Pentax K-7 : la promesse
Grand nom de la photo, Pentax a prix le virage du numérique un peu en retard, mais a su revenir dans la course avec un reflex phare, le K10D, aussi robuste que performant. Mais la compétition est rude et après un K20D plus mou côté innovations, Pentax s’est ressaisi en présentant le K-7, un appareil expert de baroudeur.
Pentax K-7 : la réalité
C’est un fait récurrent chez Pentax: le K-7 affiche une austérité à faire passer un bunker nord-coréen pour un haut de lieu de villégiature de la jet-set saoudienne. Les lignes sont dures et les rondeurs rares. L’appareil est un modèle de sobriété et se la joue beauté intérieure.
Fabrication au top
Mais cette apparence ne fait que renforcer l’idée de solidité qu’il dégage. Conçu autour d’une cage de magnésium, l’appareil offre, une fois en main, un contact solide et franc, sans se la jouer tank. L’appareil est en effet plus léger qu’un D700 ou un Alpha A900 et la prise en main est confortable, avec une taille «idéale», entre le reflex grand public trop petit, et le reflex pro, très gros.
Quant à la solidité effective, sans avoir poussé le professionnalisme jusqu’à le jeter contre du béton afin d’éprouver la solidité des piliers du pont de l’Alma, l’appareil a été malmené dans un sac à dos, a subi de petites chutes et apprécié le crachin du Nord-Pas de Calais sans broncher.
Bonne qualité d’image, sous-exposition chronique
Entre 100 et 1600 ISO, la qualité d’image est bonne. L’objectif de base (un simple 18-55 mm 3.5-5.6) montre ses limites mais le K-7 permet de le pousser au maximum. En RAW les images sont précises et propres dans l’intervalle ISO choisi, les couleurs assez bien respectées de même que les niveaux de contrastes.
En Jpeg, nous avons connu quelques problèmes de sousexposition répétée: les images apparaissent correctement exposées à l’écran, mais sont un poil trop sombres une fois déchargées sur le PC. On se retrouve contraint de surexposer les clichés au cas où. Mais il arrive parfois que l’appareil expose correctement, ce qui entraîne alors une surexposition… Du coup, il vaut mieux shooter en RAW (le négatif numérique) et retraiter les images de son choix pour les exporter ensuite en Jpeg. Le RAW étant largement plus tolérant pour corriger les sous et surexpositions.
Quant aux niveaux de sensibilité plus élevés, ils ne donnent pas pleinement satisfaction et sont encore loin de ce que sont capables de produire Nikon et Canon.
Un autofocus moyen
Les boîtiers reflex sont de vrais petits ordinateurs et tout, du contrôle du flash en passant à l’autofocus, est calculé au sein du boîtier. C’est pourquoi, même s’il a été testé avec une optique d’entrée de gamme, on peut affirmer que le système de mise au point est bien, sans plus. Suivant bien les sujets en extérieur jour, il montre des faiblesses dès que la lumière se fait la malle. Dans la bonne moyenne des reflex, il est sans aucun doute inférieur aux systèmes les plus avancés, Nikon en tête.
Un mode rafale limité à 4 images
Si l’appareil peut capturer jusqu’à 4 images seconde, il lui faut du temps pour repartir une fois sa mémoire tampon pleine. Il ne faudra donc pas lésiner sur la qualité des cartes SDHC qu’on va lui mettre dans le buffet. Ce qui nous fait dire que pour un boîtier de cette trempe, Pentax aurait été bien inspiré de préférer la Compact Flash, certes plus encombrante mais moins chère et plus rapide (on trouve des cartes x300 voire x466 en Compact Flash contre des x133 pour les SDHC). On retrouve cette même lenteur à la revue des images qui mettent un certain temps à s’afficher.
Contrôler l’ouverture en mode vidéo
S’il n’a pas l’autofocus en mode vidéo (seul le D300s de Nikon en bénéficie et il vient à peine d’être annoncé), il permet en revanche de contrôler à la main l’ouverture du diaphragme (le 5D Mark II le permet aussi depuis la dernière mise à jour du firmware). A quoi cela sert-il? On peut par exemple faire le point sur un sujet tout en gardant l’arrière-plan flou en ouvrant au maximum (les plus petites valeurs d’ouverture), ou décider de mettre tous les plans au même niveau en ouvrant au minimum (les plus grandes valeurs d’ouverture). Le fait de pouvoir maîtriser cette valeur pendant qu’on filme autorise une grande souplesse, comme celle de rendre l’arrière-plan de plus en plus net. Si la qualité vidéo n’est pas la meilleure du marché, avoir la main mise sur cette valeur d’ouverture est un vrai plus.
Développement numérique intégré: pour se passer de l’ordinateur
Force de Pentax, le K-7 intègre un mode de développement des images intégré. Ce qui permet, dans le cas d’une utilisation nomade, d’appliquer des filtres de rendu (noir et blanc, effet de flou, vignettage) sans avoir à passer par un PC. Si les options sont intéressantes en mode Jpeg, elles sont encore plus fournies en mode RAW. On peut à loisir changer la balance des blancs, pousser le contraste de façon fine, modifier l’espace de couleur (sRGB ou Adobe RGB), etc. Des options qui sont loin d’être inutiles: on peut ainsi modifier rapidement une ou plusieurs images sans PC. Pratique quand on s’est trompé de balance des blancs et que les images doivent être envoyées au plus vite.
Ce qui peut être facilement amélioré par le logiciel intégré
Sous-expositions, lenteur de revue d’images, mode vidéo perfectible, etc.: autant de domaines qui sont liés au programme interne de l’appareil. Aussi, si nous émettons quelques réserves en l’état actuel des choses, il y a fort à parier que Pentax améliore petit à petit l’appareil au moyen de mises à jour logicielles (la version 1.01 est déjà sortie).
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.