Tamron 28-300mm F/3.5-6.3 Di VC PZD : la promesse
Les reflex à capteur plein format souvent qualifiés de « professionnels », ont ceci de formidables que leur grand capteur offre des images très détaillées (comme le tout nouveau Nikon D750 récemment testé). Comme toute médaille a son revers, cette qualité d’image s’accompagne d’optiques chères, encombrantes, zoomant peu, etc. Avec son 28-300mm f/3.5-6.3 DI VC PZD, Tamron ne vient pas séduire sur le plan de la qualité d’image comme Sigma avec son 18-35 mm f/1.8, zoom à destination des passionnés aussi bon optiquement que lourd, cher et peu puissant (zoom x2). Non, Tamron vient parler à notre côté grand public avec une optique familiale, pas chère, légère et pratique. Le grand écart est-il possible ?
Tamron 28-300mm F/3.5-6.3 Di VC PZD : la réalité
Ceci n’est pas un détail mais les optiques Tamron sont désormais garanties 5 ans. À l’instar de certains constructeurs automobiles coréens (Kia, etc.) Tamron a un rôle de challenger dans l’arène optique et le japonais n’y va pas avec le dos de la cuillère en proposant une période de garantie 5 fois supérieure aux géants Canon/Nikon. Il faut dire qu’avec le niveau de finition que Tamron propose dans l’entrée de gamme, la marque ne risque pas grand-chose.
Finition soignée
Jadis assimilée à une qualité de fabrication médiocre Tamron a effectué, comme Sigma, un beau virage en direction de la qualité. Pourtant peu cher (650 € en moyenne voire 560 € sur certains sites), ce 28-300 mm offre une très bonne qualité de finition, en témoignent non seulement la qualité du toucher, certes difficile à évaluer à la simple lecture d’un article, mais aussi l’agencement des boutons. Ou encore la jupe en caoutchouc autour de la monture pour protéger le boîtier des poussières et autres ruissellement d’eau, ce qui lui confère la mention de « tout » temps. Ce n’est pas une optique professionnelle, mais Tamron n’a pas lésiné sur la qualité pour un modèle familial !
Léger et agréable
Si les capteurs des boîtes plein format offrent un excellent niveau de détail, leur grande dimension et leur fort dégagement optique imposent la conception d’optiques très grosses et très lourdes. Si certains puristes vont s’insurger contre l’idée même de mettre une optique familiale sur un boîtier pro, la réponse est pourtant simple : pensez-vous que les pros aient toujours envie de se trimballer un 35 mm f/1.4 pesant 900 g ? Le photographe chevronné est parfois aussi un voyageur, un parent qui trimballe ses enfants, et il peut lui aussi avoir besoin de zoomer/dezoomer. Et quand on se casse le dos toute la journée avec ses 24-70 mm f/2.8, 70-200 mm f/2.8 et autres 50/85 mm f/1.4 (on ne sait jamais), on apprécie de soulager ses vertèbres avec une optique polyvalente légère (et pas chère). Surtout quand, Ô surprise, la qualité des photos est tout à fait décente.
Vous pouvez d’ailleurs vous faire votre propre idée en allant voir notre album Flickr.
L’ami des sorties (au zoo notamment)
Outre le plaisir d’aller saluer Tinus le lamantin, la sortie au zoo de Vincennes rassemble les besoins typiques du voyage, c’est-à-dire avoir à rapidement passer d’un plan large à un plan serré. Pour passer d’une focale à l’autre, la bague de zoom fait le job de manière efficace avec une course très rapide, quoi qu’elle nous ait paru un peu dure de premier abord – notre modèle de test était flambant neuf. L’optique double de longueur en bout de zoom mais avec son faible poids elle ne met jamais en péril l’équilibre du boîtier. En bout de zoom les flous d’arrière-plan nous ont séduits car ils sont à la fois doux et dynamiques, avec leur effet de déformation circulaire très plaisant. L’optique a parfaitement communiqué avec notre boîtier de test, le très vénérable Canon EOS 5D Mark II et jamais nous n’avons eu l’impression que la communication était difficile entre les deux éléments.
Pas la perfection optique, mais résultats corrects
S’il existe des zooms à 2000 € et des focales fixes, ce n’est pas pour rien. À 650 euros et moins, le Tamron 28-300mm f/3.5-6.3 DI VC PZD ne peut se prétendre optique de précision ne serait-ce que parce que son zoom est très puissant et ses dimensions très réduites. Il vignette méchamment en grand angle, c’est-à-dire que les bords des photos sont toujours plus sombres que le centre. Outre ce vignettage, on note une nette perte de qualité des détails dans les coins – ce 28-300 est tout sauf une optique de précision. Il y a encore une justice (et la physique optique).
Heureusement pour ce zoom à tout faire, la partie optique n’est cependant pas perdue : non seulement le niveau de détails est bon au centre de l’image – voire même très bon selon la nature de la lumière – mais en plus les défauts optiques peuvent être, pour les puristes, corrigés de manière logicielle. Nous avons édité les RAW avec Adobe Lightroom 5.0 et DxO Optics Pro 10. Or ce dernier comprend des modules de correction optique qui améliorent grandement la qualité des images finales. Vous pouvez voir ci-dessous la même image brute d’un côté, et retraitée avec DxO (module optique + masque de netteté à 150, micro-contraste à 19 et Clearview activé).
Les photographes les plus exigeants en termes de qualité d’image auront donc la latitude de corriger pas mal de défauts optiques et récupérer pas mal de détails par voie logicielle (voir ci-dessous). Indispensable pour envisager de grands tirages.
Image originale :
Et deux recadrages à 100% au niveau de l’oeil du vautour :
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