Un design original pour le Vivo X90 Pro
Le Vivo X90 Pro sort clairement du lot en termes du design. Très élancé, il a en effet pour particularité de faire l’impasse sur le traditionnel dos en verre… pour le remplacer par une plaque en plastique imitant la texture du cuir. Du cuir vegan, selon le constructeur.
Si cette coquetterie ne sera pas forcément du goût de tous, elle a au moins pour mérite de rendre le téléphone très léger en main. Comptez 214 grammes, là où un iPhone 14 Pro Max atteindra par exemple les 240 grammes et un Samsung Galaxy S23 Ultra les 234 grammes. Un écart qui ne semble pas très significatif au premier abord, mais qui fait toute la différence au quotidien. Notamment lorsqu’on utilise le téléphone à une seule main.
La préhension, justement, est étonnamment bonne. Le X90 Pro est assez effilé et il s’étend ainsi sur 164,07 mm en longueur et 74,53 mm en largeur. Avec un embonpoint ne dépassant pas les 9,34 mm et un très bel écran de 6,78 pouces.
Ici, et sans grande surprise, Vivo a opté pour une dalle incurvée. Une dalle aux bordures très contenues et coupée dans sa partie supérieure par un unique poinçon centré. Le menton reste de taille contenue, pour un très bel équilibre général.
Le bloc photo, de son côté, ne peut pas être ignoré. Il est en effet très massif. En contrepartie, il regroupe trois capteurs et trois optiques, mais aussi un capteur de profondeur. Fait étrange, Vivo a préféré décentrer très légèrement le module. Un choix qui casse un peu l’équilibre du téléphone. La pièce est aussi très proéminente, avec une profondeur proche de l’épaisseur du téléphone. Le flash se trouve à l’extérieur de la pièce, sur la droite, avec les mentions habituelles. Et sans surprise, Vivo a choisi de mettre en avant son partenariat avec l’opticien allemand Zeiss. Partenariat sur lequel nous reviendrons un peu plus tard. Précisons d’ailleurs que le nom de la marque teutonne est également présent au niveau de la barre en métal qui vient couper le dos.
Le X90 Pro est certifié IP68. Il sera en mesure de résister à une immersion fortuite dans l’eau, à une profondeur maximale d’un mètre. Pas de Gorilla Glass au programme en revanche, le constructeur a préféré opter pour un verre de protection Schott Sensation Up. Verre sur lequel il est difficile d’avoir du recul.
Peu de surprise au niveau de l’ergonomie. Tous les boutons sont regroupés sur le flanc droit du téléphone. Les deux boutons du volume forment un même ensemble, qui domine le bouton de mise sous tension. La trappe des cartes est placée sur la tranche inférieure, aux côtés du connecteur USB Type-C. Vous ne serez sans doute pas étonné d’apprendre que le téléphone fait l’impasse sur la prise jack.
Mais la plus grande déception se situe – étonnamment – du côté du lecteur d’empreintes digitales. Vivo a opéré un retour en arrière. Exit la large zone du X80 Pro, il faudra ici se contenter d’un lecteur standard, un lecteur placé un peu trop bas sur la dalle.
Un écran de qualité
Les constructeurs apportent habituellement le plus grand soin à l’écran de leurs terminaux, surtout sur des modèles haut de gamme. Malheureusement, ici, le bilan est assez mitigé.
La dalle mise sans surprise sur la technologie AMOLED et elle s’étend sur une diagonale de 6,78 pouces, avec une définition de type Full HD+ (2800 x1260). Soit un format en 20:9, un format finalement assez agréable et qui participe pour beaucoup à la très bonne préhension du téléphone. La densité de pixels s’élève pour sa part à 453 pixels par pouce. Encore une fois, le Vivo X90 Pro vient donc se situer sur le haut du panier.
Hélas, c’est sur le taux de rafraichissement que le téléphone se prend les pieds dans le tapis. Vivo n’a effectivement pas opté pour une dalle LTPO, mais pour une dalle classique. Si le X90 Pro pourra bien atteindre les 120 Hz, il n’aura donc pas droit à un taux adaptatif. Il faudra donc alterner entre 60 et 120 Hz.
