Pas toujours facile à mettre en place, compliqué à configurer et limité en portée, donc en débit, le Wi-Fi se traînait une salle réputation. Celle d’une technologie qui ne tenait pas toujours ses promesses. Et puis sont arrivés les premiers routeurs dits maillés, avec un message plein d’espoir : créer un réseau unique capable de couvrir tout votre domicile grâce à plusieurs petits routeurs capables de discuter entre eux sans vous compliquer la vie. C’était trop beau pour être vrai et pourtant… ça marche.
Depuis, les différents acteurs du marché (et même quelques nouveaux venus) mettent à jour leurs offres en améliorant le matériel et le logiciel, en réduisant leur prix ou en essayant de moderniser des combos anciens. C’est en l’occurrence le cas de TP-Link, géant chinois du réseau, qui revient avec le Deco P7, qui a tous les atours du Deco M5, que vous avions testé, avec un petit quelque chose en plus…
Deux technologies pour une promesse
TP-Link continue de parier sur un réseau Wi-Fi bi-bande (2,4 GHz, à 400 Mbit/s, et 5 GHz, à 867 MHz) et pour répondre à l’enjeu de la couverture et des débits, il y adjoint la technologie CPL (courant porteur en ligne), qui permet de faire transiter des paquets IP au travers du réseau électrique. Ainsi, chaque routeur est alimenté en électricité grâce à un adaptateur électrique CPL (AV600 Powerline), censé assurer des débits théoriques de 600 Mbit/s – à quand une version 1200 Mbit/s ou même 2000 Mbit/s ? La promesse de TP-Link est de faire en sorte que les communications entre routeurs puissent passer autant par le Wi-Fi que le CPL, l’un compensant l’autre. Un moyen a priori malin de compenser l’absence d’une troisième bande de fréquences réservées aux échanges entre les routeurs.
Un design discret
Pour ses P7, TP-Link ne réinvente pas la roue. Pas besoin. On retrouve donc le même design que pour les Deco m5. Les formes sont épurées, fluides, agréables à l’œil. La compacité est également au rendez-vous, épais de seulement 3,8 cm les routeurs sont peu encombrants avec leur diamètre de 12 cm. Ils se posent facilement sur une étagère, un coin de commode et ne dépareillent pas trop dans un intérieur un brin déco. Il n’est pas prévu de socle pour les fixer au mur.
Blancs, passe-partout et discrets, ils n’intègrent qu’une LED à leur sommet. Elle donne une indication de l’état de chaque routeur – jaune/démarrage, bleu clignotant/prêt à la configuration, bleu fixe/en cours de configuration, vert/tout va bien et rouge/quelque chose ne va pas.
A l’arrière, on trouve deux ports Ethernet. Ils serviront soit à brancher le routeur à la box ou à une prise murale brassée, soit à connecter des appareils en filaire.
La simplicité d’une configuration idéale
Tous les modules sont identiques et interchangeables, ce qui facilite la mise en place, vous ne pouvez pas vous tromper. Ainsi, l’installation du premier module ne prend pas plus de cinq minutes. On le branche à sa box et au secteur, puis attend que sa lumière soit bleue. On lance alors l’application Deco qu’on a pris soin de télécharger en amont et approche son smartphone du routeur. Les deux appareils se détectent en Bluetooth. Après avoir choisi un SSID et un mot de passe, on attend quelques secondes de plus, se connecte au réseau Wi-Fi qu’on vient de configurer et accède alors aux réglages depuis l’application. Dans l’absolu, vous êtes prêt à vous connecter à Internet.
Dans l’onglet principal Aperçu, vous pouvez contempler l’état de la connexion, la liste des appareils connectés et leurs débits montants et descendants. Un bon moyen de voir l’essentiel d’un seul coup d’œil. Mais avant de se lancer dans la configuration, installons les « satellites » pour établir le réseau maillé.
