Zalman ZM-M215W : la promesse
Zalman s’est engagé dans le secteur des écrans 3D pour PC depuis quelques années. Il lance un nouveau modèle de 21,5 pouces utilisant une technique de 3D qui présente deux avantages majeurs : elle est moins chère et elle est potentiellement compatible avec tous les jeux vidéo sur cartes graphiques Nvidia et ATI. Il reste toutefois une question importante, essentielle même : quid de la qualité de la 3D affichée ?
Zalman ZM-M215W : la réalité
Au premier abord, l’écran ZM-M215W est d’apparence banale. Il est composé de plastiques standards et sa finition est correcte, sans plus. Quant à son pied, il ne lui permettra qu’une inclinaison d’avant en arrière. Ce 21,5 pouces affiche en revanche une définition de 1 920 x 1 080 pixels, ce qui est appréciable.
De la 3D stéréoscopique polarisée
Le système d’affichage 3D de cet écran est bien particulier. Il consiste à afficher en alternance une ligne horizontale sur deux, en changeant de polarisation à chaque fois. L’utilisateur porte des lunettes passives qui permettent à chaque œil de percevoir une ligne sur deux. Il faut alors installer un pilote logiciel supplémentaire iZ3D pour appliquer un effet stéréoscopique aux applications 3D.
L’idée est de diviser l’image 3D en deux images entrelacées et de les écarter l’une de l’autre. Chaque œil ne peut alors voir qu’une des deux images décalées à travers le filtre polarisé des lunettes fournies, et le cerveau rassemble du coup les deux images perçues avec l’illusion classique d’une perspective en trois dimensions.
La réactivité, son (seul) atout
La dalle de cet écran 3D offre des performances mitigées. Sa seule véritable qualité réside dans son temps de réponse, que nous avons mesuré à 6,47 ms. La luminosité est correcte, 297 cd/m2, mais les noirs ne sont pas assez sombres. Le taux de contraste est donc faible : seulement 762:1, largement en-dessous de la moyenne actuelle, qui tourne autour de 1000:1. Les angles de vision sont typiques d’une dalle TN, respectivement 58° et 59° horizontalement et verticalement.
L’uniformité du rétroéclairage de l’écran est proche de la catastrophe. Les bords de la dalle sont bien trop fortement éclairés. Ce défaut est répandu sur de nombreux écrans LCD, mais ce ZM-M215W est le pire que nous ayons testé sur ce point. La consommation reste, en revanche, très acceptable : 34,6 W en fonctionnement, 0,7 W en veille et 0,4 W éteint.
Dernier détail : le filtre polarisé de l’écran 3D est très brillant et provoque un effet « miroir satiné » très gênant à la moindre présence d’une source de lumière. Depuis certains angles de vue, on peut même y percevoir une teinte irisée similaire à celle d’une plaque d’hydrocarbures exposée au soleil. Très désagréable.
Une expérience 3D aujourd’hui dépassée
La technique d’affichage 3D de cet écran est l’une des premières du genre. Elle est du coup loin d’être la plus avancée. Elle fonctionne plus ou moins efficacement selon le jeu utilisé, mais pose surtout plusieurs problèmes. Elle est d’abord inconfortable pour les yeux, donnant l’impression de loucher légèrement, ce qui fatigue vite le joueur. Ce défaut persiste, quel que soit le réglage appliqué à l’écartement des deux images stéréoscopiques. Impossible, donc, de jouer longtemps avec cet écran en mode 3D.
Ensuite, la polarisation alternée des lignes de l’écran fait que l’image 3D finale perd beaucoup en définition. Alors que la résolution native est de 1 920 x 1 080, le résultat affiche une image à la définition divisée par deux, avec des lignes horizontales séparées par un petit espacement noir assez désagréable pour l’esthétique du jeu. Dernier point, le rendu de la 3D n’est finalement pas très impressionnant. Les objets ne pourront pas « sortir » de l’écran, la 3D se faisant surtout en profondeur. Ca fonctionne, mais sans brio, ce qui est logique car le pilote stéréoscopique de l’écran ne fait que transformer un jeu qui n’a pas été développé spécifiquement pour la 3D.
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