Un choix curieux, d’autant que l’on parle ici d’un téléphone qui est proposé – tout de même – à 1 199 €.
Le Dolby Vision manque également à l’appel. La luminosité reste correcte, mais elle est clairement en dessous de celle de la concurrence avec 900 nits en standard et 1051 nits de points. L’appareil fait donc moins bien que son prédécesseur. Les amateurs de belles images apprécieront en revanche le support du HDR10+ et la couverture de 100 % du spectre DCI-P3. Bon point d’ailleurs, dans les paramètres, quatre modes de couleurs sont proposés : standard, pro, lumineux et… couleurs naturelles Zeiss. Il sera également possible de modifier la température de la dalle en fonction de ses goûts… et du contenu en cours de lecture.
Cela étant, le Delta E déçoit un peu et il plafonne ainsi à 3,77, là où beaucoup de concurrents font mieux. Les plus pointilleux auront donc tout intérêt à jouer avec les réglages pour améliorer la situation.
Une puissance correcte et une belle autonomie pour le Vivo X90 Pro
Cette année marque une fois encore le sacre de Qualcomm. Le Snapdragon 8 Gen 2 se retrouve en effet dans la plupart des gros flagships du marché. Ce n’est cependant pas le cas du X90 Pro. Vivo a préféré opter pour un SoC concurrent, et plus précisément pour le Dimensity 9200 de MediaTek. Un SoC composé de huit coeurs avec un coeur Cortex-X3 cadencé à 3,05 GHz, trois coeurs Cortex-A715 cadencés à 2,85 GHz et quatre coeurs basse consommation Cortex-A510 cadencés à 1,80 GHz. Un CPU versatile et épaule par un GPU Immortalisis-G715 MC11, avec pas moins de 12 Go de mémoire vive en LPDDR5X et 256 Go de stockage en UFS 4.0.
Et si le X90 Pro fait l’impasse sur le slot micro SD, il sera tout de même capable d’étendre virtuellement la mémoire vive pour lui ajouter 8 Go. Avec un total de 20 Go à la clé.
Dans l’ensemble, le Vivo X90 Pro reste très efficace et aucun ralentissement particulier n’a été à déplorer durant nos deux semaines de test. Même sur des applications assez gourmandes, ou dans des jeux en 3D et faisant la part belle aux effets. Je n’ai constaté aucune chute de framerate, même sur des actions très rapides.
Côté benchmarks, le téléphone réalise de beaux scores sur AnTuTu9 et sur Geekbench5, sans pour autant parvenir à se hisser au niveau des gros flagships du marché. Notre laboratoire a également constaté des résultats décevants sur 3D Mark Wild Life.
La chauffe reste raisonnable, y compris sur de longues sessions de jeu. Des résultats très encourageants et qui montrent que MediaTek a désormais de solides arguments à opposer à Qualcomm.
Un constat qui ne vaut malheureusement pas pour l’autonomie. Le Vivo X90 Pro part en effet avec un handicap par rapport à beaucoup de ses concurrents : sa batterie ne dépasse pas les 4870 mAh, là où les derniers appareils haut de gamme de Samsung ou Honor dépassent allègrement les 5000 mAh. Pour autant, ses résultats ne sont pas mauvais. Nos tests en laboratoire révèlent ainsi que le téléphone tient 21h09 en usage polyvalent. Un meilleur score que le OnePlus 11 et le Samsung Galaxy S23 Ultra. En revanche, en streaming, l’appareil consomme plus et tombe à 14h48 d’autonomie, contre 27h35 pour l’iPhone 14 Pro Max ou encore 17h25 pour le Samsung Galaxy S23 Ultra.
Fort heureusement, Vivo se rattrape sur le terrain de la charge. Le X90 Pro prend en charge le 120 W… et le bloc chargeur est fourni. Le téléphone n’aura donc besoin que de 25 minutes pour retrouver 100 % de capacité. Avec une chauffe impossible à ignorer et qui, on l’espère, n’aura pas trop de répercussions sur le long terme.
