Surcouf Mobile PC by Surcouf : la promesse
Il y avait comme de l’espoir dans l’annonce d’un nouveau Mobile PC «by Surcouf». On ne pouvait s’empêcher de penser que, à force de vendre des PC et d’écouter les desiderata des clients, Surcouf savait ce qu’il fallait faire pour fournir une machine digne d’intérêt. Si les spécifications techniques ne laissent pas entendre que l’on a à faire à une bête de course, elles sont supérieures à celles de netbooks déjà testés. Tous les espoirs sont donc possibles. D’autant que Surcouf semblait avoir intégré quelques bonnes idées… De bonnes intentions pour quel résultat ?
Surcouf Mobile PC by Surcouf : la réalité
Une fois le PC Mobile by Surcouf sorti de son petit carton, la première chose qui surprend c’est la bizarrerie du boîtier, conçu en dépit du bon sens. Là où les concurrents, ceux qui s’en sortent le mieux, tendent à optimiser l’espace, Surcouf perd de la place. La surface qui aurait pu être consacrée à l’écran lilliputien est amputée d’une large bande dans sa partie inférieure. Par ailleurs, le module webcam, placé à droite de l’écran, cannibalise des centimètres carrés de manière inexpliquée. Pis, il ne semble pas possible de l’ôter facilement pour placer un autre module. Ce qui paraissait une bonne idée n’est donc finalement qu’une perte de place.
L’ergonomie ? Quoi ça ?
La conception du boîtier est donc ratée, et la première à trinquer est évidemment l’ergonomie. Enfin, disons qu’on se demande même si on peut employer ce mot en présence du Mobile PC de Surcouf. Ce serait lui faire trop d’honneur. Pas un instant, pas une seconde, on éprouve le moindre plaisir à utiliser cet ordinateur. Le clavier est trop petit, amputé de quelques touches, comme celle de «majuscule droite», et assez peu confortable.
Les touches se serrent tellement qu’on les verrait sans peine se monter les unes sur les autres. Il faut tordre ses doigts pour ne les frapper que du bout des phalanges, sous peine de faire comme le Petit Tailleur et d’en frapper sept d’un coup. On a l’impression d’utiliser un clavier de smartphone mal conçu.
Mais le grand moment de solitude attend tapi en dessous de ce clavier. Surcouf fait très fort en intégrant un trackpad microscopique (2 cm de large sur 1 cm de haut). Posez votre doigt et il disparaît. Autant dire qu’il va en falloir des mouvements pour faire traverser l’écran à votre curseur. C’est rageant et désespérant. On commence à se dire que quelqu’un, quelque part, se moque de nous.
Quand l’écran s’en mêle…
Et l’interrogation paranoïaque devient certitude quand on démarre la machine. Première chose, l’observation qu’on s’était faite sur la taille de l’écran passe de problème éventuel à souci rédhibitoire. Avec ses 18 cm de diagonale, il n’est pas plus petit que certains de ses aînés, mais la qualité de la dalle est peu engageante. Même dans sa résolution native de 800×600, l’affichage de Windows XP n’est pas confortable.
Les fenêtres débordent régulièrement de l’écran. On se retrouve vite empêtré dans un imbroglio de fenêtres plus ou moins lisibles, selon qu’on joue sur la résolution en 1000×600 ou en 1024×768 –cette dernière étant tout bonnement illisible. Notons, à titre d’anecdote, que Works qui est fourni avec ce netbook ne s’affiche correctement qu’en 1024×768… De là à penser qu’effectivement on se paie notre tête, il n’y a qu’un pas.
Frappé d’impuissance !
Un pas que l’on franchit sans attendre : quand on constate, au détour d’un lancement de programme, la lenteur générale de la machine. Même ouvrir Internet Explorer est une gageure. On finit par trembler dès qu’on veut utiliser une nouvelle application. Si un seul programme fonctionne, la lenteur est supportable, au-delà le multitâche devient du monotâche alterné et laborieux. Sans compter qu’on sent que le PC Mobile by Surcouf souffre. Il se met à ventiler à tout bout de champ. Même si, dépité, l’utilisateur s’est rabattu sur FreeCell en se disant que «ça, au moins, ça tournera».
Voir YouTube et…
On aura beau jouer sur les différents réglages de gestion de l’économie d’énergie, les performances n’en sont pas forcément meilleures. Enfin, si. Rendons justice à cet émérite représentant des ratés de la micro-informatique moderne. En mode d’économie maximale, il est impossible de regarder une vidéo sur YouTube sans qu’elle ne cahote âprement, la voix et l’image désynchronisées. Dans ce mode, même saisir du texte lague !
Alors qu’en mode pleine puissance… et batterie au minimum, grand Dieu, mais c’est l’Eldorado. Figurez-vous, sans mentir, qu’il est possible de lire un MP3 tout en saisissant du texte ! Les réglages visant à allonger la durée de vie de la batterie sont donc un peu trop enthousiastes et réduisent bien trop la puissance d’un processeur déjà vacillant. D’autant que, même au minimum d’énergie consommée, la durée de vie n’a pas de quoi enflammer les foules. 2h40. C’est bien mais pas transcendant.
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