Présenté dans le cadre du MWC 2025, le Xiaomi 15 Ultra succède au très bon Xiaomi 14 Ultra qui compte déjà parmi les meilleurs smartphones pour prendre des photos. Le nouveau téléphone haut de gamme de la marque chinoise entend bien faire honneur à sa lignée, en ne faisant aucun compromis. La recette est peu ou prou la même que l’année dernière : une fiche technique solide et un partenariat étroit avec Leica, le spécialiste allemand de la photographie.
Mais le photophone de Xiaomi a fort à faire pour tirer son épingle du jeu au milieu d’une concurrence féroce composée des Galaxy S25 Ultra, Honor Magic 7 Pro, Google Pixel 9 Pro et autres iPhone 16 Pro Max. Après deux semaines de test, voici notre avis complet sur le Xiaomi 15 Ultra.
Prix et date de sortie du Xiaomi 15 Ultra
Le Xiaomi 15 Ultra est disponible sur le site de la marque au prix conseillé de 1503 euros en France, dans une unique version équipée de 16 Go de RAM et 512 Go de stockage. Un tarif élevé que la marque chinoise tente d’adoucir en offrant le « Pack Photo Pro » (voir plus bas dans ce test) aussi longtemps que le smartphone sera commercialisé. Une bonne nouvelle si l’on considère que ce même pack était vendu 199 euros l’an dernier et que le prix du smartphone, lui n’a presque pas bougé.
Design : un photophone qui a du caractère

Dès la première prise en main, il ne fait aucun doute que nous sommes en présence d’un smartphone « premium ». Du cadre en aluminium en passant par un dos en simili cuir et des bordures d’écran très fines (et uniformes), le Xiaomi 15 Ultra impressionne. Impossible de passer à côté de son énorme bloc caméra que la marque ne cherche pas à cacher, bien au contraire. Lorsque le téléphone est tenu à l’horizontale, la ressemblance avec un « vrai » appareil photo est flagrante. Évidemment, le bloc caméra ressort beaucoup et rend le téléphone bancal lorsqu’il est posé à plat et que vous appuyez sur la partie haute de l’écran.
Le revers de la médaille est sans doute à aller chercher du côté de l’encombrement et du poids du téléphone. En plus d’être un grand smartphone pas toujours évident à utiliser à une main, le Xiaomi 15 Ultra est le plus épais, mais aussi le plus lourd de sa catégorie, avec 9,35 mm d’épaisseur et 229 g sur la balance. L’écran est protégé par un verre Shield Glass 2.0 et abrite un lecteur d’empreintes digitales ultrasonique très rapide. Le tout est certifié IP68 pour une résistance optimale à l’eau et à la poussière.
Sur la tranche droite, on retrouve le bouton de mise sous tension (qui est texturé) et ceux pour régler le volume. Le smartphone peut accueillir deux cartes nano-SIM via le tiroir qui se trouve sur la tranche inférieure, en plus d’une eSIM 5 G. Point de mini-jack ni de microSD ici, mais de l’USB-C, du NFC, du Bluetooth 6.0 et du Wi-Fi 7.
Notre avis sur le « pack Photo Pro »

Comme évoqué plus haut dans ce test, Xiaomi fournit cette année le « pack photo pro » (facturé 199 € l’an dernier) avec le smartphone. Ce dernier est composé d’une coque et d’un grip photo pour améliorer la prise en main. Il se connecte via le port USB-C et comprend une batterie de 2000 mAh qui permet de recharger le téléphone. Un autre port USB-C est également présent sur l’accessoire, pour permettre de brancher l’ensemble afin de le recharger.
Le grip permet aussi de fixer un repose pouce qui vient améliorer le confort pour prendre des clichés à une main. On peut également ajouter un petit accessoire sur le bouton déclencheur qui vient apporter encore plus de finesse pour la mise au point et la capture.
Un bouton d’enregistrement vidéo est aussi de la partie, ainsi que deux molettes pour régler le zoom et l’exposition. Deux bagues interchangeables sont également fournies. Au-delà de leur aspect esthétique, elles servent d’adaptateur pour ajouter des filtres ND ou polarisant, qui eux ne sont pas fournis. Pratique pour les amateurs de photos qui sont déjà équipés.
Écran : sublime, tout simplement