Pas de mauvaise surprise au niveau de la connectivité. La 5G est bien entendu présente, de même pour le Bluetooth 5.2 et le WiFi 6. Le Vivo X90 Pro est également équipé d’une puce NFC. Et s’il prend en charge le GPS, il offre en plus une compatibilité avec BEIDOU, le GLONASS ou encore GALILEO.
De beaux atouts sur le terrain de la photo
Le module photo principal se structure autour de trois capteurs, avec trois longueurs focales à la clé. Le premier capteur atteint les 50 millions de pixels de définition et il est associé à une optique grand angle ouvrant à f/1.8 et équivalente à un 23 mm. Point important, le capteur en question mesure un pouce. L’ultra grand angle, de son côté, est placé au-dessus d’un capteur de 12 millions de pixels et il s’agit d’un équivalent à un 16 mm, avec une ouverture à f/2. Quant au troisième capteur, il offre la même définition que le premier. Il atteint donc les 50 millions de pixels. Plus intéressant, Vivo a placé au-dessus une optique équivalente à un 50 mm offrant une belle ouverture à f/1.6.
La caméra frontale n’est pas en reste avec une définition en 32 millions de pixels et une ouverture à f/2.5.
Le grand angle
Le Vivo X90 Pro est très convaincant sur le grand angle. Les images sont piquées et contrastées, avec une belle dynamique dans les ombres et les hautes lumières. Les couleurs correspondent à la réalité, et encore plus lorsqu’on bascule sur le mode “Zeiss”. Un mode disponible sur les trois longueurs focales, par ailleurs.
La mise au point est rapide et efficace, avec quelques erreurs sur les scènes les plus complexes. Il sera donc parfois nécessaire de corriger la mise au point en tapant sur le sujet voulu.
Plus intéressant, le Vivo X90 Pro est capable de générer un beau bokeh naturel. Un bokeh qui permet de bien isoler le sujet de son contexte, sans pour autant basculer sur le mode portrait.
De nuit, on conserve une qualité d’image très correcte. Le piqué reste présent et la balance des blancs se montre assez précise. Attention en revanche aux lumières. Le X90 Pro est en effet sujet aux éblouissements, comme la plupart des smartphones. Il sera donc impératif de procéder aux contrôles d’usage avant d’appuyer sur le déclencheur.
L’ultra grand angle
L’ultra grand angle est lui aussi efficace, même s’il ne va pas aussi loin que le capteur principal. Le piqué reste présent en plein jour et on conserve une bonne dynamique ainsi que des couleurs naturelles, mais la qualité baisse un peu en basse luminosité ou de nuit.
Le Vivo X90 Pro conserve en effet un contraste élevé et si le rendu est globalement assez flatteur, il faut aussi composer avec une montée en sensibilité assez chaotique. Des artefacts apparaissent en effet très vite dans les ombres.
Le “téléobjectif”
Le “téléobjectif” porte finalement assez mal son nom et ce serait une erreur de réserver cette focale au zoom. En réalité, elle est redoutable dans bien des exercices, à commencer par le portrait. La distorsion est en effet moindre par rapport aux autres focales et c’est finalement ce “téléobjectif” qui respecte le mieux les traits des sujets. Il permet aussi de se rapprocher davantage d’eux, favorisant ainsi des cadrages serrés.
Et la qualité est là, c’est indéniable. Des photos piquées, une belle dynamique, une sensation de profondeur de champ réaliste, cette focale coche toutes les cases et on conserve toujours des couleurs très naturelles. Encore plus avec le mode Zeiss activé.
Lorsque la lumière baisse, la qualité chute un peu, mais les algorithmes de Vivo permettent tout de même au X90 Pro de conserver une qualité d’image correcte.
Gros bémol en revanche sur les niveaux de zoom suivants. La qualité chute drastiquement à mesure que l’on monte dans les niveaux de grossissement. Même en pleine lumière. Il sera donc préférable de s’en tenir au 10x sous peine de se retrouver avec des images aux contours grossiers et aux textures baveuses. Ici, le Vivo X90 Pro fait moins bien que la plupart de ses concurrents. Le Galaxy S23 Ultra, bien sûr, mais aussi l’iPhone 14 Pro.
