Stromer ST2 S : la promesse
N’y allons pas par quatre chemins, ce vélo électrique, commercialisé près de 9 000 euros, est un monstre réservé à une clientèle aisée. Comptez, en effet, 2 à 4 fois moins cher (en fonction de votre sensibilité au design et au confort) pour un très bon vélo électrique de ville, offrant jusqu’à une centaine de kilomètres d’autonomie ainsi qu’une assistance pour adopter sans trop de mal une vitesse de croisière de 25 km/h.
Pourtant, ce Stromer ST2S pourrait bien trouver sa place sur le marché pour répondre, par exemple, à la demande d’une clientèle qui bouge beaucoup et très vite. Car c’est bien de cela qu’il s’agit, le ST2S est un véritable cyclomoteur pouvant vous tracter à plus de 45 km/h sur 70 à 180 km. Nous avons eu le produit en test via l’enseigne Freemoos, voici notre verdict.
Stromer ST2 S : la réalité
Accélérer plus fort qu’un scooter 50 cm3 en ville. Surprendre les automobilistes au démarrage d’un feu tricolore. Gravir sans fatigue les côtes que vous appréhendiez le plus à vélo ou encore diviser par deux (au moins) le temps de vos déplacements à bicyclette. Voilà dans les grandes lignes ce qui vous attend si vous craquez pour ce Stromer ST2S. C’est en tout cas ce qu’il ressort de ce test.
Mais avant de commencer, rappelons que certaines règles s’appliquent à ce type de vélo, vous les trouverez à la fin de notre test.
Un monstre de la route
Si vous trouvez que le ST2S à l’air imposant, vous ne vous trompez pas. Et il est aussi très lourd : près de 26 kilos. Oubliez alors l’idée de monter des escaliers en portant l’engin, sans maudire la gravité .
Mais une fois sur la route, son poids ne se ressent pour ainsi dire jamais. Son moteur de 500 watts intégré dans la roue à arrière développe une puissance et un couple étonnant (35 Nm annoncés). À la hauteur du prix nous direz-vous. Nous y reviendrons.
Le poids s’explique également par la présence d’une énorme batterie de 983 Wh qui pèse à elle seule près de 5,5 kg. Cette dernière est d’ailleurs le premier élément qui justifie le prix très élevé de ce vélo. On la trouve, par exemple en option, sur certains sites à près de 2000 euros. Il nous aurait fallu tester le ST2 S plus longtemps pour affiner notre jugement en termes d’autonomie. Mais nous sommes plutôt d’accord avec ce qui est annoncé par tous ceux qui ont essayé le vélo : Il tient entre 70 et 130 km en fonction des paramètres habituels : votre poids, le relief de la route, l’allure ou encore le choix du mode de l’assistance.
Parmi les autres composants justifiants quelque peu le prix, notons le système Shimano DI2 avec son un écran de contrôle (qui ne s’allume que lorsqu’on change de vitesse)
… le tout couplé à un dérailleur électronique XTR 11 vitesses, précis et d’une onctuosité remarquable
On trouve aussi deux disques montés d’étriers Magura qui mordent plutôt fort, notamment grâce à la bonne préhension des leviers pour cintre droit.
Bref c’est du lourd, mais on va vite se rendre compte que ce freinage à disque n’est pas surperflu.
Ce cyclomoteur est également équipé d’un éclairage modestement appelé Supernova dont la puissance annoncée de 2800 lumens se révèle redoutable sur la route. Le mode « plein phare » est très pratique pour les routes de campagne désertes, mais on se limitera au mode jour (à droite sur la photo ci-dessus) ou aux feux de croisement (à gauche) en ville.
Enfin, dernière touche de geekerie, le petit bloc LED à l’avant dissimule également une prise USB pour recharger un smartphone ou un GPS en puisant dans la batterie du vélo.
Une application mobile pour configurer son vélo
Le Stromer ST2S est un vélo connecté qui intègre sa propre carte SIM et il est possible de s’y connecter via l’application mobile Stromer Omni.
Assez classique, le premier écran qui s’affiche sur le mobile donne accès aux informations du vélo : le niveau de charge de la batterie, les kilomètres parcourus lors du dernier trajet ou encore la vitesse moyenne. Nous aurions aimé trouver une sorte de bilan carbone. Sans être franchement indispensable, ce dernier est au moins glorifiant quand on fait le choix d’acheter un vélo aussi cher qu’une moto. Mais il faudra s’en passer.
Le vélo intégrant un circuit GPS, on trouvera juste sous le premier écran une carte Google Maps qui permet de localiser le vélo. Un message d’alerte est d’ailleurs envoyé si on a verrouillé le moteur du vélo pour bloquer la roue (via l’application ou via l’écran dans le cadre grâce à un code à 5 chiffres) et que quelqu’un essaie de le déplacer.
