Wileyfox Storm : la promesse
Après le Swift, le fabricant britannique Wileyfox lance le Storm, un modèle légèrement plus haut de gamme, avec un écran Full HD de 5,5 pouces (pour une haute résolution de 401 ppp). Comme pour le précédent appareil, un effort a été fait au niveau du design. Pour 279 euros, on dispose d’une configuration plutôt musclée avec un Snapdragon 615 et 3 Go de mémoire vive. L’appareil photo impressionne également par son capteur 20 mégapixels. Wileyfox a pensé à intégrer un port microSD (qui peut aussi accueillir une deuxième SIM, pour ceux qui n’ont pas besoin de mémoire supplémentaire). Un milieu de gamme plutôt solide, qui a la particularité de fonctionner avec Cyanogen, un système qui s’appuie sur Android 5.
Wileyfox Storm : la réalité
Wileyfox nous envoie le Storm d’outre-Manche et veut le faire sentir. En sortant de sa boite orange vif, l’appareil se fait remarquer par ses lignes travaillées. Si l’avant est plutôt sobre, l’arrière s’offre un plastique façon flanelle, agréable au toucher et à l’oeil. Le logo se greffe au milieu, surplombé par l’appareil photo et le flash. Voir tous ces éléments alignés à la verticale rappelle forcément l’allure du One Plus One, également équipé de Cyanogen. L’appareil n’est pas un poids plume (155g) sans être excessivement lourd pour son format. En revanche, la dalle a une fâcheuse tendance à collectionner rapidement les traces de doigts, ce qui n’est pas très agréable lorsqu’on a l’appareil en main depuis quelques minutes seulement.
Des performances à la traîne
Une fois allumé, l’écran de l’appareil propose une luminosité acceptable de 399 cd/m², avec un taux de contraste de 928:1. Des chiffres pas catastrophiques, mais inférieurs à ceux de beaucoup des smartphones de cette gamme de prix. L’écran full HD (401 ppp) du Storm fait le boulot, sans apporter un quelconque plaisir pour les yeux. Mais malgré ses performances modestes, l’écran impacte largement les performances de l’appareil.
Sur le papier, l’association Snapdragon 615 et 3 Go de mémoire vive parait solide. Elle l’est d’ailleurs chez beaucoup de concurrents, mais malheureusement pas pour le Wileyfox Storm. En se baladant dans les menus, on constate rapidement que le smartphone est à la traine. La réactivité de l’écran n’est pas loin d’être catastrophique, avec parfois près d’une seconde de latence. Pire, il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour que l’écran réponde à la pression du doigt.
A titre d’exemple, le bouton Home nécessite régulièrement deux essais pour exécuter l’action requise. Une expérience déplorable que l’on aurait pu pardonner à un appareil premier prix après quelques mois d’usage. Mais certainement pas à un produit neuf, vendu 279 euros.
En 3D, les scores AnTuTu sont passables (33 358 pour le benchmark général et un modeste résultat de 6 285 pour le benchmark 3D). Mais sous Epic Citadel, le nombre d’images par seconde tombe à 27. Un score bien trop faible, surtout pour un appareil équipé d’un Snapdragon 615. Une dalle se contentant du HD aurait certainement été plus adaptée aux joueurs.
Pour l’autonomie, il faudra repasser
Difficile de comprendre comment le fabricant a pu optimiser de manière si maladroite les différents composants, pourtant de qualité, avec Cyanogen. En plus des performances très poussives, l’appareil se trouve face à un autre gros problème, son autonomie.
Si la mesure en appel est assez bonne, avec un résultat de 17h50, les chiffres fleurent l’acceptable en surf Web (7h21) ou en vidéo (7h05). Mais les mesures en utilisation polyvalente sont très faibles, avec seulement 3h48 avant l’écran noir. Wileyfox a fait le choix d’une batterie de seulement 2500mAh (non amovible). La tuile était donc prévisible, mais peut-être pas à ce point. Tenir la journée dans ces conditions relèverait presque du miracle, sauf à se satisfaire d’usages très basiques et peu souvent.
L’OS pour se démarquer
Comme le One Plus One, le Wileyfox Storm tourne sous Cyanogen. Les habitués d’Android ne seront pas dépaysés, mais bénéficieront de fonctionnalités appréciables. On retrouve par exemple l’application Truecaller qui possède une base de données de numéros identifiés comme spam. Il est également possible de limiter l’accès à certaines applications, en créant une protection par mot de passe à la demande.
La possibilité de gérer les autorisations accordées aux différentes applis est également un vrai plus. Oui, Facebook est autorisé à accéder à votre micro et à enregistrer des sons. Pouvoir supprimer ces accès a un côté plutôt rassurant, si bien que la fonction a été intégrée à Android 6.0 Marshmallow. Des détails comme le classement des applications par ordre alphabétique sont également appréciables. Malgré les évolutions contestées de Cyanogen, on a finalement droit à un OS proche de la version pure d’Android, plutôt agréable à utiliser.
Un appareil photo convaincant
Avec une résolution de 20 mégapixels pour l’appareil photo principal (8 mégapixels pour le capteur de façade), le Wileyfox Storm offre un équipement musclé pour un smartphone de milieu de gamme. Lorsque la lumière est bonne, les clichés sont plutôt convaincants. Le piqué est bon, avec un niveau de détail satisfaisant. La partie logicielle est très présente, quitte à proposer parfois un rendu un peu artificiel. En basses lumières, le niveau de détails reste bon malgré un bruit bien trop important. La capture vidéo (en 720p) a le mérite d’être particulièrement stable, même si l’image est légèrement saccadée. La gestion de la lumière est en revanche efficace.
Crédits photo : Lionel Morillon
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