XFX Radeon R9 390X Black Edition (R9-390X-8DB6) : la promesse
Lors de l’E3 2015, AMD annonçait la sortie de deux familles de cartes graphiques. La première, baptisée Fury, est construite autour des nouvelles puces Fiji du constructeur et de la fameuse mémoire HBM (High Bandwith Memory). La seconde, c’est la série des Radeon R300. Et celle-ci, malheureusement, n’apporte rien de bien nouveau. Au contraire. Les processeurs graphiques utilisés sont des modèles ancienne génération, datant minimum d’un an et demi (Radeon R200 ou encore HD 7000), simplement boostés et pourvus, pour certains, de mémoire GDDR5 en quantité. Nous nous intéressons au cas de la Radeon R9 390X, le haut de gamme de la série R300, et plus particulièrement au modèle Black Edition de XFX. Ambition affichée : détrôner la GeForce GTX 980 de Nvidia. Voyons si elle y parvient.
XFX Radeon R9 390X Black Edition (R9-390X-8DB6) : la réalité
AMD reviendrait-il dans la course à la puissance de calcul 3D ? C’est en tout cas ce que l’ex-fondeur de Sunnyvale est bien décidé à faire avec ses nouvelles Radeon R300 et les Fury. Pour le moment, nous n’avons réussi à mettre la main que sur les premières. Or, en épluchant leurs fiches techniques, nous sommes vite aperçus que AMD faisait ici du neuf avec du vieux. Une politique de rebranding de puces dans laquelle AMD est arrivé à surpasser Nvidia.
La R9 390X, une recette en trompe l’œil
1) Prenez une R9 290X, une carte en en fin de vie commerciale mais qui propose un rapport qualité/prix très intéressant : elle est vendue entre 300 et 380 euros (contre 490 euros au lancement).
2) Augmentez de quelques mégahertz la cadence de son processeur graphique pour la faire passer de 1000 MHz à 1050 MHz. Dans les faits, le nombre d’images calculées ne varie pas vraiment, mais peu importe.
3) Augmentez la fréquence de la mémoire GDDR5, qui atteint 1500 MHz au lieu de 1250.
4) Doublez la quantité de mémoire pour passer de 4 à 8 Go. Ce qui est tout simplement inutile car, bien que l’interfaçage mémoire soit de 512 bits et donc plus gros que sur la plupart des cartes Nvidia, la puce AMD est incapable d’en tirer pleinement parti.
5) Enfin, changez le nom en R9 390X et accrochez-lui une étiquette de 450 euros (prix conseillé). Et voilà. C’est simple, non ?
Nous nous attendions à trouver une sortie HDMI 2.0 pour la 4K mais celle de la Radeon est à la norme 1.4a.
Pour quelques images par seconde de plus…
Le modèle éprouvé ici est celui du partenaire exclusif AMD, XFX. La R9 390X Black Edition embarque deux ventilateurs, un système de radiateur maison et une puce graphique augmentée de 40 MHz soit 1090 MHz affichés. L’encombrement de la carte est assez important : 28,6 cm de long pour 11,4 cm de large.
A l’issue de nos tests, en matière de performance pure, la R9 390X de XFX arrive à faire presque jeu égal avec la GeForce GTX 980 de Nvidia dont les composants ne sont pas boostés. Cependant, avec un modèle overclocké, l’architecture Maxwell de Nvidia devrait sans mal reprendre le dessus. En outre, la puce Nvidia conserve un léger avantage car il semble qu’AMD n’optimise plus les pilotes Catalyst (Beta 15.15) pour certains jeux, un peu anciens et utilisés dans nos tests (Dirt 2, Stalker CoP). Une carte taillée pour le jeu sur écran Full HD (1920 par 1080 pixels) ou, plus grand, 1440p (2560 par 1440 pixels) ? Oui, c’est certain. En revanche, pour la 4K, les performances risquent d’être bien trop justes.
Entre la R9 290X et la R9 390X, sans véritable surprise, les écarts ne sont pas significatifs car, soyons clairs, les puces 3D sont identiques. Ainsi, le gain s’établit entre 5 et 24 images par seconde : pas de quoi justifier un changement si c’est déjà la Radeon R9 290X qui turbine dans la tour de la maison. Et ce constat se renforce par les mesures de consommation.
Une carte particulièrement gourmande
Avec ses deux prises d’alimentation 8 et 6 broches, la R9 390X nous ramène des années en arrière en matière de consommation énergétique : 360 watts en moyenne avec des pointes à 380-390 watts sous OCCT ! Et notre plateforme de test a dépassé les 510 watts consommés sous 3D Mark dans le test Fire Strike Ultra. Pour le même niveau de performance, voire un peu plus, la GTX 980 de Nvidia consomme 170 à 180 watts seulement !
Enfin, côté mercure, la puce monte jusqu’à 84°C sans forcer, sur une plateforme à l’air libre. Dans un boîtier, il y a fort à parier que la température atteindra les 90°C. Mieux vaut prévoir un modèle bien ventilé, si d’aventure vous deviez craquer pour cette carte XFX. Rajoutons, pour terminer, que le système de ventilation maison de XFX est assez bruyant, surtout lorsque la carte est lancée à pleine vitesse et que nous avons maintes fois constaté le phénomène de Coil Whine qui se traduit pour un sifflement aigu provenant de la carte lors du chargement de certains jeux ou de séances de benchmarks intensives.
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