Un autre onglet donne cette fois-ci accès à plus de précision sur le kilométrage total du vélo, le temps de roulage et, encore une fois, le niveau de charge de la batterie. Mais c’est l’interface de configuration du moteur Syno Drive qui nous intéresse le plus. Le Stromer ST2 S propose trois modes d’assistance.
Le premier est le mode éco, le troisième active l’assistance au maximum et, entre les deux, on découvre aussi un mode personnalisable. Ce dernier permet de faire des compromis entre la performance de l’assistance et l’autonomie. Pour cela trois critères peuvent être réglés : la puissance, le couple et l’agilité. Plus on pousse loin les « boutons » et plus l’autonomie se réduit. Sur ce coup-là, c’est à vous de jouer, en fonction de vos trajets et de votre forme physique.
Une fois les réglages effectués, tout se pilote depuis les commandes au guidon. L’écran intégré dans le cadre permet de savoir dans quel mode on roule et le niveau de charge restante.
Le Stormer ST2S est une vraie petite fusée
Comme nous le disions en introduction, le ST2 S est une vraie petite bombe. En quelques coups de pédales et moins de cinq secondes, l’assistance nous propulse à 45 km/h avec une facilité déconcertante. Ce sont aussi les automobilistes et les utilisateurs de petits scooters qui seront décontenancés par cette accélération.
Pour autant, si le revendeur de l’enseigne Freemoos nous a tout de même mis en garde sur le caractère nerveux du vélo, nous n’avons pas trouvé le ST2 S dangereux. Grâce au freinage, nous l’avons déjà dit, mais aussi grâce à la bonne adhérence de ses deux pneus Continental qui ont fait merveille sur notre parcours pluvieux. En revanche en forêt… on repassera. Les pneus patinent et le cadre du vélo n’est pas fait pour ça.
Étant dépourvu de toutes suspensions, le cadre fixe sur ST2 S encaisse les chocs (c’est du costaud)… tout comme le cycliste. À plus de 40 km/h, les aspérités se ressentent et les nids de poule deviennent dangereux. Heureusement, dans la plupart des cas, il y a toujours moyen de se trouver une bande de revêtement à peu près propre.
Nous terminerons ce test par quelques reflex qu’il faut acquérir, au fil du temps.
Par exemple, un appui prolongé sur la touche « plus » située sur le guidon active un mode « boost » qui maintient une vitesse constante à 20 km/h sans qu’il soit nécessaire de toucher aux pédales. Celui-ci est très pratique dans les longues courbes, où on peut prendre de l’inclinaison, sans avoir à pédaler.
Autre astuce : en pressant cette fois-ci longtemps le bouton « moins », on force la récupération d’énergie. Celle-ci peut être réglée selon cinq modes qui permettront de récupérer un peu de jus mais attention ces modes (dès le niveau 2) freinent le vélo et leur utilisation est à privilégier en descente.
Les conditions d’utilisation
Compte tenu de la puissance de son assistance qui lui permet d’atteindre les 45 km/h, ce Stromer ST2 S entre dans la catégorie des cyclomoteurs… ce qui change pas mal de choses. D’abord, lors de l’achat, comme pour un scooter, il sera livré avec une carte grise, car il doit être immatriculé. Mais rassurez-vous si le revendeur est conciliant, il prendra en charge la paperasse, tout comme le coût de cette carte grise. c’est le cas chez Freemoos. Il faudra aussi souscrire à une assurance : comptez environ 200 euros à l’année.
Autre contrainte, ce cyclomoteur impose de disposer d’une formation (permis AM). Sauf si vous êtes détenteur du permis de conduire depuis plus de 2 ans. Il faut aussi accepter de vous plier aux règles, qui ne sont pas les mêmes que pour un vélo classique. Interdit, par exemple, d’emprunter les pistes cyclables avec ce Stromer ST2 S. Dommage, car elles sont plus sûres et offrent parfois des raccourcis en empruntant des rues à contre-sens.
Enfin, pour rouler avec un tel engin, il faut aussi être équipé d’un casque bien spécifique, que certaines boutiques appellent “casques pour speed bike”. Deux références de casques sont conseillées, le Kali Java e-biker, vendu 169 euros et le Cratoni Vigor, vendu 210 euros. Ce dernier modèle présente l’avantage d’intégrer une visière ce qui, on vous l’assure, n’est pas surfait pour un vélo aussi rapide. À noter que des lunettes de vélos feront aussi l’affaire. Bref, vous l’aurez compris, on ne passe pas sur un coup de tête au cyclomoteur, mais une fois qu’on y a goûté, ce n’est que du bonheur.
(Crédits photos : David Nogueira)
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