La caméra frontale
La caméra frontale se montre convaincante, avec un bon piqué général et une dynamique correcte, même dans des situations lumineuses compliquées. La sensation de profondeur de champ est bien respectée, sans pour autant égaler celle des caméras arrière. Bon point en revanche, contrairement à bon nombre de concurrents, le Vivo X90 Pro n’est pas tombé dans le piège tendu avec les montures transparentes de mes lunettes. Là où beaucoup d’appareils ont tendance à les flouter, le téléphone de Vivo les a gardés bien nettes, même avec le mode portrait activé.
Pas de problème particulier au niveau des couleurs. Elles sont naturelles et la teinte de la peau est bien restituée. Dommage en revanche que les options d’embellissement soient activées par défaut. Elles auront en effet tendance à lisser les traits pour rajeunir artificiellement les sujets. Un choix à mon sens discutable, autant sur le plan éthique que technique.
Le mode 50 mpx
Le Vivo X90 Pro intègre un mode pleine définition. Une fois enclenché, il permet de shooter à 50 millions de pixels sur deux focales : le grand angle et le téléobjectif. La photo générée sera assez lourde, mais elle permettra aux photographes de recomposer la scène après coup. Attention en revanche, car il sera préférable de disposer d’une belle lumière ambiante. En basse luminosité, les photos perdront très vite en qualité.
Le mode portrait
Le mode portrait est souvent très apprécié des utilisateurs et Vivo a pas mal capitalisé dessus. Le constructeur a en effet intégré plusieurs options intéressantes. Il sera bien entendu possible de changer de focale et de basculer du mode 1x au mode 2x, mais on aura également la main sur l’ouverture. Ouverture que nous pourrons réduire pour augmenter la sensation de flou.
Mieux encore, en tapant sur une icône, l’application nous donnera accès à plusieurs filtres développés en partenariat avec Zeiss. Des filtres baptisés du nom des célèbres gammes de l’opticien allemand : Biotar, Sonnar, Planar, Distagon, Cinématic et Ciné-flare. Il sera donc possible d’obtenir des résultats très différents en fonction des conditions lumineuses de la prise de vue.
A chaque fois, en tout cas, les résultats sont là et le Vivo X90 Pro excelle clairement dans l’exercice des portraits. La multitude d’options est indéniablement un point fort pour la créativité.
Les autres modes
Vivo s’est montré très généreux au niveau des modes de prise de vue. En dehors des modes Photo, Portrait ou Haute résolution, on va trouver des modes pour la gastronomie, la pose longue, le sport ou encore les panoramas, sans oublier le ciel étoilé et le mode Super lune. Des modes qui serviront dans des contextes bien particuliers. Cela étant, le mode le plus intéressant n’est autre que le mode “pro”. Il permet en effet de contrôler finement les réglages de l’appareil photo et d’obtenir par la même occasion la photo que l’on souhaite.
Une très belle flexibilité, qu’il convenait de souligner.
La vidéo
Si le X90 Pro excelle en photo, il se montre aussi très convaincant en vidéo. Par la profusion des modes et options proposés, pour commencer. Le téléphone de Vivo pourra filmer en 8K à 30 images par seconde, en 4K à 30 ou 60 images par seconde ou encore en 1080p à 30 ou 60 images par seconde. Un mode 720p est aussi disponible. Le stabilisateur offre lui aussi plusieurs niveaux, plusieurs degrés. L’utilisateur aura donc le choix entre le mode de stabilisation standard, le mode ultra ou le mode ligne horizontale (pour verrouiller l’axe horizontal).
Attention en revanche, car ces deux derniers modes ne seront disponibles qu’en 1080p. Il ne sera donc pas possible de filmer en 4K lorsqu’ils seront actifs.
Les résultats, en tout cas, sont là. Le Vivo X90 Pro est très à l’aise dans cet usage. Les images sont flatteuses, avec un beau piqué et une belle dynamique. Les couleurs restent elles aussi naturelles et la stabilisation se montre redoutable. Une très belle surprise, surtout que nous aurons aussi accès à un mode “cinématique” conçu en partenariat avec Zeiss.
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