Le Xiaomi 15 ultra est équipé d’un écran OLED de 6,73 pouces avec une définition de 3200 x 1440 pixels et un taux de rafraîchissement adaptatif de 1 à 120 Hz. Avec une résolution de 522 pixels par pouces, la dalle du smartphone est d’une précision redoutable. Par défaut, les couleurs sont bien réglées avec une dérive limitée. En effet, notre 01Lab a mesuré un delta E 2000 de seulement 2,14. Une colorimétrie plus juste par défaut que la moyenne de ses concurrents.
Notre 01Lab rapporte également une luminosité moyenne de l’écran à 1552 cd/m2. C’est plus que sur le S25 Ultra et le Magic 7 Pro, mais un cran en dessous du Pixel 9 Pro XL. Une « guerre des chiffres » dont il faut retenir une seule chose : les écrans de nos smartphones haut de gamme sont désormais suffisamment lumineux pour être utilisé dans toutes les situations, y compris par un grand soleil en plein été.
On note également une luminosité minimale de seulement 1,94 cd/m2, ce qui est très bien pour préserver nos petits yeux lorsque l’on utilise le smartphone dans la pénombre. Côté brillance, le Xiaomi 15 Ultra est dans la moyenne, avec 100 GU (unités de brillance) mesurées. À titre indicatif, le meilleur en la matière testé par notre 01Lab est l’Oppo Find N2 Flip, avec seulement 40 GU. Enfin, le ratio affichage/taille est quasi identique à celui du Xiaomi 14 Ultra, à savoir presque 90 %. L’écran supporte le HDR10+ ainsi que le Dolby Vision.
Performances : chaud devant !
Vous ne serez pas surpris d’apprendre que le Xiaomi 15 Ultra est équipé de la dernière puce haut de gamme de Qualcomm, le Snapdragon 8 Elite. Un petit tour du côté des benchmarks permet de voir que le téléphone de Xiaomi fait globalement mieux que ses concurrents sur le plan des performances, à l’exception du S25 Ultra sur Geekbench. Là encore, la différence est imperceptible à l’usage, dans la mesure où tous ces téléphones sont d’une réactivité sans faille dans les tâches quotidiennes, mais permettent aussi de jouer dans les meilleures conditions (tout à fond à 60 i/s sur les jeux Android).
En revanche, le Xiaomi 15 Ultra a tendance à monter rapidement en température. Notre 01Lab a en effet mesuré une température maximum de 48,2°C et une amplitude de 27,6°C, bien supérieure à celle de ses petits camarades. Comme on pouvait s’en douter, cela se traduit par du « thermal throttling », c’est-à-dire une réduction des performances lorsque la température monte de manière trop importante. Ne vous inquiétez pas pour autant, vous ne vous brulerez pas les doigts, mais le Xiaomi 15 Ultra n’est peut-être pas le téléphone idéal pour les joueurs mobiles exigeants.
Autonomie et charge : solide sur ses appuis
La batterie de 5410 mAh du Xiaomi 15 Ultra lui permet d’afficher une autonomie mixte de 19 heures et 58 minutes, soit 30 minutes de mieux que le S25 Ultra, mais 45 minutes de moins que le Honor Magic 7 Pro. Une très bonne moyenne qui permet d’envisager jusqu’à deux jours d’autonomie si vous n’avez pas un usage intensif du smartphone.
Comme le veut la réglementation européenne, aucun chargeur n’est fourni dans la boîte. Avec un chargeur compatible, nous avons réussi à exploiter la vitesse de charge de 90W qui permet de passer de 0 à 100 % de batterie en un petit peu plus d’une heure. Il est possible d’aller plus vite en activant le « Maximum de vitesse » dans les options de charge. Cela fera en revanche chauffer le téléphone. La charge sans fil 80W est également de la partie, ce dont peu de produits peuvent se targuer.
Interface : du bon et du moins bon

Le Xiaomi 15 Ultra tourne sous l’interface HyperOS 2.0, basée sous Android 15. À quelques mois de la sortie d’Android 16, la marque chinoise promet quatre ans de mises à jour Android et six ans de mises à jour de sécurité. C’est bien, mais encore trop peu face à des concurrents qui sont tous passés à 7 ans. Dommage pour un smartphone aussi puissant que les utilisateurs pourraient garder bien plus longtemps.

Comme tout smartphone haut de gamme qui se respecte en 2025, l’interface propose des fonctionnalités dopées à l’intelligence artificielle. Ainsi, on retrouve un assistant « Écriture IA » plutôt efficace pour vous aider à relire vos textes, les reformuler, les rendre plus longs ou tout simplement les résumer. La transcription vocale est également efficace, tout comme la traduction en direct ainsi que la retouche photo.

Cette dernière est en revanche un peu perdue au milieu des autres options photo. L’intégration des fonctionnalités IA n’est pas des plus intuitives, mais les plus curieux finiront forcément par les dénicher. Ceci étant dit, on finit par en oublier la plupart, comme cela est le cas sur les autres smartphones. Seules quelques-unes, vraiment pratique, subsistent, comme l’incontournable « Entourer pour chercher » de Google que l’on retrouve désormais chez de nombreux constructeurs.
Impossible de parler de l’interface de Xiaomi sans évoquer (comme chaque année), le nombre impressionnant d’applications préinstallées. Une vingtaine d’applications Google, autant chez Xiaomi et une dizaine d’applications partenaires. Certains peuvent être désinstallés et l’on pourrait comprendre leur présence sur un smartphone pas cher. Mais lorsque l’on débourse 1500 euros, nous avons le droit d’être intransigeants sur ce point.
Photo : un partenariat très réussi avec Leica

