcroit un capteur 13 mégapixels qui permet de réaliser des photos et des vidéos (1080p) de qualité honnête, le YotaPhone s’en sort relativement bien en terme de fonctionnement. Les traditionnels boutons de menus sont certes remplacés par un système de contrôle par glissement du doigt ou tapotement mais on s’y fait assez rapidement. C’est hélas la petite batterie de 1800 mAh qui va venir ternir le tableau.
Talon d’achille du YotaPhone : son autonomie moyenne
L’écran du YotaPhone se limite, en effet, à une diagonale de 4,3 pouces mais c’est encore trop pour la petite capacité de la batterie. Que ce soit en surf 4G ou en lecture vidéo, le smartphone n’offre que 7h30 d’endurance. Et même écran éteint, ce n’est guère mieux, avec moins de 11 heures d’autonomie en appel. Sachant que l’appareil consomme un peu trop en veille à notre goût, il sera difficile de passer sereinement le cap de la journée. Pourtant l’un des arguments majeurs du constructeur, c’est le second écran à encre électronique qui ne consomme presque rien et permettrait même de prolonger l’autonomie du mobile… à condition d’utiliser l’écran e-Ink au maximum.
Un écran e-ink pas suffisamment exploité
Malheureusement, les applications qui permettent de déporter les contenus du LCD vers l’e-Ink se limitent à l’essentiel (Bloc-notes, Organiseur, etc) et, surtout, l’écran secondaire se contente d’offrir une fonction de lecture. Non tactile, il n’autorise pas la saisie de données. Quant à l’appli de lecture (Bookmate), elle n’offre qu’un choix ultra restreint d’ouvrages et, pire, il n’est pas possible d’importer des titres au format ePub (ou autres, d’ailleurs). En revanche, d’un simple glissement de deux doigts sur l’écran LCD, une capture de l’interface s’affiche sur l’écran e-Ink de l’autre côté du téléphone. Génial pour conserver un document important quand la batterie est au bord de l’épuisement.
Si pour l’instant, l’actuel YotaPhone ne tire pas assez parti de son écran à encre électronique, et en tous cas pas suffisamment pour prolonger l’endurance du mobile, le concept est très prometteur. Malheureusement, il faudra sans doute attendre le prochain modèle pour espérer un fonctionnement plus efficace.
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