Microsoft Surface Book (Core i7 16 Go 512 Go GeForce) : la promesse
Après la gamme des tablettes Surface pensée pour remplacer un PC portable, Microsoft sort son premier PC portable 2-en-1, le Surface Book. Et ce dernier est dans la droite ligne de ses sœurs tablettes puisqu’il semble allier à la fois puissance et excellentes finitions. Reste à savoir s’il est également endurant et pratique à utiliser car, sur le papier, les promesses du géant de Redmond sont énormes. Signalons que le Surface Book se décline en plusieurs configurations, vendues à partir de 1650 euros. Une bagatelle ! Pire, la version que nous avons eue pour test est, elle, affichée à 2920 euros et incarne le haut du panier. Voyons si cet hybride de luxe peut tenir la dragée haute à certains PC ultraportables et autres Macbook de tout poil.
Microsoft Surface Book (Core i7 16 Go 512 Go GeForce) : la réalité
Dire que le Surface Book était attendu par nos petites mains est un euphémisme. Il faut dire que, lors de sa présentation à l’automne dernier, Microsoft avait mis les petits plats dans les grands, avec des vidéos plaçant l’engin sous son meilleur jour, des promesses d’autonomie et de puissance à la hauteur de son prix… Bref, Surface Book s’annonçait comme LE PC hybride Windows 10 par excellence. Servant tant à mettre l’OS de Microsoft en valeur que le savoir-faire -naissant- de ce dernier en matière de fabrication de beaux appareils.
Surface Book : un très bel hybride
Sortie de son carton, stylo aimanté sur le côté droit de l’ardoise (mais nous y reviendrons), on ne peut s’empêcher de regarder cette belle bestiole sous toutes les coutures. Et nos premières impressions en termes de finitions sont à retrouver dans notre diaporama consacré à la machine.
Impressions auxquelles nous ajoutons toutefois quelques éléments en sus, après plusieurs jours d’utilisation. Le premier, la charnière est vraiment très impressionnante car pensée et conçue de façon assez remarquable. Quand elle se plie et se déplie, elle est semblable – pardonnez l’expression – à des chenilles de chars en mouvement.
Tous les éléments s’articulent les uns avec les autres avec harmonie, dans un ordre donné. Lorsque les deux parties de la machine sont assemblées, l’épaisseur n’excède pas 2,35 cm au plus haut pour un poids de 1,57 kg (contre 714 g pour la tablette seule).
Corolaire au premier élément, le second n’est autre que l’espacement entre le clavier et la partie tablette lorsque le Surface Book est en position fermée.
Nous qui pensions que ce serait l’un des points faibles en termes de résistance de la machine, nous nous sommes un peu trompés. Alors bien sûr, pas question de peser de tout son poids pour voir si la charnière résiste mais il faut bien avouer que la rigidité du magnésium anodisé est impressionnante. Et même transporté dans un sac sans trop de soin, nous n’avons pas retrouvé le Surface Book en deux morceaux, tablette d’un côté et clavier de l’autre. Aucune déformation ou faiblesse à la jonction des deux éléments n’a été observée. Chapeau Microsoft !
Troisième élément à ajouter, en main, l’habillage de magnésium est vraiment agréable à toucher et à regarder. On retrouve certaines sensations éprouvées avec les machines Apple ou encore avec le Dell XPS 13 voire, le Yoga 900 de Lenovo. Vous l’aurez compris, le Surface Book ne laisse pas insensible et laissé sur une table à la vue de tous, il suscite des compliments sur son physique. Pour un peu, il rougirait.
L’écran qu’on aimerait avoir sur tous les ultraportables haut de gamme
Au niveau de la dalle, il faut reconnaître que Microsoft a fait mouche, là aussi. Logée dans la partie tablette du Surface Book, la dalle (sans doute de l’IPS ou du VA améliorés) affiche le bureau de Windows 10 Pro en 3000 par 2000 pixels.
C’est donc un format 3/2, peu usuel dans un monde où le 16/9 règne en maître, mais pour autant très agréable pour regarder des vidéos, surfer sur Internet, etc.
Bien qu’étirée, l’image se déforme moins et même regarder du contenu 4K semble plus naturel ici que sur un écran de PC ultraportable classique. A l’œil nu, le rendu est parfois un peu flatteur mais force est de constater qu’il ne manque pas de piqué. Et, surtout, les noirs sont bien nets, ce qui est très agréable lorsqu’on regarde un film ou des photos.
Tactile oblige, le revêtement est brillant mais donne toutefois l’impression d’être légèrement traité antireflets. Cependant, les parasites lumineux captés depuis une fenêtre ou des néons n’en demeurent pas moins présents et, le faible angle d’ouverture de la charnière ne permet pas de jouer sur cette dernière afin de plus ou moins accentuer l’inclinaison de l’écran.
