Sony NW-A805 : la promesse
Sony et son Walkman ont bercé les jeunes années de la musique nomade.
Après quelques départs ratés sur le marché de la musique numérique,
Sony tente un grand retour avec un nouveau baladeur audio et vidéo.
Autant l’avouer, l’arrivée du NW-A800, puisque c’est son nom, suscitait
un certain enthousiasme. Autrefois créateur de standards, le
fabricant japonais a-t-il réussi avec ce nouveau baladeur à imposer sa
marque, sa conception d’un produit phare, équilibre entre design,
praticité, autonomie et facilité d’utilisation ?
Sony NW-A805 : la réalité
Difficile quand on a été leader de revenir sous les couleurs du challenger
défier non seulement une marque dominante – en l’occurrence l’iPod
d’Apple – mais tout un marché, composé d’une myriade d’acteurs et
d’appareils.
L’entrée en scène est plutôt plaisante. Les couleurs des nouveaux
Walkman sont agréables, pétillantes sans être criardes. Le design est
séduisant, mais ne convainc pourtant pas totalement. C’est du déjà-vu,
mille fois, on a l’impression – clavier en moins –
d’avoir affaire à un téléphone Sony Ericsson ou, pire, à un des
nombreux baladeurs numériques qui inondent les présentoirs des magasins
d’électronique.
Pour autant, si l’esthétique n’est pas révolutionnaire,
Sony nous livre un Walkman NW-A800 compact, ultraplat et léger. Un
triptyque qui ne nuit en rien à l’ergonomie, les touches étant toujours
facilement accessibles, à l’exception notable de Hold, qui bloque les
autres boutons, et se trouve à l’arrière de l’appareil. Pas facile de
le déverrouiller d’une main.
Côté bouton, Sony joue aussi la carte du
minimalisme. On compte trois boutons (lecture/pause, option et retour)
auxquels s’ajoutent quatre flèches directionnelles disposées en cercle
autour de la touche Play. L’essentiel est donc là et la prise en main
en est grandement simplifiée. Elle devient même plus qu’intuitive quand
s’ajoute l’interface logicielle, toute en couleurs et icônes.
Un look
très Sony, qu’on a déjà rencontré dans les téléphones mobiles ou dans
la console portable du fabricant nippon, la PSP. La qualité de
l’écran sert merveilleusement cette interface de navigation, que l’on
veuille afficher des photos, lire une vidéo ou se déplacer dans la
bibliothèque musicale.
On note même quelques très bonnes idées en termes
d’ergonomie : comme la possibilité de naviguer entre les morceaux par
genre, par année de sortie, par auteur… directement depuis le morceau en
cours de lecture ou encore l’option d’orientation de l’affichage selon
que l’utilisateur est droitier ou gaucher. Un petit détail qui permet
d’avoir les commandes en mains et de profiter au mieux de la vidéo.
Car,
il faut bien le dire, si l’écran est suffisamment large pour afficher
la pochette et les informations concernant la musique lue, quand on se
tourne vers la vidéo, chaque pixel affiché compte. Non pas que la
qualité soit mauvaise. Au contraire. On est rapidement bluffé tant
par la qualité du son que de l’affichage. Le problème vient plutôt de
la taille de l’écran.
Si dans les premières minutes d’utilisation, on a
tendance à être vraiment emballés, il suffit de regarder quelques
bandes-annonces ou quelques films pour se rendre compte que l’écran est
un vrai handicap. Au mieux, on consentira quelques minutes pour
regarder un podcast vidéo ou une bande-annonce, mais encore
faudra-t-il accepter de sacrifier le côté spectaculaire de l’action et, parfois, sa lisibilité. On comprend pourquoi Apple s’est
jusqu’ici refusé à intégrer la fonction vidéo dans son iPod nano.
Un
deuxième élément vient d’ailleurs renforcer le caractère déplacé ou
plutôt anecdotique de cette fonction : la capacité de stockage.
Disponible en trois modèles pour autant de variantes en mémoire : 2, 4
et 8 Go, l’A800 semble bien frêle pour pouvoir stocker des fichiers
vidéo en quantité suffisante afin d’offrir un choix réel à
l’utilisateur en balade.
D’ailleurs, la conjonction petit écran et
faible capacité de stockage font penser, une fois encore, aux
téléphones portables multimédias. Il est dès lors possible que ce
Walkman puisse séduire les amateurs de vidéos riquiqui sur ce genre de
périphérique. Mais que ceux qui trouvent que l’écran de l’iPod vidéo
est tout juste en taille passent leur chemin.
Malgré ces bémols, il n’y a là rien de rédhibitoire.
Enfin, rien, jusqu’à l’utilisation des logiciels fournis avec le
Walkman et qui permettent la conversion des fichiers vidéo et
l’approvisionnement en contenus du baladeur. Car
les nouveaux Walkman de Sony passent toujours par une conversion
obligatoire, sauf à glisser-déposer les MP3 directement à la racine du
baladeur. Quand on passe par Sonic Stage, il est obligatoire de
convertir les fichiers MP3 en Atrac3+. Idem pour les fichiers vidéo.
N’espérez pas lire les fichiers Windows Media Video au débotté, il
faudra les convertir.
Cette étape est une contrainte qui devient
intolérable à voir les logiciels. Certes, l’honnêteté nous oblige à
préciser que les programmes qui nous ont été fournis n’étaient
pas la version définitive, mais les changements devraient apparemment être
appliqués plus sur la forme que sur le fond. Or si la forme en a besoin –
l’interface de Sonic Stage est toujours aussi calamiteuse et opaque tant
dans son fonctionnement que dans ses dysfonctionnements – le fond réclame
une sérieuse remise à niveau.
Alors, sans vouloir faire de comparaison
avec iTunes, qui séduit même les non-utilisateurs d’iPod, Sony devrait
concevoir ses logiciels comme il a conçu son baladeur, pour que son
utilisation soit intuitive et ludique ! C’est raté.
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