On touche à l’enfance de l’art. On appuie simplement sur le petit Plus en haut à droite de l’interface. Il permet d’ajouter un satellite en quelques étapes rapides. On choisit le modèle, attend que la diode clignote en bleu, indique l’emplacement du routeur en question – chambre, salon, couloir -, etc.
Un conseil toutefois, n’espacez pas trop les modules lors de l’installation. Mieux vaut qu’ils soient trop proches dans un premier temps, quitte à les écarter ensuite. Cela évitera des trous dans la couverture qui empêcherait le réseau maillé de se mettre en place.
Notons d’ailleurs qu’une des dernières mises à jour des Deco P7 ouvre la porte à l’Ethernet Backhaul. Il est donc possible de connecter les différents routeurs en Ethernet afin d’offrir le meilleur débit Wi-Fi. Si la partie maillée perd un peu de son sens, les débits sont bien meilleurs, évidemment, et on bénéficie toujours d’un seul et même réseau sans fil. Evidemment, il faut avoir des prises Ethernet dans chaque pièce… ou tirer des câbles, ce qui n’est pas trop le propos.
Néanmoins, rendons à TP-Link ce qui appartient TP-Link, l’ajout de la technologie CPL à chaque adaptateur secteur des routeurs Wi-Fi facilite un peu le positionnement des routeurs. On est moins soumis à certains angles morts des ondes, même s’il faudra toujours veiller à optimiser le positionnement de ses routeurs – on sait que tout se passe bien du côté du CPL quand le voyant est vert. Simple.
Débits, des résultats plus qu’honorables
Car c’est évidemment du positionnement optimal que dépendra le débit obtenu et également la couverture. Le Deco M5 avait réussi une très honorable performance dans ce domaine, même si sa portée était moins bonne que celle de produits concurrents de même génération et que les débits tendaient à baisser plus rapidement en bout de couverture. Une relative faiblesse qui était compensée partiellement par un prix bas et le nombre de routeurs proposés. TP-Link glissait trois routeurs dans son paquetage pour un prix presque équivalent à l’offre deux routeurs de Google Wi-Fi.
Autrement dit, en ajoutant un module, TP-Link faisait aussi bien pour un prix quasi identique.
En l’occurrence, avec le P7, la donne est sensiblement identique. Mieux vaudra opter pour le pack à trois routeurs, vendu environ 230 euros contre 170 euros pour le pack deux routeurs, si cela tient dans votre budget. L’investissement sera d’autant plus pertinent si votre logement est parasité par les réseaux Wi-Fi environnants et que les murs porteurs ou les dalles en béton armé compliquent la bonne propagation des ondes.
Dans ce cas, le CPL joue son rôle mais ne fait pas de miracle, même si les débits obtenus avec le P7 sont meilleurs – dans un environnement globalement identique – que ceux du M5. Il faut dire que les conditions imposées par notre appartement de test sont particulièrement désavantageuses et le CPL n’y est pas forcément bienvenu. En positionnant les routeurs aux meilleurs endroits, on obtient donc un gain de performances par rapport au M5 et comme pour ce modèle, on gagne à raccourcir l’espace entre chaque routeur. En utiliser trois au lieu de deux sur un appartement en longueur, barré par de nombreux murs porteurs, augmente sensiblement et la portée générale du réseau maillé et les débits obtenus.
On s’aperçoit ainsi au quotidien qu’on peut streamer une vidéo sur un coin du canapé qui n’était pas bien couvert avec le M5, par exemple.
Côté débits, le P7 s’impose systématiquement face au M5, pas forcément de beaucoup néanmoins. Il assure des vitesses de connexion de meilleure tenue, à nos trois points de mesure. On notera toutefois quand on streame une vidéo en se déplaçant lentement d’une pièce à l’autre que les appareils ont de la peine parfois à changer de routeur. Ce problème nous a semblé être réglé en activant le mode d’itinérance rapide (802.11r) dans les options depuis l’application. Il permet de faciliter la tâche de connexion pour les périphériques un peu vieux mais baisse légèrement les performances globales du routeur (nous avons réalisé nos tests de performances sans l’activer).