Avec un bloc caméra aussi grand, le Xiaomi 15 Ultra peut se permettre de loger quatre caméras, développées en partenariat avec Leica :
- Caméra principale de 50 Mpx (capteur 1 pouce), ouverture f/1.63, équivalent 23 mm, stabilisation optique (OIS) ;
- Téléobjectif de 200 Mpx, ouverture f/2.6, équivalent 100 mm, zoom optique x4,3, stabilisation optique (OIS) ;
- Téléobjectif flottant de 50 Mpx, ouverture f/1.8, équivalent 70 mm, zoom optique x3, stabilisation optique (OIS) ;
- Ultra-grand-angle Leica de 50 Mpx, ouverture f/2.2, équivalent 14 mm, 115°.

L’application photo du Xiaomi 15 Ultra est on ne peut plus complète. Elle propose à la fois un mode par défaut très simple à prendre en main, mais également un mode Pro pour les photographes qui aiment mettre un peu plus les mains dans le cambouis.
Plutôt Leica Authentic ou Vibrant ?
Dès l’ouverture de l’appareil photo, il vous est demandé de faire un choix entre deux modes de prise de vue : Leica Authentic ou Leica Vibrant. Un choix pas si anodin tant le rendu peut différer sur certaines scènes.


Le style Leica Authentic à gauche et Vibrant à droite. – © 01net
Le mode Authentic fait la part belle au contraste, avec un effet de vignettage marqué (coins plus sombres). Le mode Vibrant quant à lui offre une meilleure dynamique qui vient déboucher les zones d’ombres, mais a également tendance à proposer des couleurs plus vives.


Leica Authentic à gauche et Vibrant à droite. – © 01net
Grand-angle
Comme on pouvait s’y attendre, le module caméra principal et son capteur de 1 pouce prennent de clichés de grandes qualités, de jour comme de nuit. Les détails sont là et nous apprécions particulièrement l’excellente gestion de la dynamique (avec le mode Leica Vibrant).

Dans ce même mode, les couleurs chatoyantes viennent flatter la rétine, un peu à la manière de ce que propose la gamme S de Samsung. Difficile de prendre en défaut l’appareil photo du Xiaomi 15 Ultra. Si l’on pouvait lui faire un reproche, ce serait la tendance du mode nuit à capter un peu trop de lumière sur certaines scènes nocturnes, comme sur les photos ci-dessous avec le lampadaire que nous avions en face. Le bruit numérique, lui, est parfaitement géré.
Photos grand-angle prises avec le Xiaomi 15 Ultra. © 01net
Ultra-grand-angle
L’ultra-grand-angle assure une parfaite continuité colorimétrique avec le grand-angle. On note tout de même un piqué un cran en dessous, ainsi qu’une perte de détail plus marquée dans les angles. Rien d’alarmant, nous restons ici sur le haut du panier de ce que peut produire un smartphone haut de gamme.
© 01net
Téléobjectif x3
Nous avons particulièrement apprécié le téléobjectif x3 qui se rapproche un peu plus du champ de vision humain, tout en gardant un très bon niveau de détails. Là encore, les couleurs et les contrastes sont parfaitement gérés.
© 01net
Téléobjectif x4,3
Pratique pour aller plus loin dans la scène, le téléobjectif x4,3 s’en sort également très bien. Avec l’aide d’un traitement logiciel adéquat, il maintient un très bon piqué, même s’il montre ses limites sur les clichés nocturnes.
© 01net
Zoom numérique x10
Bien que l’image soit plus lissée, le traitement du zoom numérique x10 peut s’avérer très pratique pour lire du texte éloigné ou capter certains détails d’une sculpture.
© 01net
Portraits et selfies
Même sans mode portrait, le Xiaomi 15 Ultra peut créer un effet bokeh. – © 01net.com
Le mode portrait (sur l’image de gauche) est impeccable. Le détourage est excellent et le flou d’arrière-plan parfaitement géré. On reste malgré tout sur un flou artificiel qui n’est donc pas très progressif. Notez que le capteur 1 pouce du module caméra principal permet de créer un effet bokeh plus naturel si vous vous rapprochez de votre sujet (photos 2 et 3 ci-dessus).


Selfie sans mode portrait à gauche, avec à droite. – © 01net
La caméra selfie de 32 Mpx (ouverture f/2.0) remplit parfaitement son office en gardant un bon niveau de détails. Si vous ne supportez pas de voir les petits défauts sur votre peau, vous pouvez toujours opter pour différents filtres qui viendront vous embellir.
Vidéo
Le Xiaomi 15 Ultra peut filmer des vidéos jusqu’en 8K (7 680 x 4 320) à 30 FPS, 4K (3 840 x 2 160) à 120 FPS et des vidéos au ralenti en jusqu’en 1080p à 1920 FPS, pour de super slow motion.
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