Vous avez devant vous le dernier représentant des smartphones hauts de gamme chez Xiaomi, le 14T Pro. La gamme T a toujours su se montrer plus séduisante que la gamme numérotée traditionnelle avec un prix souvent plus agressif et des composants assez proches. Que vaut ce nouveau cru ? Réponse dans ce test complet !
Autonomie et charge : l’éternel débat
Xiaomi s’est fait connaître pour son art de la charge rapide. Le Xiaomi 14T Pro ne pouvait pas passer à côté et intègre donc un support de la charge 120 W. Mais il y a un changement important : le chargeur n’est plus fourni dans la boîte.
Alors, attendez, reposez vos fourches, ce n’est pas uniquement une façon d’augmenter sa marge nette. Xiaomi a tout de même une bonne raison qu’ils nous ont communiquée. Fin 2024, un décret va rentrer en application. Celui-ci découle d’une directive européenne et il oblige tout simplement les constructeurs de smartphones à retirer le chargeur de la boîte et à le vendre séparément.
Xiaomi
Cela n’empêchera pas de souligner que le prix de leur smartphone aurait pu baisser en conséquence, certes.
Une fois branché sur un chargeur compatible de la marque siglé 120 W, nous obtenons bel et bien une charge rapide. Le smartphone met 30 minutes à atteindre les 100 % d’autonomie et on a déjà 43 % après 10 minutes. Très pratique.
Pour la petite histoire, le 01Lab s’est amusé à mesurer la puissance de charge pendant tout le processus et le pic que nous avons mesuré est légèrement plus bas que ce qui est promis puisqu’il s’établit à 107 W. La moyenne sur toute la charge reste assez élevée puisque nous la mesurons à 47 W tout de même.
La coutume veut qu’il faille choisir entre une charge rapide et un smartphone avec une excellente autonomie. Le Xiaomi 14T Pro vient confirmer l’adage. Le smartphone tient 21 h 47 sur notre test d’autonomie polyvalente. Un score un poil en dessous de la moyenne, mais surtout très loin de nos meilleurs scores qui tournent davantage autour des 27 à 28 heures.
Écran très bien calibré
L’écran frappe immédiatement comme un des points forts de ce téléphone. Il n’a tout simplement rien à envier aux smartphones les plus hauts de gamme. On a des bordures pas trop épaisses, une grande dalle Oled de 6,67 pouces, une impression de fluidité importante ( 120 Hz), une luminosité élevée.
Mais surtout, détail un peu plus difficile à remarque du premier coup d’œil, il se trouve qu’il est très bien calibré, les mesures du 01lab en attestent.
En mode normal, le delta E moyen de 2,38 est déjà très bon, mais en passant l’écran sur un mode colorimétrique plus naturel, il passe à 1,03. Saluons la précision du calibrage ici. La luminosité pour sa part est plutôt correcte sans être flamboyante, avec un petit pic à 1590 cd/m². De quoi ne pas trop subir les reflets au quotidien.
Performances : de quoi voir venir
Le Xiaomi 14T Pro possède une puce MediaTek Dimensity 9300+. En termes de performances, il s’agit d’une bonne alternative au Snapdragon 8 Gen 3 souvent considérée comme la meilleure puce du marché sur Android. Nos tests tendent à le confirmer. Toutes les configurations affichent 12 Go de RAM et le stockage oscille de 256 Go à 1 To.
Sur AnTuTu 10, la puce dépasse le score de 2 millions, ce que même le Snapdragon 8 Gen 3 s du Samsung Galaxy S24 Ultra n’était pas parvenu à faire.
Geekbench rapproche un peu plus les deux rivaux. Seul un smartphone optimisé pour le jeu vidéo comme l’Asus Zenfone 11 Ultra parvient à prendre l’ascendant sur les deux.
3DMark démontre un très léger avantage graphique du Xiaomi 14T Pro sur le Galaxy S24 Ultra, avec un meilleur score et une plus grande stabilité.
