Apple iPhone 5 64 Go : la promesse
« Bijou industriel ». « Tour de force ». Les expressions et images ne manquent pas. L’iPhone 5 démontre le talent d’Apple pour concevoir un produit de grande consommation haut de gamme, mêlant à la fois une recherche poussée du design et l’intégration d’éléments de pointe. Pour autant, l’iPhone 5 est aussi un moyen de se confronter à une réalité, Apple rationnalise la montée en puissance de son téléphone. Conséquence directe, l’iPhone 5 est splendide, mais il n’évolue que peu fonctionnellement parlant.
Apple iPhone 5 64 Go : la réalité
Avec l’iPhone 5, Apple retouche, peaufine, affine le design dévoilé il y a deux ans avec l’iPhone 4. De fait, c’est à la saisie en main que la différence s’impose. Par son poids dans un premier temps. Les 28 grammes perdus se sentent immédiatement et c’est agréable. Une sensation qui renforce l’impression visuelle de finesse. D’autant que l’écran de 4 pouces – adieu les 3,5 pouces originels – allonge le boîtier sans en changer la prise en main. Un détail qui n’en est pas un. Apple tient une recette qui fonctionne et l’améliore sans la changer, sans perdre ses utilisateurs, sans casser l’alchimie qui fait le succès de ses smartphones. Il répond en même temps à un besoin, celui d’un écran 16/9, Retina toujours, qui offre plus de confort visuel et d’espace d’affichage.
Ainsi, la page d’accueil affiche une rangée supplémentaire d’icônes. On peut lire plus de contenus sur une page Web sans faire défiler le texte et les films ne sont plus encadrés par des bandes noires mais s’étalent en plein écran. Des détails, encore, qui n’en sont pas.
D’autant qu’Apple, en développant une technologie qui fait de la surface d’affichage une surface tactile, rend son écran plus fin mais également plus lumineux, plus contrasté, avec une saturation des couleurs renforcée. Les photos sont, du coup, plus flatteuses.
La photo à l’honneur
Conscient que les smartphones se positionnent de plus en plus comme des concurrents directs des appareils photo compacts, Apple a amélioré la donne côté photo tout en conservant un capteur 8 Mpixels rétroéclairé. Pour cela il a travaillé notamment sur les basses lumières. Le bruit est donc légèrement réduit et la fonction HDR, tout en provoquant quelques aberrations inévitables liées à son fonctionnement, débouche parfaitement les zones ombrées ou mal exposées. L’apparition d’une fonction Panorama intégrée permettra à certains de se débarrasser des applications qu’ils avaient adoptées à cet effet. Basique mais facile à prendre en main, elle vous guide pour vous dire si vous tournez trop vite ou si vous écartez trop d’un axe horizontal. Les panoramas, qui peuvent peser jusqu’à 28 Mo, sont assez détaillés et bien exposés, tout en couvrant un angle de 240°, et sont générés à la volée… L’appareil photo s’adapte également très rapidement en phase d’autofocus, basculant même très vite en mode macro quand on cherche à faire une mise au point à moins de dix centimètres. Qualitativement parlant, l’iPhone 4S battait le S III, l’iPhone 5 fait donc un pas de plus dans la direction de la victoire sur ce point.
Côté vidéo, les 1080p en 30 i/s sont toujours de rigueur et la caméra en façade adopte désormais un capteur 1,3 Mpixels et filme toujours en 720p.
Toujours dans l’optique de mettre les photos en avant et d’en faciliter le partage, iOS 6 introduit la fonction Flux de photos partagées. Il s’agit depuis un appareil sous iOS 6 de partager une ou plusieurs photos avec un ou plusieurs amis. Une fois l’invitation envoyée acceptée, ces amis voient les photos « poussées » sur leur terminal. Ils peuvent alors les commenter et les aimer mais pas tagguer une personne en particulier.
Une fonction qui fait écho à Facebook, désormais intégré dans iOS 6, mais qui permet de bien plus contrôler le partage tout en imposant, du point d’Apple, les limites de son écosystème.
iOS 6, suivre la route…
Avec cette sixième version de son système d’exploitation mobile, Apple ne prend pas de risque. Et, on a beau chercher, il ne semble pas introduire de grandes nouveautés, à l’exception de Plans et son système de navigation. Celui-ci est comparable en terme de réactivité et d’efficacité à un GPS autonome, si ce n’est qu’il ne propose pas de prise en compte des zones de danger et autres points d’intérêt (POI). Pour autant, le guide vocal pour la conduite est précis et s’adapte immédiatement pour le cas où le conducteur aurait pris un mauvais embranchement. Seul souci, en faisant appel à la connexion 3G, au positionnement Wi-Fi et à la puce aGPS, cette fonction met à genoux la batterie de l’iPhone en environ 3h/3h30… Les allume-cigares risquent de revenir à la mode.
L’autre nouvelle fonction de Maps, Flyover, est impressionnante mais tient davantage du gadget. Elle permet de survoler certaines villes du monde en 3D. On tourne ainsi autour de Big Ben, suit le Golden Gate ou plane au dessus de la place Bellecour à Lyon (voir notre vidéo).
Star d’iOS 5 et de l’iPhone 4S, Siri est également mis à jour, même dans sa version française, et devient plus « intelligent ». Il est désormais capable de vous trouver un « bon » restaurant à proximité, de vous dire quel est le classement de votre club de League 1 préféré ou, toujours, de vous dire si vous avez intérêt à prendre un parapluie pour sortir. Des améliorations indéniables qui devront être suivies d’autres nouveautés pour vraiment susciter notre enthousiasme.
