Sony VPL-VW300ES : la promesse
Si vous n’êtes ni un féru de Home Cinema, ni un professionnel, et qui plus est pas forcément disposés à mettre 7000 euros dans un vidéoprojecteur qui va constituer votre propre salle de cinéma : passez votre chemin. Ici, Sony vend du rêve avec son VPL-VW300ES… et il n’est pas accessible à tous. La principale promesse de ce monstre de la vidéoprojection est de vous livrer une image 4K dans votre salon. Le souci, c’est que le contenu « n’existe pas » pour le grand public. Nous l’avons testé avec des vidéos fournies par Sony, mais aussi avec des Blu-ray Full HD, histoire d’apprécier la qualité de ses technologies d’améliorations de l’image. Voici notre verdict.
Sony VPL-VW300ES : la réalité
Côté gabarit, c’est sûr, le Sony VPL-VW300ES vous en donne pour votre argent. Ce monstre mesure près de 47 cm de profondeur, 50 cm en largeur et 20 cm en hauteur pour un poids de 14 kilos. Pour l’accrocher au plafond, il faudra donc envisager un système sur mesure. Quitte à investir une telle somme dans un vidéoprojecteur, autant le faire installer par un professionnel. Indiquons toutefois aux bricoleurs qu’ils devront investir dans une belle potence, recommandée par Sony, la PSS-H10, vendue environ 900 euros. C’est aussi cher qu’un bon vidéoprojecteur Full HD classique.
Mais passons, Sony n’adresse pas la même cible. Et puis l’avantage de ce VPL-VW30ES, c’est que son électronique autorise une grande l’attitude pour l’installation. Son bloc optique motorisé propose non seulement un rapport de zoom très ample (x2.06), mais il offre en plus une fonction « lens shift » permettant de décentrer l’image de manière très importante : +/- 85% à la verticale et +/- 30% à l’horizontale. Nous avons d’ailleurs illustré cette fonction dans notre vidéo sur le Sony VPL-VW300ES.
Vidéoprojecteur 4K cherche contenu désespérément
Allons à l’essentiel, le Sony VPL-VW300ES met une sacrée claque visuelle lorsqu’on l’utilise avec du contenu 4K (4096 x 2160 pixels). Le trio de matrices SXRD nous en met plein les yeux avec des images dynamiques, non pas par une luminosité éclatante (au contraire, elle est assez classique et il faut fermer les volets pour en profiter), mais plutôt par la large palette de couleurs qui inondent la toile. Nous en sommes à peine à effectuer notre premières mesures que ce vidéoprojecteur nous plaît déjà. Il faut dire que nous l’évaluons dans les meilleures conditions possibles. Faute de contenu 4K disponible sur le marché, Sony nous a livré un disque dur avec des boucles vidéos en ultra haute définition. Les détails comme les couleurs y sont saisissants. Sur ces mêmes boucles de démos, nous n’avons pas constaté d’effet désagréable à l’image. La fluidité est bonne et l’alignement des matrices visiblement bien maîtrisé puisque nous n’avons pas constaté de « dédoublement » des contours de l’image, ni d’effets de frange de couleurs.
Notons par ailleurs que l’image qu’il projette est plus grande que la moyenne. Avec 2 mètres de recul, il affiche 1,8m de diagonale, là où la moyenne se situe plutôt à 1,6m.
Un upscalling pas franchement percutant
C’est un fait, l’image 4K affichée par ce vidéoprojecteur est sublime. Toutefois, faute de véritable master 4K dans notre vidéothèque, nous l’avons évidemment testé avec des Blu-Ray. C’est là qu’entre en jeu le processeur 4K X-Reality Pro, et deux technos maison : « l’analyse d’image » et la « reality creation ». Il s’agit de procédés d’amélioration visant à sublimer une image Full HD pour lui donner une sensation de piqué au rendu proche d’une image 4K. Dans les faits, ce traitement n’est pas toujours bien visible et lorsque c’est le cas, on a surtout l’impression que le vidéoprojecteur s’est contenté d’ajouter un peu de grain sur l’image pour forcer les détails. Difficile alors d’affirmer que cette image retraitée est nettement meilleure que la projection Full HD d’origine. Dans le meilleur des cas, on peut espérer un léger mieux, mais la solution ne fait pas de miracle. Il paraît évident qu’elle serait meilleure avec une véritable source 4K. Quoi qu’il en soit, cette techno est intégrée à ce projo de luxe, alors pourquoi s’en passer ?
Une justesse qui prime sur la luminosité
Après nos séances de projection vient le temps des mesures. La première confirme d’ailleurs notre ressenti quant à la luminosité de l’appareil. Le Sony VPL-VW300ES embarque une lampe qui n’est pas particulièrement puissante : 1500 ANSI Lumens. Notez d’ailleurs qu’il vous en coûtera environ 380 euros pour la remplacer (référence LMP-H230) lorsqu’elle montrera des signes de faiblesses. Sony n’indique aucune durée de vie pour la lampe. Elle devrait être comprise entre 4000 à 5000 heures… on l’espère en tout cas.
Pour en revenir aux mesures de notre sonde, elles sont tout juste convenables : environ 235 cd/m² en mode par défaut comme en mode cinéma. Sur un tel appareil haut de gamme, on s’attendait à mieux. Toutefois, le fort taux de contraste du VPL-VW300ES rattrape bien le coup. En mode cinéma nous avons mesuré un taux de contraste de 6677:1, qui est à l’origine de cette image dynamique que nous abordions plus haut. Une projection haute en couleurs et juste, qui plus est. La fidélité des couleurs est bonne. Sur toute la plage de nos mesures, les aplats de couleurs sont fidèles et on ne note pas de saturation ni de dominante d’une des couleurs (rouge, du bleu ou du vert). Bref, l’image est fidèle et agréable à l’oeil.
La 3D en option : carton rouge !
Ce n’est pas vraiment une surprise : la 3D est de très bonne qualité sur le Sony VPL-VW300ES. La sensation de jaillissement est proche de celle ressentie au cinéma et nous n’avons constaté aucun phénomène d’image fantôme. Pas de quoi s’emballer pour autant, l’Epson EH-TW6600W fait aussi bien. Mais ici, ça coince au niveau de l’offre. Pour profiter d’une image en relief, il faut acheter les lunettes en plus. Comptez environ 60 euros par paire sur le net (référence TDG-BT500A). Autant sur un appareil à moins de 1000 euros, on veut bien considérer que ce soit une option, autant sur un modèle à 7000 euros, on exige au moins quatre paires, pour en faire profiter toute la famille.
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