Premier smartphone dévoilé au grand salon de la téléphonie mobile de Barcelone (MWC), le Mi 9, cru haut de gamme 2019 de Xiaomi est aussi le premier appareil du marché à débarquer avec le dernier SoC de Qualcomm, le surpuissant Snapdragon 855. Mais les atouts de ce mobile ne se limitent pas à une simple démonstration de force. La marque chinoise a équipé son poulain d’un grand écran OLED et de technos en vogue comme un capteur d’empreintes optique (sous l’écran) ou la recharge rapide/sans-fil. Un triple module -qui inclut le récent capteur 48 mégapixels de Sony- apporte à la photo la polyvalence qu’on attend désormais d’un modèle haut de gamme. Le tout pour un prix pour le moins abordable, de 499 ou 529 euros, selon la version choisie (avec 64 ou 128 Go de stockage).
De quoi faire trembler sinon agacer les habituels champions du rapport qualité-prix imbattable, OnePlus et Honor. A condition bien sûr que les performances du Mi 9 soient à la hauteur de ses prétentions. C’est ce que nous allons voir ensemble.
Xiaomi Mi 9 : un smartphone élégant et ergonomique
Malgré son grand écran de 6,39 pouces, le Mi 9 séduit par son boîtier compact et élancé qui assure une prise en main confortable (8 mm d’épaisseur pour seulement 172 grammes). Les finitions sont impeccables et Xiaomi a fait le choix de matériaux nobles, notamment le verre au dos, tout en reflets et en rondeurs. Seul regret, le triple module caméra crée une protubérance aux bords acérés, un peu désagréable sous les doigts.
On apprécie cependant la sobriété et l’élégance de l’ensemble que viennent à peine troubler, côté face, la petite encoche en goutte d’eau et côté pile, le triple appareil photo. On ne relève, en effet, pas de capteur d’empreintes au dos du mobile. De technologie optique, ce dernier est logé sous l’écran, en toute discrétion. D’une simple pression du doigt un peu appuyée, il permet de déverrouiller l’écran, y compris lorsque ce dernier est éteint.
La représentation d’une empreinte s’illumine, balisant l’endroit de l’écran où il faut exercer une pression, dès qu’on saisit l’appareil. Pour le fun, lors du déverrouillage, une animation -personnalisable- se déclenche. Plus important, ce déverrouillage est rapide. Malheureusement le taux de réussite n’est pas de 100 % même si l’on a constaté, qu’étrangement, cela marche mieux avec le pouce qu’avec l’index (sans doute, la surface couverte est-elle plus importante avec le premier). La reconnaissance faciale peut toutefois être utilisée en renfort -elle est rapide mais ne fonctionne ni écran éteint, ni dans le noir.
Le Mi 9 est livré avec 64 ou 128 Go de mémoire, non extensible. Le tiroir situé sur le côté gauche peut exclusivement accueillir deux nano SIM. Juste en-dessous, on remarque la présence d’un bouton qui permet de faire appel à Google Assistant, y compris écran éteint, sans avoir à susurrer un quelconque « OK Google ». Ceux qui le souhaitent pourront facilement le « reprogrammer » pour qu’il lance à la place la caméra. (voire qu’il fasse les deux, avec une pression longue pour accéder à Assistant et une double pression pour lancer l’appareil photo).
Un écran OLED qui en jette
Au-delà de son caractère immersif favorisé par des bords fins et une mini encoche, le grand écran OLED du Mi 9 « commet » un sans-faute. Au-delà de son taux de contraste infini et de sa haute résolution de 403 ppp, il s’avère extrêmement lumineux (646 cd/m²), bien plus que celui de son prédécesseur le Xiaomi Mi 8. Il offre par ailleurs des couleurs assez justes dans le mode par défaut même si elles tirent très légèrement sur le bleu (Delta E de 3,96). Un défaut qu’il est aisé de rectifier en optant pour le mode d’affichage dit chaud (Delta E de 2,97).
De la puissance sous le pied
Nous ne nous étendrons pas sur les performances du Mi 9 liées à l’intégration du nouveau processeur haut de gamme de Qualcomm le Snapdragon 855. Nous l’avions déjà évoqué dans un précédent article, le Mi 9 tire son épingle du jeu dans les benchs y compris face aux Galaxy S10 qui n’étaient pas encore sortis à l’époque (voir graphique ci-dessous). En pratique, le smartphone de Xiaomi se montre d’une réactivité sans faille. Il offre une démonstration de puissance dans tous les domaines, y compris les jeux 3D les plus gourmands en ressources et ce, sans chauffe notable. La navigation dans les menus s’effectue bien sûr sans heurt. Si MIUI -dans sa dernière version 10.2, toujours dépourvue du tiroir d’applications- faisait un peu moins usine à gaz (impossible de trouver rapidement un réglage sans passer par le moteur de recherche), on pourrait presque dire qu’on est face au smartphone idéal… Mais de ce point de vue, OnePlus avec OxygenOS conserve quelques bonnes longueurs d’avance !