Sur la partie performances, Xiaomi arrive donc à jouer bien au-dessus de sa catégorie de prix avec son smartphone à 800 euros capable de dépasser un ultra premium à 1300 euros. Aujourd’hui, la puissance brute va surtout servir à assurer une certaine longévité au téléphone et le Xiaomi 14T Pro a donc de quoi voir venir.
Pour la partie connectivité, il en va de même, le smartphone est à la pointe des dernières technologies avec le support du WiFi 7, le Bluetooth 5.4 et LE ainsi qu’un GPS L1+L5.
Photos : un téléobjectif, mais des défauts
En photo, vous profiterez de trois modules à l’arrière et un à l’avant :
- Un grand angle avec capteur de 50 Mpx de type 1/1,31 pouce, focale 23 mm, OIS ;
- Un ultra grand angle avec capteur 12 Mpx de type 1/3,06 pouce, focale 15 mm ;
- Un téléobjectif avec capteur de 50 Mpx de type 1/2,88 pouce, focale 60 mm (équivalent x2,6).
- Un module selfie avec capteur 32 Mpx.
Le Xiaomi 14T Pro a donc un avantage par rapport à certains concurrents comme le Pixel 9 ou l’iPhone 16, tous deux plus chers. Il possède une plus grande polyvalence photo sur le papier grâce à un téléobjectif. Voyons voir comment il s’en sort.
Une qualité photo un peu en deçà
La photo est sans aucun doute là de la plus grande faiblesse du Xiaomi 14T Pro. Attention, nous entendons par là que comparé à ses petits camarades haut de gamme, il accuse un peu le coup. Mais dans l’ensemble, il propose tout de même une qualité photo convenable qui ne gâchera pas vos souvenirs de vacances.
Deux points sont assez notables. Illustrons-les avec la scène photo du 01Lab placée ci-dessous et photographiée avec le grand-angle, donc le module principal censé être le plus qualitatif. Nous avons constaté tout d’abord un phénomène de vignettage. Si vous regardez les bords de la photo et que vous comparez avec le centre, vous constaterez que le gris a tendance à foncer à mesure que l’on s’éloigne du centre.
Deuxième point qui nous a chagrinés, le niveau de détail offert est un peu derrière celui de certains concurrents. En comparant le cliché de la scène photo ci-dessus avec ceux pris par les Pixel 9 ou iPhone 16, nous avons constaté que le piqué était moins bon.
En outre, nous aurions pu souligner que la colorimétrie était assez criarde avec des rouges et des verts trop poussés, mais il faut tout de même apporter du crédit à Xiaomi sur ce point. En effet, nous avons pris nos clichés avec le mode Leica Vibrant. Or le constructeur est un des rares à proposer deux modes de colorimétrie bien précis en photo et il vous sera donc possible de passer sur Leica Authentic si vous le souhaitez, beaucoup plus équilibré.
Passons en revue les différents modules.
Grand-angle
Le module principal, comme nous l’expliquions plus haut, offre une qualité photo loin d’être médiocre. Les scènes bénéficient d’un traitement qui pousse les microcontrates, qui va pousser la finesse des détails. Et il est vrai que cela fait son petit effet.
Ceci étant, nous devons aussi souligner quelques défauts. Si vous regardez de près le panneau jaune dans la première image par exemple, ou encore les détails sur les façades des immeubles, vous constaterez qu’il manque pas mal d’informations. Encore une fois, rien qui pourrait gâcher une image de vacances bien sûr.
Le mode nuit est assez satisfaisant. Il récupère beaucoup d’informations grâce à la pause longue et arrive à limiter la présence des lens flare.
Ultra grand angle
L’ultra grand angle, comme souvent, entraîne une baisse de qualité indéniable dans la photo. C’est le cas pour toutes les marques. Xiaomi parvient tout de même à conserver une cohérence colorimétrique avec son module principal.
