C’était un modèle très attendu, tant la pratique du gravel se développe à vitesse grand V. Moustache dévoile enfin la nouvelle version de son Dimanche 29 Gravel que 01net.com a pu tester en avant-première lors d’une journée d’essai sur les chemins caillouteux des Alpilles en avril dernier.
Première constatation, le look est extrêmement réussi. Grâce à l’intégration directement dans le tube diagonal de la batterie de 400 Wh et l’adoption du compact moteur Bosch Performance Line SX, le cadre en aluminium (6061 T4 et T6) propose une finesse telle qu’il pourrait presque passer pour un modèle musculaire. Comme souvent chez la marque vosgienne, la peinture est soignée, renvoyant l’impression d’une finition impeccable.
Pour la fourche, le constructeur a choisi du carbone et l’a équipé des œillets nécessaires à la fixation de sacoches. Deux autres sont disposés comme il se doit sur le tube diagonal et de selle. La version Gravel 6 que nous avons essayée ici (5 700 euros) n’est pas disponible en version équipée de garde-boue, mais l’option est disponible sur les version 2 EQ (3 900 euros) et 4 EQ (4 900 euros).
Sur notre version haut de gamme, ce sont des jantes Mavic AllRoad S compatibles tubeless qui ont été choisies (ce sont des Moustache al:30 sur les versions inférieures), équipées de sérieux pneus Maxxis Rambler 700x50C. Pour participer encore un peu plus au confort, la tige de selle est suspendue (et télescopique, avec un débattement de 40 mm), tout comme la potence « Antishock » de 70 mm, autorisant un débattement réglable entre 10 et 20 mm.
De quoi conserver sur les chemins accidentés que nous avons empruntés un confort réellement étonnant pour un vélo ne disposant d’aucune autre suspension ; preuve aussi que la géométrie du cadre (pourtant partagée avec la version route) a été bien pensée.
Confortable et agile
Le système de tige télescopique que les VTTistes connaissent bien s’avère quant à lui très utile pour déplacer son centre de gravité vers l’arrière dans les descentes bien raides. Nous avons pu nous en rendre compte dans un single track sacrément pentu nous permettant de nous mettre plus en confiance que si nous étions penchés vers l’avant. Le cintre au drop et au reach courts (respectivement de 105 et 65) participe aussi à une position de pilotage agréable, engagée sans être trop couchée sur le vélo. Comme sur tout gravel qui se respecte, le flare de 20° permet d’obtenir un surcroît de stabilité en agrippant le bas du guidon.
Côté transmission, Moustache a également bien fait les choses en choisissant un dérailleur électronique 12 vitesses SRAM X1 Eagle AXS directement alimenté par la batterie du vélo, couplé à une cassette 11-50 du même groupe. À l’avant, c’est un plateau de 44 dents qui est monté avec des manivelles de 165 mm. La manette SRAM Apex permet de passer les vitesses de manière ultra-réactive. L’ensemble est très plaisant à utiliser et réagit au quart de tour pour faire face à tout changement de situation brutal.
Le développement proposé ici s’est avéré tout à fait adapté aux chemins que nous avons empruntés, permettant d’envoyer ce qu’il faut sur le plat ou dans les descentes et suffisant dans les montées les plus raides, bien aidé évidemment par l’excellente assistance Bosch, nous y reviendrons en détail. On peut également compter sur les freins à disque hydraulique de 160 mm pour arrêter efficacement dans toutes les conditions les 15,7 kilos du vélo.
Un moteur léger, adapté à la pratique sportive
Avec une partie cycle aussi bien née et de tels composants, autant dire que ce Dimanche 29 Gravel 6 a déjà beaucoup d’arguments pour plaire. C’était sans compter l’intégration du moteur Bosch Performance Line SX. Ce modèle récent est le plus léger de la gamme du constructeur allemand avec seulement 2 kg sur la balance, soit un de moins que ses autres modèles en moyenne. Il permet un niveau d’assistance maximal de 340 % et 600 watts en pointe. Malgré ces bons chiffres, il ne fournit pourtant qu’un couple maximal de 55 Nm. À titre de comparaison, le Performance Line CX, le moteur aux caractéristiques sportives emblématique de la gamme jusqu’à présent, propose 85 Nm. Un choix étonnant sur le papier, mais on va voir que cela ne pénalise pas du tout les sensations, bien au contraire.
Évidemment intégré au niveau du pédalier, il ne nécessite plus que deux points d’ancrage au lieu de trois précédemment. Cela facilitera notamment la vie des mécaniciens pour la maintenance et la dépose éventuelle de la batterie intégrée au cadre, lors par exemple de la fin de son cycle de vie. Moustache explique avoir aussi soigneusement étudié ces points d’accroche pour optimiser le transfert de puissance.
Et autant dire que le travail a été bien fait tant le moteur semble faire corps avec le cadre. Il répond bel et bien présent, même avec moins de couple que son aïeul. Sa compacité et son poids réduit en font un modèle idéal pour ce type de vélo sportif léger et maniable. Quatre modes d’assistance sont proposés en fonction de l’effort que l’on souhaite fournir : Eco, Tour+, Sport et le très explosif Sprint parfait lorsque les montées se font soudainement abruptes. Plus on pédale vite, plus le moteur accompagne l’effort. Ce Performance Line SX s’exprime ainsi au mieux dans une fourchette de pédalage comprise entre 80 et 90 tours/minute.
Fluide et autonome
Bosch fait également très fort sur l’arrêt de l’assistance une fois les 25 km/h atteints (et avec un tel vélo, cela arrive très vite et fréquemment) : on ne sent tout simplement pas quand elle se coupe. Nous avons également constaté le peu de résistance qu’opposait la motorisation une fois cette limite franchie. Enfin, il opère en toute discrétion, se faisant à peine entendre au milieu de la forêt provençale pour pouvoir complètement en profiter.
Les deux autres modes Tour+ et Sport sont également très agréables, mais plus linéaires, bien adaptés pour les faux plats ou les montées un peu plus appuyées. Ils permettront d’économiser aussi la batterie CompactTube 400 (400 Wh pour environ 2 kilos) qui malgré sa capacité modeste fournit une bonne autonomie. Notre sortie gravel d’une bonne vingtaine de kilomètres en jonglant entre ces trois principaux modes en a consommé entre 25 et 30 %. On peut donc tabler sur 60 à 80 km dans cet usage sportif où l’on dépasse souvent les 25 km/h et sollicitant donc le moteur par intermittence.
Pour contrôler tout cela, Moustache a opté pour un écran Kiox 300 (en couleur) couplé à une Mini Remote disposée sur le cintre et un System Controller sur le tube horizontal. Le tout est compatible Smart System et peut donc être contrôlé via l’application Flow qui permet notamment, en plus du guidage GPS, de personnaliser plus finement les modes d’assistance.
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