Ne l’appelez pas montre d’entrée de gamme. Avec 300 euros sur le ticket de caisse, la Suunto 5 Peak est un joli modèle milieu de gamme. Avec plus de 80 sports à son arc et des modes triathlon, trail, multisport, etc. la 5 Peak a les attributs technologiques pour séduire un public de sportifs sérieux… soucieux du look et de l’encombrement de leur montre. Car si c’est bien un modèle sportif, sa grande compacité, son design épuré et ses 39 grammes sur la balance sont autant d’atout pour la garder au poignet même en ville.
Complète, mais pas premium
Cardiofréquencemètre, altimètre, GPS affichant jusqu’à 100h d’autonomie, système de navigation guidée virage par virage, connexion smartphone avec contrôle de la musique et lecture des SMS (mais quelle horreur, ne faites pas ça bande de fous…), etc. la 5 Peak n’a pas de manque technologique apparent.
Quelles sont les différences de fonctionnalités entre la 5 Peak et ses grandes sœurs ? Pas grand-chose. En vérité, elle partage même toutes les compétences des modèles plus chers. Ce qui lui permet de se positionner à un tarif plus abordable, ce sont les matériaux, moins nobles, moins beaux. C’est aussi l’écran, à la définition médiocre. Ou encore la puce, un peu mollassonne, qui la propulse.
Ce qui ne veut pas dire qu’elle est au rabais, loin de là. Le plastique, qui compose le châssis n’a pas la superbe d’un corps d’acier, mais après plusieurs semaines d’usage, aucune rayure ou choc n’est à déplorer – preuve qu’il faut toujours se méfier du paradigme « qualité réelle/qualité perçue ».
Atout légèreté et bracelet universel
Avec seulement 39 grammes sur la balance, cette montre est réellement un poids plume. Par rapport à ma montre classique, elle se fait plus discrète et moins gênante.
Avec cette 5 Peak, Suunto introduit une nouvelle monture pour les bracelets de montre classique. Contrairement à certains modèles passés et à d’autres concurrents avec des systèmes plus complexes (et parfois propriétaires), cette nouvelle montre de Suunto reçoit n’importe quel type de bracelet de montre avec barre de fixation à poussoir. Pratique pour changer rapidement de couleur de bracelet ou pour une réparation dans un petit magasin de Leh au Ladakh.
Le référentiel du testeur
Il est toujours bon de savoir face à quoi on compare un produit. Dans mon cas, la Suunto 5 Peak a affronté mon référentiel : la Garmin Fenix 5 Plus. Avec son corps mêlant titane, polymères renforcés au carbone et un verre saphir, elle a l’air d’un vrai « tank » à côté de la Sunnto. Poussant des cris d’orfraie, vous tenez à me préciser qu’il ne s’agit pas du tout de la même gamme prix ? Vous avez raison. Mais il est parfois bon de savoir, le point de référence du testeur, notamment pour ces produits du quotidien. Car quand nous faisons tourner les PC, casques audio ou appareils photos en quelques semaines, cela fait désormais plus de deux ans que votre serviteur est sous le « joug » de Garmin – une déformation d’usage qu’il vaut mieux connaître.
Rassurez-vous : quoique deux fois moins chère que la Fenix 5 Plus à son lancement, la Suunto n’a clairement pas démérité face à mon tank. Mais il a fallu se faire à des ajustements, le changement d’un système force à aller contre des habitudes, implique de râler parce qu’on n’a pas pris le bon câble, etc. Une somme de points de friction à prendre en compte. Mais aussi quelques plaisirs, comme son encombrement minime, son poids plume et sa bonne autonomie. Le tout sans sacrifier sur la solidité car outre la lunette en acier, le corps de boîtier est en polyamide (un plastique très solide) et le verre est un cristal résistant à la plupart des rayures. Pas du saphir, certes, mais ça fait l’affaire. Et avec sa garantie IPX8, elle est taillée pour toutes les activités nautiques hors plongée profonde avec des bouteilles.
Durée de vie de batterie : des heures plutôt que des pourcents
Si la batterie s’exprime en pourcent quand on la porte simplement, une fois une activité entamée la Suunto 5 Peak exprime alors son endurance énergétique en heure. En faisant la somme des mesures activées et leur précision (GPS ou pas, fréquence d’actualisation des mesures, etc.), la Suunto 5 Peak offre une vision assez précise de sa limite. Ce qui ne sera pas un détail pour les pratiquants de sport de très longue endurance type ultra trail.
Quant à l’endurance, elle est vraiment épatante, même avec le GPS actif – testée en grande partie sur des trajets vélo. Un des bénéfices de son écran à la définition limitée est qu’il ne consomme pas trop d’énergie. Idem pour la partie de la puce dédiée à l’affichage. Ces « limites » deviennent des points forts en matière de sobriété énergétique. À moins d’être Kilian Jornet ou un autre super héros, nul doute que vous serez épuisés avant que sa batterie ne meure. Quant au vélotaff, comptez une recharge par semaine. En parlant de vélotaff, sachez cependant que la montre ne prend pas en charge la reprise d’activité comme les montres Garmin. Ce qui est dommage.
Une application plus moderne que celle de Garmin
Alors que l’interface de l’application smartphone Garmin Express ressemble à un système d’exploitation pour sous-marin biélorusse (oui, j’exagère), celle de Suunto est bien plus agréable à l’œil. Les icônes sont plus modernes, l’interface (un peu inspirée de Strava) est plus claire.
Quoi que riche en mesures et dotée d’une cartographie (et d’une heatmap) efficace, elle n’a pas la vocation sociale d’un Strava et se connecte parfaitement avec ce dernier – et avec pas moins de 200 services (Komoot, OutdoorActive, etc.).
Du vrai Made in Europe
Un des éléments qui m’a séduit dans cette montre est peut-être le fait que cet appareil, qui offre toute satisfaction côté technique, n’est pas issu d’une énième usine asiatique – et les usines asiatiques sortent d’excellents produits. Avec plusieurs décennies d’activités en Finlande, Suunto n’est pas une marque qui conçoit des produits en liaison avec des usines chinoises ou thaïlandaises, mais bien un acteur industriel européen. Qui a d’ailleurs récupéré les ingénieurs de l’ancien fleuron du pays, Nokia.
Est-ce que cela signifie que les produits sont meilleurs ? Non, les iPhone viennent de Chine et sont des produits merveilleusement bien finis. Mais le fait de voir un produit tech développé et fabriqué en Finlande (et donc en Europe) est un moyen de soutenir l’économie du continent. Ainsi que, dans une moindre mesure, limiter son impact environnemental. Car si nombre de puces sont importées – comme la puce GPS, signée Sony Electronics – il y a moins de jeu de ping-pong entre les usines, sites d’assemblage, de stockage, etc.
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