Après avoir lancé la nouvelle version de sa trottinette électrique en Chine, Xiaomi met enfin son Mi Electric Scooter Pro sur le marché français. En apparence, presque rien ne change, la trottinette électrique de Xiaomi conservant le design de l’ancienne. Mais le constructeur chinois a opéré un grand nombre de modifications que ce soit au niveau de la batterie, du moteur ou encore des freins.
Identique… seulement en apparence
C’est tout sauf une surprise, la qualité de fabrication de la M365 Pro est à la hauteur de sa réputation. Comme la Mi Electric Scooter M365 de 2017, la nouvelle trottinette haut de gamme du Chinois livre une impression de solidité globale très rassurante lorsqu’on la conduit. Son épaisse potence, la qualité des plastiques et des matériaux choisis ne peuvent que rassurer son pilote. En outre, Xiaomi a eu la bonne idée d’améliorer ses freins à disques en augmentant légèrement leur diamètre. Concrètement, on passe de 110 mm à 120 mm. Le gain en freinage est difficile à estimer mais perceptible lorsqu’on vient d’une M365 classique surtout sur les arrêts un peu brusques.
L’autre nouveauté majeure au niveau du design c’est l’ajout d’un véritable écran de contrôle sur le Mi Electric Scooter Pro. Là où le modèle précédent se contentait d’un indicateur à LED pour le niveau de batterie, la nouvelle version embarque un affichage complet communiquant au conducteur bien plus d’informations. La vitesse, le niveau d’assistance ainsi que celui de l’autonomie sont présents en permanence. Mais il est aussi possible de vérifier en permanence si la trottinette est bien connectée à son smartphone en Bluetooth ou si les feux sont allumés. Enfin, l’écran prévoit aussi un signal en cas de panne. Dans les faits, ce nouvel affichage s’avère très pratique et facilite la conduite.
Xiaomi a également agrandi le plateau de sa trottinette, autant en longueur qu’en largeur. Le Mi Electric Scooter Pro offre donc un peu plus de place pour poser ses pieds. Il augmente aussi son niveau de charge maximale (de 100 à 120 kg). Quant aux roues, cibles d’innombrables critiques sur le premier modèle en raison de leurs crevaisons à répétition, elles ne changent pas.
Le constructeur fournit un embout pour faciliter leur gonflement mais ne propose pas de solution pour rendre leur démontage moins pénible. Comme sur le premier modèle, les utilisateurs opteront pour des solutions alternatives comme des roues semi-pleines, moins confortables certes, mais increvables.
Plus de punch, moins de tracas
Avec un poids revu à la hausse (14,2 kg contre 12,5 kg) et quelques changements ciblés, c’est tout le comportement en route du Mi Electric Scooter Pro qui aurait pu changer. Il n’en est rien. La trottinette de Xiaomi est toujours aussi facile à manœuvrer. La position, assez haute, du guidon conviendra à la majorité des utilisateurs, mais il est regrettable que le constructeur n’équipe toujours pas sa trottinette d’un modèle réglable en hauteur.
Il y a un autre point sur lequel Xiaomi ne parvient pas à progresser : l’amortissement des chocs. Là aussi, il est question de choix techniques, et par conséquent économiques. La M365 Pro est certes agréable sur route, mais dès lors que la chaussée est accidentée, c’est tout le corps qui se met à trembler. Et pour cause, l’ensemble est très rigide et se prive d’un véritable système de suspension. C’est l’une des raisons qui destine le Mi Scooter Electric Pro davantage aux petits trajets qu’aux grandes virées, et ce malgré son autonomie conséquente.
À la décharge de Xiaomi, il convient de préciser que la suspension est un luxe qui se paie cher sur une trottinette. Mais lorsqu’on voit le Chinois augmenter sensiblement le prix de sa bécane, on est aussi en droit de rêver.
Ce que Xiaomi a fait évoluer en revanche ce sont ses freins. Entendons-nous, le système est identique avec un frein à disque à l’arrière et un système de freinage anti-blocage E-ABS à l’avant. Mais le diamètre du disque a légèrement augmenté offrant ainsi une plus grande surface de freinage. Concrètement, lorsqu’on est au guidon de la M365 Pro, ce changement se ressent énormément. Le freinage est assez bien maîtrisé, progressif et facile à doser. En revanche, mieux vaut éviter de s’en remettre à un freinage d’urgence, encore plus si le sol est humide.
Enfin, le changement majeur concerne le moteur. La précédente version de la trottinette électrique de Xiaomi plafonnait à 250W. La nouvelle, elle, passe à 300W et propose également trois niveaux d’assistance :
– Eco : 15 km/h max
– Standard : 20 km/h max
– Sport : 25 km/h max
Dans les faits, les occasions de changer de mode en cours de conduite sont rares. On se retrouve rapidement à privilégier l’un des trois modes en fonction de son affinité avec la trottinette et de sa capacité de cohabitation avec les autres usagers de la route. Quant aux performances du moteur, elles sont sans commune mesure avec le précédent. Le DC Brushless du Mi Electric Scooter Pro est plus mordant et souffre nettement moins en côte. La comparaison avec le Mi Electric Scooter est sans commune mesure, tant en accélération qu’en vitesse de pointe. Nous ne sommes pas au niveau d’une Booster Plus ou d’une Booster S de E-twow, mais les progrès sont réels.
Le porté de trottinette peut-il devenir un sport olympique ?
Xiaomi se targue d’avoir l’une des trottinettes électriques les plus faciles à plier. Trois petites secondes… et le tour est joué. Accordé ! Les trois secondes sont respectées, mais on est loin du concours d’origami. Une fois replié (c’est à dire la potence scindée en deux et venant s’accrocher sur le garde-boue), le Mi Electric scooter Pro est presque aussi encombrant qu’avant. Dans la mesure ou les poignées ne sont pas rétractables et que la potence n’est pas réglable, on se retrouve avec un engin presque aussi imposant et donc difficile à embarquer dans les transports en commun. Enfin, avec presque 15 kg au bout des bras, la M365 Pro a l’ambition secrète de remplacer vos séances d’entraînement à l’épaulé jeté.
Xiaomi aurait également pu profiter de cette évolution de sa M365 pour mettre à jour son application. Il n’en est rien. La trottinette électrique du constructeur chinois est connectée mais son application compagnon reste sommaire.
Autonomie : le grand saut en avant
Le plus grand changement sur cette trottinette électrique est aussi le moins visible : on parle ici de l’autonomie. En remplaçant l’ancienne batterie de 7800 mAh par un accu de 12 800 mAh (474Wh) Xiaomi augmente mécaniquement l’autonomie de son engin. En théorie, elle est annoncée à 45 km. Dans les faits, elle peut considérablement varier selon le gabarit de l’utilisateur mais aussi le type de parcours emprunté. Qu’on se le dise, plus que le parisien, la pente est le pire ennemi de la trottinette électrique. Bien que le constructeur chinois annonce, à qui veut l’entendre, que sa trottinette peut gravir des pentes à 12% on ne saurait que trop vous conseiller de les contourner pour préserver votre batterie. Lors de notre test, nous avons réussi à parcourir un peu moins de 38 km avec une charge pleine, sur un terrain assez peu vallonné (+180m de d+/-).
En revanche, le temps de charge est très important. Il faut compter entre 8 et 9 heures pour une charge pleine.
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