Ainsi pour lutter contre les reflets, il va falloir jouer sur la puissance du rétroéclairage de la dalle. Et, heureusement, Microsoft a eu la main généreuse. D’après notre sonde de test, on atteint presque les 400 cd/m2 (en moyenne sur 5 points de mesure), ce qui est un très bon score ! Et, côté contraste, c’est le carton plein également avec plus de 1800:1 mesurés. Un très bon écran donc que les rétines aimeront contempler et, aussi, sur lequel on peut prendre des notes à l’aide du Surface Pen.
Saisie manuscrite un peu plus lente que sur Surface Pro 4
Le Surface Pen, le stylo 2.0 de Microsoft, est donc aussi de la partie. Introduit avec la Surface Pro 4, ce nouvel outil de saisie manuscrite fait aussi office de pointeur lorsque la partie tablette n’est pas sur son clavier. Toujours aussi agréable à tenir en main, il vient s’aimanter sur le côté droit de l’ardoise ou… sur son dos, en bas à gauche.
A l’intérieur, c’est une petite pile AAAA qui se charge de l’alimenter. Impossible pour nous de mesurer son endurance mais il y a fort à parier que l’autonomie se compte en semaines voire en mois suivant l’utilisation que vous en faites. Et comme sur le précédent modèle, la mine accepte un nombre impressionnant de points de pressions et prendre des notes s’avère simple. Dessiner également. Toutefois nous avons remarqué un peu plus de latence que sur la Surface Pro 4 entre le moment où nous tracions nos lignes et celui où elles apparaissaient sur l’écran. Dommage.
Mentionnons également la présence des boutons dissimulés dans la partie plate du stylo qui permettent de mettre en action différentes fonctions à la volée comme, par exemple, la gomme. Le haut du stylo, quant à lui, dissimule toujours un bouton par l’intermédiaire duquel on peut faire des captures d’écran ou lancer One Note, rapidement, en lui appuyant entre une et plusieurs fois sur la tête.
Très utile lorsqu’on utilise la tablette seule, le stylo perd une grande partie de son intérêt lorsque l’ardoise est arrimée à son clavier. Du fait de la faible inclinaison de l’écran, pas facile de saisir des notes manuscrites sur le bas de l’écran. On se rabat donc assez naturellement sur les touches et le touchpad. Pour le plus grand plaisir de nos doigts.
Un excellent clavier avec batterie
Avec le Surface Book, Microsoft fait l’effort de livrer le clavier. « Et pour cause, c’est un morceau essentiel de l’appareil » nous direz-vous. De la Surface Pro 4 également, mais ce n’est pas pour autant qu’il est présent dans le carton. Bref.
La partie clavier du Surface Book est à l’image de la belle tablette. Il est fin (1,02 cm) et lui aussi entièrement recouvert de magnésium. Ses touches sont séparées, rétroéclairées (trois niveaux différents) et vraiment agréables à parcourir du bout des doigts. Le touchpad, quant à lui, offre une bonne surface de glisse, bien réactive et parfaitement proportionnée. Tant et si bien que les paumes droites et gauches ont autant d’espace l’une que l’autre où venir se poser afin de rendre les longues heures de saisie indolores.
Difficile de parler du clavier sans (re)parler de la fameuse touche qui commande l’éjection de la tablette. Et oui ! Impossible de saisir et tirer la tablette pour l’ôter du clavier, comme on le fait sur les autres appareils. Microsoft joue la carte de la sécurité et a implanté un système de verrouillage magnétique pour solidariser les deux éléments. Ainsi, un appui prolongé sur la touche fait passer la petite diode, présente à sa surface, de rouge à vert et un message s’inscrit à l’écran vous signifiant que vous pouvez retirer l’ardoise.
Agissez promptement car le créneau est serré. Il est aussi possible de commander l’éjection depuis Windows 10, par l’intermédiaire d’une petite icône située juste à côté de l’heure, dans la barre des tâches. Enfin, à noter, séparer les deux éléments reste possible même si le Surface Book n’est pas allumé. Il suffit de presser la touche pour que le mécanisme se mette en branle.
Attention toutefois, si la batterie logée dans le clavier est vide, impossible de commander la désolidarisation. Oui, vous avez bien lu, il y a une batterie à la fois dans le clavier et dans la tablette. De quoi garantir une endurance gargantuesque à l’engin ? C’est ce que nous allons tout de suite voir mais, avant, précisons que pour recharger la tablette, il n’est pas nécessaire de la laisser sur le clavier : un connecteur est présent sur la tranche basse de l’appareil.
Endurance : bien mais pourrait mieux faire pour le prix !
Microsoft a récemment déployé tout un pack de correctifs pour résoudre quelques petits soucis touchant la consommation électrique du Surface Book, son passage en veille ou encore sa capacité à rester vivace convenablement lorsque son chargeur secteur n’est pas enfiché dans le clavier.
Nous avons installé lesdits correctifs avant de recommencer tous nos tests. En particulier, ceux relatifs à l’autonomie pour lesquels nous avons dû refaire maintes fois nos mesures. Car, entre les plantages répétés lorsque la batterie de la tablette est vide et que celle du clavier prend le relais, l’impossibilité de sortir l’appareil de veille autrement que par un « hard reboot » ou encore les écrans roses nous mentionnant qu’un problème interne concernant la gestion de l’alimentation était survenu, mettant à mal un protocole au passage, il n’a pas été évident de recueillir des données fiables du premier coup! Cependant, nous avons vaincu l’hydre et voici les autonomies recueillies.