Téléobjectif 60 mm
Le téléobjectif est aussi bon que le module grand-angle, ce qui est en soi déjà une très bonne nouvelle puisque nous n’avons pas eu l’impression d’une perte de qualité en passant de l’un à l’autre. Le traitement des microdétails est toujours bien présent, ce qui donne une impression de netteté plaisante. Les quelques défauts mentionnés plus haut sont toujours présents avec quelques pertes de finesse ici ou là, mais dans l’ensemble, ce module se montre assez plaisant à utiliser. Il permet de gagner en polyvalence et d’attraper des scènes éloignées sans peine.
Design réussi, mais classique
La prise en main du smartphone est plutôt directe et efficace. Nous avons le droit à un smartphone plutôt grand, écran de 6,67 pouces oblige, avec des tranches en aluminium plates et un dos gris métallisé très lisse. Le bloc photo ne fait pas dans le compliqué, les trois modules accompagnés d’un flash étant placés en carré sur un bloc carré tout ce qu’il y a de plus classique. Seule petite facétie, le bouton de verrouillage situé à droite est texturé avec des hachures pour aider à le distinguer des boutons de volume, les trois étant situés sur la même tranche à droite.
L’écran est plat et non incurvé, ce qui fait perdre en immersion ce que vous gagnez en précision. Les bordures autour de l’écran se font certes plus présentes que sur certains modèles plus haut de gamme, mais elles ne demeurent pas trop épaisses et s’oublient facilement. Xiaomi évite aussi l’écueil du menton disgracieux sur la partie basse de l’écran.
Nous avons donc un smartphone au look relativement discret et aux finitions très correctes. Il se paye en outre une certification IP68 qui garantit son immersion dans l’eau jusqu’à 2 m pendant 30 minutes. Un point tout de même à prendre en compte, le Xiaomi 14T Pro est relativement lourd avec 209 g sur la balance. Mais pour un smartphone de cette taille, cela reste très correct.
Interface : HyperOS a encore du boulot
Quelques mots sur l’interface que vous trouverez sur ce Xiaomi 14T Pro : il s’agit d’HyperOS, la première mouture de la nouvelle surcouche du constructeur. Elle tourne sur une base d’Android 14 et recevra quatre ans de mises à jour Android. Pour information, cela est à la fois suffisant et peu. Suffisant dans le sens où en moyenne, le temps d’utilisation d’un smartphone Android se situe autour des 4 ans, mais peu lorsqu’on compare à des concurrents comme Apple, Samsung ou Google qui montent à 6 ou 7 ans de mises à jour.
Nous écrivons une nouvelle interface, mais celle-ci reprend dans les grandes lignes les bases posées par MIUI, l’ancienne UI du constructeur. Vous retrouverez ses qualités comme ses défauts : une grande générosité en termes d’options qui parlera aux bidouilleurs, une belle fluidité des animations, un peu trop de bloatwares, ces logiciels préinstallés et une ergonomie toujours un peu à revoir, même si le nouveau volet des raccourcis se montre très agréable à manipuler.
Prix et disponibilités
Le Xiaomi 14T Pro est vendu 800 euros dans sa configuration de base (12 Go de RAM et 256 Go de ROM), 900 euros en 512 Go et 1000 euros en 1 To. Ajoutons que des offres sur la boutique permettent de retirer 100 euros aux deux configurations les plus musclées au moment où nous écrivons ce test.
Un mot sur le Xiaomi 14T, la version non pro donc, qui se négocie à un tarif de 650 euros. Pour ce prix, il nous semble une très belle alternative étant donné qu’il ne cède pas grand-chose à son grand frère Pro. Il conserve le téléobjectif, le grand écran bien calibré, et les concessions semblent correctes :
- Un capteur principal un peu plus petit ;
- Un téléobjectif avec une distance focale de 50 mm plutôt que 60 mm ;
- Une puce moins puissante de la série Dimensity 8000 plutôt que 9000 ;
- 67 W de charge à la place de 120 W.
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