Asus EeeKeyboard EK1542 : la promesse
Un PC rentré au forceps dans un clavier. C’est le concept de l’EeeKeyboard d’Asus ! Le constructeur revient avec la version définitive de son produit novateur, dont nous avions pu tester la préversion il y a moins d’un an. Bien qu’il ne réponde pas vraiment au standard nettop-netbook en vigueur (à savoir une puce Atom N450, Windows 7 Starter, etc.), ce clavier-nettop est suffisamment étrange pour que nous nous y intéressions de plus près. Est-il vraiment possible d’exploiter le PC caché à l’intérieur sur n’importe quel écran ? Et en se servant uniquement de la petite dalle tactile intégrée ? Et, surtout, est-il suffisamment armé pour lire des contenus HD, l’un des aspects mis en avant par Asus ?
Asus EeeKeyboard EK1542 : la réalité
Pour ceux qui n’auraient pas suivi les aventures de l’EeeKeyboard, voici un court résumé des épisodes précédents. Il s’agit d’un concept un peu fou que le constructeur Asus essaie de faire aboutir depuis plus d’un an : faire entrer tous les éléments d’un nettop (un mini-PC) et d’un netbook dans un clavier qui, en lieu et place du traditionnel pavé numérique, se voit muni d’un écran tactile et intègre également une batterie. Vous pouvez ainsi lancer de petites applications préinstallées, présentées sous la forme de widgets. D’autre part, il est possible de relier le clavier à un moniteur, voire à une télévision, par le biais des sorties VGA et HDMI, et de vous en servir comme de moniteurs déportés pour votre EeeKeyboard, qui fonctionne avec Windows XP.
La finition et le moteur
Avant d’entrer dans le vif du sujet, c’est-à-dire l’utilisation de cet étrange clavier, arrêtons-nous quelques instants sur le look de ce PC. Le clavier chiclet offre une finition mi-aluminium (sur le dessus) mi-plastique (sur le dessous). L’assemblage des deux matériaux est tout simplement parfait. De discrètes aérations sont placées à l’arrière pour permettre l’évacuation de la chaleur, près des connecteurs USB 2.0 (au nombre de trois), d’une entrée audio et d’une sortie casque. Le clavier proprement dit, qui offre un rétroéclairage complet des touches, procure entière satisfaction.
Quant à la configuration matérielle, elle est assez minimale : Atom N270, 1 Go de mémoire, 32 Go de SSD, un chipset graphique Intel GMA 950 (chipset 945 GSE), une puce BroadCom HD (pour la gestion des flux vidéo en haute définition), un module Bluetooth et un module Wi-Fi. L’antenne de ce dernier dépasse d’ailleurs du clavier-PC, ce qui constitue le seul gros défaut esthétique.
L’écran tactile à tout faire…
Lors de nos premiers essais, nous nous étions interrogés sur la pertinence d’un écran tactile de quelques pouces sur ce type de produit. Avec ce nouveau modèle, on se rend compte qu’il a deux fonctions.
Tout d’abord, lorsque le clavier n’est pas connecté à un écran externe, le petit écran LCD (à finition mate) vous permet de lancer des applications regroupées par thèmes. Globalement, les fenêtres sont alors retaillées en fonction de la définition de l’écran, sauf celle du navigateur Internet, du Bureau de Windows XP et des applications lancées à partir de Windows. Il est possible de zoomer et de dézoomer à volonté pour accommoder l’affichage à votre vue. Si l’utilisation de ce petit écran peut être envisagée comme solution d’appoint, il est exclu de s’en servir comme d’écran principal, sauf pour mettre à jour votre profil Facebook. Une résolution de 800 x 720 pixels sur une si petite surface est une torture pour les yeux : traitement de texte, chat pendant des heures… n’y comptez pas !
…qui montre tout son intérêt avec un écran externe !
Le miniécran tactile incorporé peut en outre servir de pavé numérique pour la saisie de nombres et de pavé tactile pour diriger le curseur de la souris sur un écran externe. Clic droit, clic gauche et molette de défilement tactile : rien ne manque. Même certaines fonctions multipoints sont prises en charge (pour le zoom par exemple). Et, si les applications préinstallées s’exécutent sur le petit écran de l’EeeKeyboard, un menu appelé Raccourci regroupe quelques icônes pour lancer automatiquement certains programmes ou sites Internet (comme YouTube) sur un écran externe. Signalons qu’il est possible d’ajouter des programmes à ce menu (par vous ou Asus), assez simplement, à l’aide d’un explorateur.
La HD par les ondes
Mais l’un des principaux attraits de ce clavier-nettop est de pouvoir se connecter sans fil à un moniteur ou à votre TV, par le biais d’un petit boîtier fourni, afin de regarder en streaming des vidéos HD. Pour cela, parmi les composants présents dans l’EeeKeyboard figure la puce BroadCom HD, qui offre des fonctions de décompression de vidéos en haute définition (720p). Et le résultat est probant.
Pour y arriver, Asus transmet le flux vidéo en Wi-Fi au petit boîtier, connecté à votre TV ou à votre moniteur par une prise HDMI. Le pari est réussi, tant que vous ne dépassez pas 5 mètres entre l’EeeKeyboard et le récepteur HD. Toutefois, la définition se limite à la résolution 1 280 x 720 pixels, ce qui est plutôt juste si l’on redirige l’affichage vers un écran Full HD !
Nous avons également essayé de « streamer », par Wi-Fi, des vidéos HD provenant de YouTube. Pour cela, il nous a fallu utiliser le logiciel Total Media Theatre d’ArcSoft (comme sur l’EeePC 1201PN avec le ION 2 de Nvidia). Le résultat est, là aussi, parfaitement fluide… mais toujours en 720p.
Un clavier-nettop un peu cher
Asus commercialise l’EeeKeyboard à 599 euros dans la version que nous avons testée (549 euros pour celle de 16 Go). Bien que l’objet soit attrayant, avec son côté curieux et ses possibilités, il ne faut tout de même pas oublier que cela reste un – peu banal – mini-PC, même s’il est pourvu d’une batterie (2 heures d’autonomie) ! Avec écran tactile, certes, mais, pour ce prix-là, des ultraportables sont à portée de portefeuille ! Même un ensemble clavier-souris sans fil et un nettop avec une puce ION pour décoder la HD ne valent pas aussi cher (voir l’Acer Revo par exemple). Pourtant, l’usage est exactement le même.
L’EeeKeyboard sera vendu dans les grandes surfaces Carrefour dans les semaines à venir et plus largement cet été et à la rentrée.
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