A la fois endurant et « pro » de la charge rapide
Avec sa batterie de 3300 mAh, le Mi 9 n’est a priori pas franchement avantagé face à un Galaxy S10 (3400 mAh) qui, de plus, embarque un écran plus petit (6,1 pouces). Pourtant, le smartphone de Xiaomi fait tout aussi bien, voire mieux, puisqu’il offre une autonomie polyvalente (qui mêle des usages plus ou moins énergivores) de 13h34 contre 12h pour le S10. Ce dernier se rattrape toutefois un peu en streaming vidéo (11h34 pour le S10 contre 11h20 pour le Mi 9). Le smartphone de Xiaomi devrait donc largement passer le cap de la journée loin de toute prise électrique, à condition bien sûr de ne pas trop le pousser dans ses retranchements avec de longues sessions de jeu ou de prises de vue.
Equipé d’une prise USB type-C devenue le standard sur le segment haut de gamme, le Mi 9 est compatible avec la charge rapide de Qualcomm QC 4 (Quick Charge 4, jusqu’à 27 W) mais il est fourni avec un chargeur QC3 de 18W. 1h14 suffit toutefois à recharger l’appareil de 0 à 100 % et à peine 30 mn pour recouvrer 50% d’autonomie. On reste loin du record du Oppo Find X (de 0 à 100 % en 33 minutes) mais ce résultat s’avère assez proche de ce qu’offre le S10 (1h32 mais pour une batterie de 3400 mA, rappelons-le).
Plus original, la marque chinoise lancera courant avril un chargeur sans fil 20 W pour 49,90 euros. Nous l’avons d’ores et déjà essayé et il livre des performances de haut vol. Comptez 1h47 seulement pour recharger entièrement le mobile. Rappelons qu’avec le chargeur sans fil de Samsung, l’un des plus rapides, il avait fallu 2h38 pour recharger le Note 9, équipé -il est vrai- d’une batterie de bien plus haute capacité (4000 mAh).
Mi 9 : il ne démérite pas en photo
Avec son triple module camera, le Mi 9 offre à l’utilisateur les outils pour couvrir tous les domaines de la photo, de l’ultra grand angle au portrait. On trouve ainsi un objectif principal grand angle ouvrant à f/1.75 qui intègre le fameux capteur Sony IMX586 de 48 mégapixels découvert sur le Honor View 20. Il est accompagné d’un téléobjectif 2x (f/2.2, capteur de 12 Mpixels) et d’un ultra grand-angle (f/2.2, capteur de 16 Mpixels) offrant une couverture angulaire de 117 degrés. Idéal pour la photo de paysage ou de groupe. D’autant que les photos prises avec cet ultra grand-angle ne souffrent pas trop de déformations sur les côtés.
Avec le capteur principal de 48 mégapixels, Xiaomi améliore le rendu photo grâce au Pixel binning, un procédé qui permet de combiner les photosites de 0,8 micron par quatre pour des photos plus réussies en basses lumières (les images sont alors enregistrées en 12 mégapixels).
Pari réussi, en témoigne le cliché ci-dessous de l’Opéra pris en toute fin de journée et plus bas la photo de Paris la nuit. Sur ce dernier cliché, on perd certes en détails mais la photo, à condition de ne pas trop zoomer, reste tout à fait exploitable.
Le Mi 9 propose un mode nuit assez efficace pour éclaircir artificiellement une photo (voir l’Opéra ci-dessous). Ce mode peut occasionner, en revanche, un flou de bougé. Mieux vaudra l’utiliser sur un paysage statique plutôt qu’une scène animée.
Avec le Mi 9, on peut réaliser de jolis photos/portraits avec effet bokeh. Le réglage du flou d’arrière-plan peut s’effectuer avant ou après la prise de vue. Le détourage n’est pas toujours infaillible. Le bout de la cigarette ci-dessous se mélange avec l’arrière plan mais l’ensemble reste plutôt flatteur.
En basses lumières, le Mi 9 n’offre pas autant de piqué que le Pixel 3. Le rendu est plus plat et moins mis en valeur mais le niveau de détails reste tout aussi bon.
Dans une quasi obscurité, le mode nuit du Pixel 3 domine incontestablement celui du Mi 9.
C’est à peu près le seul cas de figure où le Mi 9 est franchement pris en défaut.
Les vidéos (du 1080p à la 4K) sont de leur côté bien fluides et bénéficient d’une stabilisation efficace. Les adeptes du selfie trouveront aussi leur compte grâce au capteur 20 mégapixels présent en façade.
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