Sony Vaio VGN-P31ZK/R : la promesse
Découvert en janvier 2009 sur le salon du CES de Las Vegas, le Vaio Pétait une machine d’exception. Netbook de grand luxe, le seul qu’on puisse glisser dans une (grande) poche, il avait défrayé la chronique. Mais une fois arrivé ente nos mains, les performances technologiques s’effacèrent rapidement : il avait les défauts de ses qualités. Un écran miniature d’une résolution incroyable ? Une horreur pour les yeux. Un processeur Atom Z encore plus économe en énergie ? Un Windows Vista à l’agonie. Un format de poche ? Une batterie bien trop faible pour tenir dans la durée. Déconfit mais pas vaincu, le petit diable attendait dans son antre la sortie de Windows 7 pour laver l’affront. Vraie renaissance ou chant du cygne ?
Sony Vaio VGN-P31ZK/R : la réalité
Rappel. Le Vaio P est un netbook au sens matériel du terme. C’est à dire un miniportable doté d’un processeur à très basse consommation. Le terme « économique » s’efface en effet face aux 999 euros du premier ticket d’entrée… Deux fois plus large que long, il se paye le luxe d’afficher une résolution supérieure à celle de ses confrères deux fois plus gros. Une performance qui lui a valu notre ire…
Le monde étant suffisamment gris, débutons pas les aspects positifs. La finition en tout premier lieu, exemplaire comme tous les appareils haut de gamme de la marque japonaise. La qualité du clavier ensuite : quoique deux fois plus petit qu’un dispositif conventionnel, il reste étonnamment agréable à utiliser, les touches au format chiclet (espacées et qui ressortent de la coque monobloc) faisant merveille. Le fait d’avoir un vrai PC pour la taille d’un livre d’à peine 700 grammes est aussi à noter. Si ce Vaio P se révèle, à notre sens, peu adapté à un usage intensif, il offre cependant les prises (USB, VGA) et les logiciels PC dans un encombrement réduit. Ça c’était pour la face illuminée, passons au côté obscur de la force…
Physique, Ô implacable physique
Pour le confort de lecture, le suspense s’arrête là : même écran, mêmes défauts. La résolution incroyable de 1600 x 768 pixels, vrai tour de force technologique, perd totalement de son intérêt à l’usage. Les yeux s’esquintent à déchiffrer les caractères pourtant poussés à 125 % par défaut. Au-delà de ce grossissement, des parties de texte sont parfois cachées ou des des boîtes de dialogue disparaissent. Une dalle excellente pour regarder des films dans un avion en revanche.
Windows 7 n’est pas un messie
Comme dirait Yoda « Plus léger que Vista il est ». Mais si ce Windows 7 corrige bien des erreurs de son aïeul, il ne transcende pas non plus l’espace et le temps et ne peut pas grand-chose pour notre pauvre Atom Z. A l’usage, le Vaio P est lent, voire insupportablement lent lorsqu’un site Internet bardé d’animations Flash point à l’horizon de notre navigateur. Il faut se borner aux applications les plus légères et se comporter en « homme », c’est à dire rester monotâche. Limité à un traitement de texte et à une musique de fond, ça va, mais il ne faut pas en demander plus.
L’ergonomie oubliée
En un sens, ce Vaio P est incroyablement instructif. C’est grâce à ce genre de produit que l’on peut définir et borner les limites de l’utilisable : jusque où on peut réduire un portable conventionnelsans avoir à faire appel à une interface d’un nouveau genre. Mais outre les limites de place et de lisibilité, ce Vaio P a affaire à un ennemi de l’intérieur : les équipes de développement et les as du marketing de Sony. La preuve par Internet explorer : premier lancement, première déconfiture. L’écran, déjà petit et limité verticalement à 768 pixels, se trouve réduit à une portion congrue par trois barres d’outils préintallées, au sein desquelles une barre de géolocalisation d’un intérêt douteux, ou encore une barre antivirus pas très utile et pas vraiment adaptée à un aussi petit dispositif. Faire petit c’est bien, bien penser ses produits, c’est mieux.
Courtes jambes
Implacables que nous sommes nous avons fait subir à ce petit père les mêmes maltraitances qu’aux autres netbooks. C’est-à-dire faite tourner la bête sous deux sites de musique, Jiwa et Deezer. Usines à gaz Flash chargées en morceaux qui stressent aussi bien le processeur que la carte Wi-Fi. Le tout, écran à fond. Et le verdict est sanglant : 2h01. Un résultat médiocre qu’il faut pondérer : c’est une mesure « au pire » qui, de plus, ne reflète pas l’utilisation de cette petite machine à écrire. En utilisation Wi-Fi (e-mails, surf, etc.) avec un écran à 60 % on doit pousser à 4 h au mieux. Une durée à laquelle il faut retrancher les temps d’attente induits par les faibles performances de la machine.
Le X Media Bar qui n’évoluait pas
Comme pour la première mouture, ce Vaio est équipé d’un système d’exploitation secondaire, le X Media Bar (prononcer « cross media bar »). Un petit GNU/Linux que l’on lance en 20 secondes pour accéder rapidement au Net ou aux fichiers. Hélas, si l’interface rappelle celle de la PSP ou de la Playstation 3, elle n’est ni aussi rapide, ni aussi jolie. Elle reste mal finie, surcouche médiocre posée par-dessus des logiciels libres qui n’ont même pas bénéficié d’un réel effort d’intégration. C’était la dernière carte de ce Vaio P – un système adapté au format aurait pu faire merveille – mais Sony a préféré passer. Quel dommage…
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.