Quand on le compare à la concurrence, le bilan est bien plus mitigé. Il ne domine le Google Wi-Fi qu’à dix mètres et cela s’explique logiquement par la présence d’un troisième routeur là où nous n’avions utilisé que deux Google Wi-Fi.
Ensuite, vient le tour du roi de la discipline, le Orbi RBK20. En l’occurrence, la comparaison tourne court. A 15 mètres, le système maillé de Netgear est plus de trois fois plus performant… C’est là que la différence est la plus importante. Le prix est en faveur du pack de TP-Link mais d’assez peu finalement puisqu’on trouve le RBK20 à moins de 250 euros.
Une grande richesse fonctionnelle
Mais les débits ne sont pas tout. Les routeurs de TP-Link s’accompagnent d’une belle brochette de fonctions facilement configurables depuis l’application dédiée. D’autant que le Deco P7 aligne en l’occurrence de bonnes idées qui vont un peu plus loin que ce qu’on trouve d’habitude.
On passera sur la compatibilité avec Alexa, qui est limitée à l’anglais pour l’instant, et saluera la compatibilité du Deco avec IFTTT, le service d’automatisation des tâches. En l’occurrence, ce ne sont pas moins de 26 règles prédéfinies et qui permettent l’envoi d’un mail quand quelqu’un accède au réseau ou alors de donner la priorité à votre appareil quand vous vous connectez. Il est en effet possible de désigner des périphériques qui bénéficieront toujours de la meilleure bande passante possible. Mais on peut aussi décider quels types d’applications auront la priorité grâce à des éléments préétablis : jeux, streaming, navigation, chat, etc. Ce sont le genre de petits détails qui peuvent faciliter la vie au quotidien.
Bien entendu, on trouve également les systèmes plus classiques de limitation d’accès, avec des listes noires et blanches et un système de contrôle parental plutôt bien fait. Le principe est simple, on crée des profils par utilisateur, puis applique des filtres prédéterminés et personnalisables, répartis en quatre catégories plus ou moins restrictives en fonction de l’âge : enfant, préado, adolescent et adulte. On peut ensuite interdire les contenus soit en bloquant des sites Web spécifiques, soit en activant des thèmes (contenu adulte, télécharger, jeux d’argent, jeux, médias, etc.). En quelques minutes, on a ainsi gagné un peu de sérénité et sait que ses enfants ne verront a priori pas n’importe quoi.
D’ailleurs, si vous êtes du genre à vous inquiéter de la sécurité de votre réseau, sachez que le P7 a de quoi vous rassurer. Il embarque un antivirus fourni par Trend Micro. Une fois encore, l’activation et les réglages sont simples. Vous bénéficiez d’un filtre des contenus malveillants, d’un système de prévention des intrusions et d’une zone de quarantaine pour les dispositifs infectés, qui ne pourront pas émettre d’informations sensibles vers l’extérieur si tout se passe comme prévu.
Pour les personnes qui reçoivent souvent de la visite. Le Deco P7 propose évidemment un mode invité. Un réseau dédié est créé, ce qui évite que vous ayez à partager votre accès principal. Si tout fonctionne parfaitement, on regrette qu’on ne puisse pas limiter la bande passante allouée à ce réseau parallèle et qu’on ne puisse pas non planifier son extinction au moment où on l’allume. Pouvoir par exemple indiquer que le réseau invité sera accessible pendant quatre heures avant le début d’une soirée éviterait d’avoir à le couper ensuite. Sans doute une amélioration qu’on trouvera dans une prochaine mise à jour.
D’ailleurs, pour ceux qui craignent de rater l’arrivée d’une update logicielle, il est possible de demander à l’application Deco, de TP-Link, de vous le notifier.
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