Il existe quatre zooms standards en monture FE, la monture des hybrides plein format de Sony. Pourtant, il y avait un trou dans cette offre : le 28-75 mm f/3.5-5.6 est peu lumineux et plutôt médiocre, le 27-70 mm f/4 siglé Zeiss est compact mais peu lumineux et vieillissant, le 24-70 mm f2.8 G Master est hors de prix et (bien trop) lourd) et le 24-105 mm f/4 un peu cher, un peu encombrant pas rapport au gabarit des appareils et « seulement » f/4. Où est le zoom f/2.8 à la fois suffisamment bon et suffisamment compact pour qu’il reste vissé à votre boîtier ?
Et bien il est enfin là et il n’est pas signé Sony mais Tamron. Tamron, champion des optiques pragmatiques, qui ne cherche pas la perfection optique à tout prix – c’est plutôt l’approche de Sigma – mais préfère trouver le bon compromis qualité-prix-encombrement. Tamron qui accouche d’un 28-75 mm f/2.8 Di III RXD qui devrait s’imposer comme le zoom incontournable des hybrides plein format de Sony tellement il est équilibré.
Conception moderne
Le 28-75 mm f/2.8 Di III RXD reprend la conception « Human Touch » de Tamron, avec un fût lisse et un usage assez important des matériaux légers (polycarbonate ou magnésium) dans sa structure afin de limiter le poids de l’ensemble. Un poids qui est une belle performance : avec seulement 650g sur la balance, ce zoom est le moins lourd de la famille « zoom standard f/2.8 plein format ». Outre les matériaux, c’est aussi la plage focale qui a permis à Tamron de limiter la casse. Avec le choix de préférer un 28 mm au classique 24 mm (au bénéfice d’un petit supplément de puissance de grandissement de 70 m à 75 mm), Tamron a évité certaines contraintes qu’impose la conception des grand-angles (plus c’est large, plus c’est complexe à produire).
Si nous qualifions cette optique de « moderne » c’est que Tamron opte pour une approche qui colle aux besoins actuels d’une majorité de limiter le poids et l’encombrement des optiques. Par contraste avec Sigma qui produit des modèles dédiés aux photographes experts/pros et qui préfère pousser la qualité optique à son paroxysme sans réellement tenir compte du poids ou de l’encombrement – les optiques ART lancées récemment sont aussi bonnes que lourdes.
Excellent piqué d’image
Léger et pas trop cher c’est bien, mais quid de la qualité d’image ? Elle est excellente comme en témoignent nos images de test et les recadrages de détails à 100%. Bon dans les coins de l’image, le piqué est impressionnant au centre de l’image. Le capteur 24 Mpix de l’A7 Mark III utilisé ici est exploité à son plein potentiel : chaque poil, chaque cil de l’oeil de l’âne ci-dessus se dessine parfaitement et ressort très nettement. Un piqué qui nous a vraiment impressionné, a fortiori à ce niveau de prix !
Le pouvoir séparateur de l’optique a été taillé pour les capteurs à plus de 40 Mpix ce qui lui permettra de vivre avec vos différents boîtiers. La définition d’image des A7R Mark II et Mark III ne lui fait pas peur. Attention cependant aux portraits : il faudra sans doute adoucir les rendus en post-production comme avec toutes les optiques modernes qui font ressortir les moindres pores de la peau.
Le vignetage est assez présent en grand-angle à f/2.8, ce qui est logique : Tamron a privilégié la légèreté de l’optique et n’a donc pas encombré la formule optique avec des lentilles de correction. Outre le fait que ce défaut – qui est aussi un atout pour isoler et mettre en valeur les sujets – est assez facile à corriger de manière logicielle, il s’estompe très nettement à f/4 et disparaît à f/5.6.
Presque macro !
Parmi les nombreux savoir-faire de Tamron, il faut souligner les capacités de proxiphotographie de ses zooms comme de ses focales fixes. Même les optiques non macro de la marque sont capable de faire la mise au point bien plus près que le reste de la concurrence.
Ce 28-75 mm ne déroge pas à la règle avec une mise au point minimale à 19 cm en position grand-angle (28 mm) et de 39 cm en position téléobjectif. Couplé à l’ouverture f/2.8, cela permet de réaliser des clichés avec une impressionnante isolation de sujet. Gare à la plage de netteté notamment au téléobjectif : avec un capteur plein format, la zone de netteté à 75 mm f/2.8 à 39 cm est plutôt réduite !
Pas de problèmes de compatibilité constatés
De temps à autres, des problèmes de compatibilités des optiques tierces apparaissent lorsque sortent de nouveaux boîtiers, qu’ils soient signés Nikon, Sony ou Canon. Ici, Testé avec les Sony Alpha A7R Mark II et A7 Mark III, à aucun moment ce 28-75 mm ne s’est comporté différemment de nos optiques de référence utilisées au même moment (Sony 24-105 mm f/4 G et Sony Zeiss 24-70 mm f/4). Une raison possible de cette compatibilité « totale » avec les boîtiers de Sony tient peut-être dans la relation un peu spéciale qui unit les deux entreprises : Sony est actionnaire de Tamron et lui fait continuellement confiance pour produire, sous marque blanche, une partie de son portfolio optique.
Le meilleure zoom standard pour monture Sony FE
Chez les optiques concurrentes on peut profiter soit d’une plage focale plus large, soit d’une qualité optique un poil meilleure ou d’un format plus compact. Mais c’est bien le Tamron 28-75 mm qui offre le meilleur équilibre technique, une alchimie transformée par un positionnement tarifaire agressif. Si ce n’est (volontairement) pas une optique d’exception, ce zoom f/2.8 offre pourtant un équilibre des forces exceptionnel.
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