Panasonic PT-AE1000E : la promesse
Après les téléviseurs LCD et Plasma en 2006, c’est au tour des vidéoprojecteurs d’adopter enfin le fameux logo Full HD. Alors que les produits estampillés « HD Ready » offrent déjà une définition de 1 280 x 720 pixels, cette nouvelle génération de matériels affine sa « trame » pour atteindre 1 920 x 1 080 pixels, soit, accessoirement, plus du double.
Les constructeurs ne promettent donc rien de moins que le nirvana visuel intégral aux possesseurs de ces onéreuses machines. Il est vrai que leur prix est, lui aussi, céleste : 6 000 euros en moyenne, contre 3 000 pour un téléviseur Full HD et 1 500 pour un vidéoprojecteur HD Ready. A 4 490 euros (seulement), ce modèle Panasonic fait presque figure de bonne affaire potentielle ! Nous étions donc impatients de nous offrir une petite séance privée avec la « bête ».
Panasonic PT-AE1000E : la réalité
Comme le laissent présager les dimensions du carton, le PT-AE1000E est loin d’être un projecteur transportable. Le positionnement central de l’énorme objectif renforce son allure de téléscope. Autant dire qu’il est fortement conseillé de dédier un meuble au support de l’engin voire de le fixer au plafond grâce au dispositif optionnel prévu à cet effet.
Fort heureusement, la latitude exceptionnelle du zoom (x2) autorise une grande souplesse quant au couple distance de projection/taille d’image. De même, le système de Lens Shift mécanique assure une grande plage de décentrement de l’image, ce qui permet de placer le projecteur à sa guise, aussi bien en face de l’écran qu’en position déportée. Ce réglage est facilement accessible grâce à deux grosses molettes, placées ostensiblement sur le dessus de l’appareil ; l’une pour déplacer l’objectif verticalement, l’autre horizontalement.
Le reste est à l’avenant, ce projecteur tout de noir métal vêtu offrant une qualité de fabrication exemplaire, digne de son niveau de prix. Le quasi-silence de fonctionnement, même en mode standard, ne vient pas gâcher le bon goût de l’ensemble. Les réglages de zoom et de mise au point sont, quant à eux, motorisés, on peut donc utiliser la télécommande pour les affiner.
Seule (petite) fausse note, on aurait apprécié la présence d’un autofocus pour assurer une mise au point rapide et fiable sur un tel modèle haut de gamme. Ceci dit, le réglage manuel est assisté par la projection d’une mire géométrique, une solution, également, utilisée pour ajuster la taille de l’image et son parallélisme. Bien vu.
A ce sujet, l’appareil dispose d’une grande palette de paramétrages manuels, en particulier pour personnaliser le rendu de l’image. L’utilisateur averti dispose de fonctions très « pro » comme l’étalonnage indépendant de chaque couleur grâce à un outil (pipette) comme sur Photoshop ! Dans le même esprit (maniaque), vous pourrez contrôler la nature du signal RVB ligne par ligne à l’aide d’un graphique apparaissant à l’écran. Pourquoi pas.
Le PT-AE1000E n’en reste pas moins très facile d’utilisation, les menus étant organisés en cascade, du plus simple au plus avancé. La télécommande est, elle aussi, fort bien conçue. De plus, elle est programmable pour devenir universelle et contrôler ainsi toute votre chaîne home cinéma.
Quant à la qualité d’image, nerf de la guerre, les résultats sont bien là : connecté en HDMI à un disque dur multimédia contenant des extraits vidéo Full HD de très haute qualité (peu compressées), ce projecteur est au top de ses performances. Il offre réellement la sensation de « rentrer » dans l’image et seul un examen attentif, le nez collé à l’écran, peut révéler la trame de pixels. Cependant, la comparaison que nous avons menée avec un bon projecteur HD Ready atténue notre enthousiasme ; le gain de qualité est visible mais ne saute pas aux yeux. Il n’est pas évident qu’un novice fasse vraiment la différence.
Si sa définition compte, ce projecteur a d’autres atouts : le contraste et la luminosité sont très bons et le mode « dynamique » supporterait presque la projection dans une pièce éclairée. C’est tout de même dans l’obscurité totale que les images sont les plus « bluffantes », offrant des noirs profonds et des hautes lumières éclatantes. Aussi nettes soient-elles, les images ne sont pas, pour autant, exemptes de défauts optiques et l’on relève des aberrations chromatiques dans les angles, sur les détails contrastés comme les lettrages par exemple. Mais ne soyons pas trop tatillons, il faut vraiment s’approcher pour les voir…
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