Seule, la tablette tient entre 1 h 44 et 3 h 24, tout dépend du niveau du rétroéclairage et de ce que vous faites… à sa surface. Reposée sur le clavier muni, lui, d’une grosse batterie, les scores oscillent entre 7 h 11 en autonomie polyvalente et 8 heures 45 en lecture vidéo.
Deux bons scores qui placent Surface Book au niveau du Spectre x360 de HP ou encore du MacBook 12, loin derrière l’iPad Pro (11h38 au maximum) ou encore le Dell XPS 13 (10h20). Des machines vendues bien moins chères que Surface Book mais pas aussi bien équipées.
Un gros moteur dans 8 mm d’épaisseur
A prix exorbitant, configuration exceptionnelle ! Ou pas loin. Pour justifier les 2920 euros demandés (oui, le prix n’a pas baissé en cours de test), Microsoft mise sur la crème de la crème en termes de composants.
Dans la tablette se trouvent un processeur Intel Core i7-6600U et 16 Go de mémoire. Une très bonne base pour faire tourner à peu près toutes les applications bureautiques, photos ou vidéos du moment. Pour le stockage, 512 Go de SSD se tiennent à disposition et offrent de très bonnes prestations en lecture/écriture puisque les modules obtiennent un excellent score de 4954 points sous PC Mark 8, l’un de nos logiciels de test.
Le petit ventilateur coincé dans l’ardoise ne produit pas plus de nuisance sonore qu’un modèle embarqué dans un ultraportable haut de gamme (35,87 dB). Cependant, le mercure a tendance à grimper au dos de la tablette (47,3°C) et sous le clavier (40,8°C) dès qu’on sollicite fortement les composants de la première ou des deux éléments en même temps. Et pour cause, la partie clavier n’embarque pas uniquement une batterie, des touches ou encore un touchpad et des connecteurs.
Il y a également une carte graphique NVIDIA coincée dans le boîtier en magnésium.
Jouer sous condition avec Surface Book
Lorsque la tablette n’est pas sur son clavier, le contrôleur graphique du processeur Intel qui se charge d’afficher l’image et quelques polygones sur la dalle. En revanche, une fois branchée à son clavier, la carte graphique NVIDIA logée dans ce dernier peut prendre le relais. Il semble que la machine choisisse automatiquement quelle puce graphique sollicitée en fonction des applications. Nous n’avons pas trouvé comment faire pour forcer l’utilisation de tel ou tel processeur 3D.
C’est donc une GeForce 830M (GM108), une carte d’entrée de gamme, qui est présente dans le clavier. Elle n’a pas vocation à faire tourner Call of Duty : Black Ops 3 à fond. Toutefois, elle peut tout de même donner le change quand il s’agit de jouer à des MOBA (Heroes of the Storm, DoTA 2) ou même à Counter Strike : GO, pour peu qu’on ne souhaite pas jouer avec tous les détails à fond, dans la définition native de la dalle.
Nos paramètres graphiques maison pour HoTS et ça tourne !
Le côté joueur de l’appareil est surement celui que nous nous attendions le moins à découvrir et… apprécier. Une bonne surprise donc. Techniquement, toutes les informations relatives à la carte graphique mais aussi à la connectique présente uniquement sur la partie clavier (à l’exception de la prise jack située sur le côté supérieur droit de l’ardoise) transitent par les nombreux connecteurs situés à la base de la charnière.
Ainsi, pour éviter tout dysfonctionnement ou conflit de pilotes, lorsque vous jouez à un jeu, il est impossible d’éjecter la tablette à moins de quitter le jeu. Il en va de même, plus généralement, pour n’importe quelle application ouverte et active sur laquelle vous êtes susceptible de perdre des données en séparant les deux éléments.
Ne craquez pas encore !
Le Surface Book est un appareil aussi particulier que peut l’être Surface Pro 4 et il est donc légitime de se demander s’il faut craquer ou pas pour lui. En l’état, non, pas encore. Selon nous, il faut attendre que Microsoft règle les problèmes impactant toujours la gestion de l’alimentation dans son ensemble. Ainsi que tous les dysfonctionnements qui, de temps en temps, provoquent des instabilités de Windows, avec écran bleu à répétition.
Et comme ils touchent aussi bien la version « d’entrée de gamme » à 1650 euros que le haut du panier testé ici, vendu presque 3000 euros (non, toujours pas de baisse, désolé), la patience est de mise.
Pour le reste, Surface Book s’en tire plutôt bien, rivalisant avec certains PC ultraportables plus conventionnels tant en termes d’autonomie que de performances dans les applis classiques. Notre version de test prend l’avantage dès qu’on aborde le chapitre de la 3D mais est-ce bien la fonction première de cet appareil ? Non, surement pas, c’est un « plus » produit à apprécier mais à ne pas trop valoriser car limité dans ses domaines de compétences.
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