Comme ses concurrents, Sony renouvelle sa gamme de smartphones en ce printemps. Pour le flagship tant attendu – le Xperia XZ Premium, il faudra encore attendre. C’est le plus abordable Xperia XA1 qui ouvre la marche. Pour un tarif de 299 euros, l’offre est séduisante : un joli design, un processeur cadencé à 2,3 GHz et un capteur photo de 23 Mpixels. Sur le papier, on a très envie d’y croire.
Design : la patte Sony fait son effet
Bien avant que Samsung et LG misent tout sur les écrans (presque) sans bord avec leurs Galaxy S8 et G6, Sony jouait déjà cette carte à sa façon. L’an dernier, l’écran du Xperia XA s’étendait sur toute la largeur de la façade avant. Mais contrairement aux deux modèles haut de gamme, de larges bandes noires encadrent ses limites supérieures et inférieures. Le XA1 conserve le même design, avec un format plus anguleux, qui se rapproche de celui du Xperia XZ.
Comme souvent chez Sony, la sobriété est de mise. A l’arrière, on ne retrouve que le capteur photo dans l’angle supérieur gauche – le smartphone n’est pas équipé de capteur d’empreintes digitales. A l’avant, aucun bouton physique n’est intégré. La tranche droite abrite les habituels boutons de réglage du volume et de mise en marche – toujours un minuscule cercle argenté. Sur la tranche gauche, le clapet pour accéder aux cartes SIM et microSD se retire d’un coup d’ongle. Le smartphone est équipé d’une prise jack – sur la tranche supérieure – et se charge par un port USB Type-C.
Le design franc et presque rétro de Sony tranche avec ce que l’on trouve actuellement sur le marché. Que ça plaise ou non – nous sommes plutôt du côté de ceux qui adhèrent, on ne peut qu’apprécier un fabricant qui parvient encore à se distinguer dans le domaine.
Sans bordures latérales autour de l’écran, l’appareil s’étend en longueur. Ses tranches parfaitement aplaties et ses 8 mm d’épaisseur permettent une prise en main très agréable. Les matériaux utilisés ne sont pas d’une grande noblesse (essentiellement du plastique), mais ils ont le mérite de bien prendre la lumière, de ne pas glisser, et de ne pas accumuler les traces de doigts. Esthétiquement, le Sony Xperia XA1 est l’un des appareils les plus séduisants dans cette gamme de prix.
Une qualité d’affichage perfectible
Une fois l’écran allumé, on constate que la zone d’affichage occupe 71% de la façade avant. Un chiffre proche de celui du Samsung Galaxy S7. Mais ici, pas question d’écran OLED, de Quad HD ou de luminosité record. L’écran de 5 pouces offre une modeste définition HD (pour une résolution de 294 ppp), suffisamment bonne pour le quotidien mais pas assez pour offrir l’image la plus fine.
Si la luminosité est correcte (504 cd/m²), le taux de contraste se limite à 1072:1. En jeu comme en vidéo, un léger voile gris recouvre l’écran. Sans être éliminatoire, la qualité d’affichage n’est pas le point fort du Xperia XA1.
L’appareil est livré sous Android 7.0 (Nougat), avec la surcouche Sony. Certains éléments – comme les notifications ou le menu des raccourcis – sont très proches de ceux de la version stock de l’OS de Google.
En revanche, les icônes et le menu des paramètres nous renvoient directement au début des années 2010, à une époque où le Material Design n’existait pas. Sony serait bien inspiré de revoir sa charte graphique, comme Samsung a su le faire avec succès. Le fabricant japonais devrait aussi songer à diminuer le nombre d’applications préinstallées.
Très réactif, suffisamment endurant
Lors du test du Sony Xperia XA, nous avions regretté de grosses lenteurs tactiles. Ces problèmes semblent réglés. Pour les tâches du quotidien (accès aux mails, réseaux sociaux, etc.), la réactivité est excellente. Même en jeu, le XA1 sait se défendre. Le MediaTek Helio P10 cadencé à 2,3 GHz (3 Go de mémoire vive, 32 Go de stockage) nous a permis de jouer à tous les titres, avec un bon niveau de détails graphiques. Là encore, l’amélioration par rapport au modèle de l’an dernier est significative.
Les processeurs MediaTek ne sont pas réputés pour leur bonne gestion de la consommation d’énergie. L’an dernier, le Xperia XA et son Helio P10 nous réservaient un record de médiocrité dans le domaine. Le XA1 redresse la barre et passe même du côté des bons élèves.
Lors de notre mesure d’autonomie polyvalente, il a tenu 8h39… contre 5h15 pour son prédécesseur. Cela n’en fait pas un appareil parmi les plus endurants, mais il vous permettra de tenir le coup jusqu’à la fin de la journée.
Notons que la note d’autonomie est grevée par de très mauvaises performances en communication – discussion en 3G, écran éteint. Le XA1 n’a tenu que 12h29, quand d’autres franchissent sans sourciller la barre des 20 heures. Une faiblesse que l’on retrouve fréquemment chez les appareils équipés d’un MediaTek P10 ou P20. La puce ne semble donc pas faite pour ceux qui veulent (beaucoup) téléphoner.
Photo : toujours pas
Entre Sony et la photo, l’histoire ressemble parfois à une tragédie. Le fabricant est celui qui fournit les capteurs photo de tous les meilleurs – y compris le Samsung Galaxy S8. Mais il ne parvient jamais à bien les exploiter sur ses propres appareils. Cette fois, la marque nous ressert son capteur de 23 Mpix, utilisé sur le Xperia Z5. Mais encore une fois, la définition ne fait pas tout, surtout lorsqu’elle est mal gérée. C’est le cas ici.
Si les conditions lumineuses sont idéales, le rendu sera bon, malgré un problème de gestion de la luminosité. Il faut souvent choisir entre une image très sombre ou complètement surexposée. Les détails sont là… mais uniquement au niveau de la zone de netteté, malheureusement trop réduite. Les couleurs manquent également de punch. Sans briller, le XA1 produira des images de bonne facture – qui passeront volontiers par la case filtres / retouche avant d’être diffusées sur les réseaux sociaux.
En basse lumière, l’appareil semble complètement dépassé par le trop plein de pixels. Les clichés sont flous, très peu détaillés. La qualité vidéo n’est pas non plus au rendez-vous. Les séquences sont saccadées et manquent de précision. On retrouve aussi ce qui fait l’une des grandes faiblesses de Sony : les problèmes d’exécution. L’apathie du système de mise au point s’ajoute à l’extrême lenteur de prise de vue. Comptez jusqu’à une bonne seconde entre chaque cliché, même dans de bonnes conditions.
Si vous désirez revoir vos photos, il faudra aussi être patient. Entre l’ouverture de l’image et son affichage en pleine définition, nous avons parfois eu besoin d’une dizaine de secondes. Proposer plein de mégapixels (qui ne servent à rien), pourquoi pas. Intégrer un capteur à la portée du smartphone qui le supporte, c’est mieux.
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