Tamron SP 35 mm f/1,8 Di VC USD : la promesse
Ce fut la surprise de la fin d’année dernière : Tamron annonçait deux focales fixes haut de gamme. Oui. Tamron. Focales fixes. Haut de gamme. Il y a encore trois années de cela, mettre tous ces mots dans la même phrase aurait paru des plus étranges mais depuis, le marché de la photo a bien évolué : les smartphones ont changé la donne et poussé les marques photo à se focaliser sur la qualité pour satisfaire les « vrais » photographes.
Après avoir monté en gamme ses zooms comme le très bon SP 150-600 mm f/5-6.3 Di VC USD ou l’excellent zoom professionnel ultra grand-angle SP 15-30 mm f/2.8 récemment testé, Tamron s’attaque à un segment sur lequel Sigma brille depuis déjà deux ans : les objectifs à focales fixes premiums. Les deux premiers modèles disponibles sont ce 35 mm et un 45 mm (qui sera bientôt testé sur 01net.com). La marque a même profité du salon japonais CP+ en ce début 2016 pour annoncer deux autres focales – 85 mm f/1.8 DiVC USD et 90 Macro. Bref, Tamron semble en pleine phase ascendante !
Tamron SP 35 mm f/1,8 Di VC USD : la réalité
Ce Tamron 35 mm f/1.8 Di VC USD ne ressemble pas au Sigma ART 35 mm récemment testé. Bien que proches en termes de positionnement – valeurs d’ouverture, prix, etc. les deux optiques sont radicalement différentes en termes de design.
Le 35 mm de Tamron offre un aspect très moderne, au fût très lisse et à la bague grisée près de la baïonnette. Bon point pour les scolioses : cette optique est moins lourde que les modèles de Sigma, Canon et Nikon qui sont certes plus lumineuses, mais ne sont pas stabilisées.
Di, VC et USD
Trois mentions apparaissent dans le nom de cette optique : Di, VC et USD que nous allons décoder. Di veut dire que l’objectif offre un cercle image adapté aux boîtiers à capteur plein format – mais il fonctionne très bien sur les modèles à capteur APS-C moyennant un coefficient multiplicateur. USD signifie Ultra Silent Drive, le moteur de mise au point ultra rapide propulsant les lentilles pour l’autofocus.
Quant au VC, c’est l’une des mentions les plus intéressantes puisqu’il veut dire Vibration Compensation, le nom maison de chez Tamron pour dire « stabilisation optique », une technologie rare sur les focales fixes haut de gamme qui permet de gagner 3 bonnes vitesses, ce qui renforce l’attrait de l’optique même sur les boîtiers les plus vieux puisqu’elle leur évite de monter trop haut dans les ISO pour obtenir des images nettes. Elle est aussi un gage de fichier vidéo stable, là encore une caractéristique rare chez les focales fixes.
Très bon piqué
Le Tamron 35 mm m’a causé le même choc que le Sigma ART 35 mm déjà testé sur 01net.com : j’ai eu l’impression de redécouvrir le capteur de mon Canon EOS 5D Mark II de test tant l’optique est précise et piquée ! Vous pouvez aller voir et télécharger quelques unes de nos images de test sur notre album Flickr.
Les images sont très détaillées et les couleurs, quoi que moins typées que chez Sigma ou Canon, sont très justes. En analysant les images à 100% « à la recherche de la petite bête », on sent que le Tamron pique un petit peu moins à pleine ouverture et présente, de manière complètement marginale, quelques traces d’aberrations chromatiques.
Dans la vraie vie, les rendus sont assez proches même si les arrière-plans flous du Sigma nous ont paru plus élégants. Mais là, on est dans la discussion d’œnologue qui cherche les traces de noisettes dans un Pétrus 1976…
Face au Sigma Art 35 mm f/1.4
Il aura suffi que Sigma et Tamron se réveillent pour que les photographes aient enfin le choix pour des 35 mm de qualité ! Jadis, sur monture Canon, on avait le choix entre un 35 mm f/1.4 aussi bon que cher et un 35 mm f/2 aussi petit que médiocre. En dessous de 800 €, Tamron et Sigma proposent désormais deux modèles qui font clairement la nique à Canon et Nikon. Et départager ces deux protagonistes semblait être une tâche difficile.
Heureusement pour nous – et pour vous – la philosophie des deux modèles est très différente : le Sigma, de conception classique, un petit cran au-dessus en termes de qualité optique pure et plus lumineux est aussi plus lourd (665 g) et non garni de joints. Le Tamron de son côté, troque la perte marginale de luminosité (f/1.8 contre f/1.4 pour le Sigma) pour une stabilisation optique, des joints d’étanchéité et s’avère aussi plus léger (480 g) et plus moderne dans l’aspect.
Les photographes à la recherche de la perfection optique (paysages, studio, etc.) opteront pour le Sigma, les baroudeurs et reporters pour le Tamron. Tout le monde est content… sauf Canon et Nikon.
Petit macro d’appoint
Ce 35 mm n’est pas estampillé « Macro » et sa focale n’est évidemment pas adaptée à la proxiphotographie.
Il n’empêche qu’avec une distance de mise au point minimale de 20 cm, elle s’approche 10 cm plus près que ses rivales de Canon, Nikon et Sigma, et permet donc au photographe de capturer et mettre en valeur certains détails.
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