Les autres innovations sont plus discrètes : une amélioration de la prise en charge des personnes handicapées, une fonction « Ne pas déranger » pour éviter les notifications envahissantes la nuit, des Store repensés pour mettre en avant les visuels et tirés profit du rachat de Chomp, un navigateur, Safari, légèrement repensé, un client Mail perfectionné, etc.
Il y a bel et bien une différence notable de rythme dans l’évolution entre Android et iOS, même si ce dernier a toujours l’avantage en terme d’homogénéité de l’expérience et de stabilité de fonctionnement. Sans compter la puissance de l’App Store et ses 700 000 applications.
Puissance et autonomie
Pour animer cet écran 4 pouces, ce nouvel OS et les applications qui s’y ébattent, la firme de Cupertino a mis au point une nouvelle puce, l’Apple A6. Nos différents tests ont montré qu’elle apporte un véritable gain de puissance, conforme dans les grandes lignes à ce qu’annonçait Apple. Avec Linpack, qui mesure la puissance de calcul brut, l’iPhone fait tout simplement cinq fois mieux que son prédécesseur direct. Geekbench, lui, affiche des résultats deux fois supérieurs à ceux obtenus avec l’iPhone 4S. Pawamark sort des performances dans le même ordre d’idée pour la partie graphique, surtout pour les rendus graphiques en 3D complexes (à base de shaders et de vertex). Visiblement Apple a compris que ses utilisateurs aimaient jouer sur son terminal – et que les jeux représentent une part non négligeable des applications sur son App Store – et il donne avec cet iPhone 5 suffisamment de puissance pour en profiter. Suffisamment pour battre la (quasi) totalité des smartphones sous Android sortis ces derniers mois.
Pour autant, la finesse du boîtier combiné à ce gain de puissance aboutit à une autonomie relativement décevante. Non pas tant par rapport à celle obtenue avec l’iPhone 4S, mais bien par rapport à celle affichée avec les mêmes tests par le Galaxy S III. En communication vocale 3G, l’iPhone 5 se tait au bout de 6h30 (l’iPhone 4S était à presque 7h) quand le smartphone de Samsung raccroche au bout de 13h20. En surf 3G, l’iPhone 5 tient quinze minutes de plus que l’iPhone 4S à 4h30 quand le S III monte à plus de 6h25. Seule la lecture vidéo arrive à mettre les deux concurrents d’accord à 9h30. A croire que la puce 3G/4G LTE de l’iPhone est vraiment gourmande en énergie…
Mais au-delà des tests « théoriques », à l’usage, confronté au quotidien l’iPhone 5 devrait vous permettre de tenir une journée si vous usez modérément du surf, des mails, de la musique et des applications. En revanche, tout usage intensif vous obligera à repasser par une recharge en journée…
Deux absences, justifiées… ou excusables
Si on pouvait rêver à la présence d’une puce NFC, la franchise veut qu’on confesse que c’était plus dans l’espoir de voir décoller cette technologie avec des usages bien intégrés que parce ces mêmes usages existent déjà. Autrement dit Apple aurait pu être à l’origine d’une impulsion, car tant qu’il n’y aura pas beaucoup de périphériques compatibles, la technologie ne prendra pas son essor et tant qu’elle ne prendra pas son essor, le nombre de terminaux compatibles sera réduit. Mais, de fait, à l’heure actuelle, la NFC n’emporte pas toujours l’unanimité. Même si Samsung a fait de cette techno un argument de vente pour son Galaxy S III lors des derniers Jeux Olympiques et que Sony se plaît à en faire la démonstration.
On regrettera juste d’y avoir cru, et la présence annoncée de l’application Passbook pour gérer, grâce à la géolocalisation et aux horaires, notamment les coupons et billets électroniques, laissait espérer que la NFC serait de la partie. On se contentera, côté nouveaux usages, de codes 2D…
La 4G, maintenant. Dans un premier temps, Apple a présenté son iPhone 5 comme compatible 4G LTE dans le monde entier, avant de préciser ses dires en indiquant que seuls quelques pays via quelques opérateurs pourraient en profiter. En Europe, c’est le cas de la Grande-Bretagne et de l’Allemagne, avec Deutsche Telekom. La France passe au travers des mailles du filet. Pas de 4G…
Dommage quand on sait que les réseaux devraient arriver (au mieux) en début d’année prochaine dans l’Hexagone. Mais le fait que l’iPhone 5 soit compatible avec la norme 3G+ (HSPA+) offre une consolation. Evidemment, il faut être dans une zone couverte par une antenne compatible, mais cette technologie, au moins, est déjà déployée en France. Comme le Galaxy S3 et tant d’autres, l’iPhone 5 joue la carte de la connexion existante.
Connecteur et casque
Le nouveau connecteur a beaucoup fait parler de lui. Sera-t-il, malgré l’adaptateur vendu séparément, compatible avec tous les docks à connecteur 30 pins utilisés jusqu’à présent ? Devoir remettre la main à la poche peut faire grincer des dents. C’est sûr. Et certains pointent du doigt la volonté récurrente d’Apple de choisir sa propre technologie alors qu’un standard existe, en l’occurrence le microUSB. Pour autant, cette connectique présente deux caractéristiques rédhibitoires. La première, le microUSB peut transférer des données mais pas permettre la lecture de vidéo ou de musique, ce que le vieux connecteur d’Apple faisait… La seconde, le microUSB ne permettrait pas de fournir assez de courant pour la recharge rapide d’un iPad. Dès lors, on imagine mal Apple choisir un type de connecteur pour son iPhone et un autre pour sa tablette… Pour autant, le prix de l’adaptateur à 29 ou 39 euros reste un peu salé.
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