ULT pour « ultimate ». Avec cette toute nouvelle gamme, Sony veut en donner pour leur argent aux amateurs de basses. Les amoureux de hip-hop sont ici la première cible de ces produits (ce casque et trois enceintes). Pour y parvenir, la marque japonaise a non seulement orienté la signature sonore par défaut de l’appareil, mais y a ajouté aussi une arme secrète : le bouton ULT. Dédié exclusivement aux basses, il permet de basculer vers les modes « deep bass » et « attack bass ».
Avant de savoir si ce système est efficace, jetons tout de même un premier coup d’œil à cet objet. Plutôt élégant dans la version blanche qui nous a été prêtée par Sony, il est également disponible en noir et vert. Les plastiques mats utilisés ici sont à la hauteur du prix affiché de 200 euros : moins qualitatifs que sur le haut de gamme 1000X de la marque, mais pas bas de gamme du tout. Sur le haut des écouteurs, cachées par les charnières, mais débordant légèrement en arc de cercle sur l’extérieur, se trouvent des grilles permettant de réduire la pression acoustique.
Une finition sobre avec quelques touches voyantes
Les logos Sony et ULT sur le bouton dédié arborent un effet holographique dont la couleur varie en fonction de l’incidence de la lumière. C’est très réussi et ça ajoute une touche séduisante à un ensemble finalement assez sage. Non loin de ce bouton plutôt voyant, sont placés aussi sur l’écouteur gauche deux autres touches plus discrètes : une pour l’alimentation, une autre pour jongler entre les différents modes de réduction de bruit. On note également la présence d’une prise jack 3,5 mm.
Pour contrôler le volume et la lecture, il faut en revanche passer par la surface tactile de l’écouteur droit. Attention toutefois, elle est très sensible et nous l’avons souvent déclenchée simplement en manipulant le casque. Enfin, c’est en laissant posée la paume entière de la main sur cet écouteur droit que le mode « attention rapide » se déclenche, baissant le son et activant le mode transparence.
L’assemblage est globalement réussi, même si un jeu est présent sur le système coulissant de l’arceau. Celui-ci est rembourré dans sa partie haute, tout comme les écouteurs dont les coussinets sont généreux. Avec 255 grammes affichés sur notre balance, le casque est relativement léger et nous avons ainsi pu le porter durant des heures sans aucune gène. Autre bon point : le casque se plie complètement à plat pour être plus compact et se ranger dans sa housse rigide de bonne facture. On peut également y loger, le câble USB-A vers USB/C ainsi que le câble jack 3,5 mm fournis.
Application complète, mais parfois complexe
Si cet ULT Wear peut tout à fait être utilisé sans l’application Sony Headphones Connect, son emploi est cependant conseillé. Considérée comme l’une des plus complètes du marché, elle propose une personnalisation assez poussée : activation du Bluetooth multipoint, de la surface tactile, réglage du bouton dédié à l’ANC, extinction automatique (le casque est aussi pourvu d’un détecteur de port) ou encore le téléchargement des mises à jour.
C’est aussi via cette application que l’on a accès à l’égalisation avec 8 préréglages et la possibilité de l’ajuster manuellement sur 5 bandes. D’autres fonctions sont plus anecdotiques, voire inutiles. Il en est ainsi pour le contrôle adaptatif du son qui module la réduction de bruit active et la transparence en fonction du lieu où est géolocalisée l’application. Même chose pour la rubrique Badge qui tente de gamifier l’utilisation du casque en attribuant des récompenses selon les actions que l’on effectue. Tout cela complique ainsi l’interface de l’application inutilement, sans vraiment apporter de plus-value au quotidien.
Réduction de bruit bluffante
Autant l’avouer, on était très curieux de savoir comment Sony s’en sortirait sur la question de la réduction de bruit active sur ce casque à 200 euros. La marque japonaise s’est fait une spécialité de la question depuis plusieurs années avec sa gamme 1000X, mais vendue deux fois plus cher que cet ULT Wear. La présence de la même puce V1 que dans le modèle haut de gamme laissait toutefois présager d’une performance a priori pas au rabais. Et autant dire que l’on n’est pas déçu, le casque possède certainement l’un des meilleurs ANC dans cette fourchette de prix, si ce n’est tout simplement le meilleur.
On n’atteint pas tout à fait les sommets du 1000XM5 ou du QuietComfort Ultra de Bose, mais on n’en est pas loin du tout. Que ce soient les bruits de circulation dans une rue ou de roulement dans les transports en commun, l’ULT Wear parvient à atténuer à peu près toutes les fréquences de bruits dérangeants. Le mode transparent est lui aussi un régal, très fidèle à la réalité, preuve en est de la qualité des micros et des algorithmes implémentés par les ingénieurs de Sony. La qualité des appels téléphoniques le confirme d’ailleurs, notre voix est restée limpide pour nos correspondants. Bien entendu, dans un environnement silencieux, mais dès que du bruit se fait sentir, ils restent quand même performants, parvenant à bien différencier les conversations du fond sonore, sans trop d’artefacts intempestifs.
Des basses, mais pas seulement
La qualité audio n’est pas en reste, avec l’utilisation d’imposants transducteurs de 40 mm de diamètre. Comme pouvait le laisser penser leur taille et le positionnement marketing du casque, les basses sont mises en avant, même lorsque les modes « deep bass » et « attack bass » ne sont pas activés via le bouton ULT. Dans ce mode de fonctionnement neutre, le casque est certes basseux, mais reste malgré tout équilibré, sans jamais masquer le reste du spectre sonore. On se surprend même à pouvoir écouter de la musique classique, grâce à son sens du détail et une dynamique vraiment étonnants.
Mais quand on s’aventure sur les terres du hip-hop ou des musiques électroniques, c’est là que tout le potentiel de l’appareil s’exprime. Et autant dire que dès que l’on presse ce fameux bouton ULT, c’est du sauvage ; plus encore avec le niveau « attack bass » le plus puissant. Sur Under The Influence des Chemical Brothers, un morceau connu pour son glissando vers les infrabasses, on sent les vibrations jusque dans les os de notre crâne. La pression acoustique affichée dans l’application augmente ainsi jusqu’à 8 dB entre le mode neutre et ce mode ultime. Et cela seulement grâce aux basses, c’est considérable.
On apprécie d’autant plus la compatibilité avec le codec LDAC (seulement sur Android) qui permet de profiter d’un signal sans perte, pour peu qu’on utilise des fichiers ou un service de streaming compatibles. Dans cette configuration, la dynamique de l’ULT Wear s’exprime encore mieux, le casque semble respirer pleinement et exploiter l’ensemble de ses capacités. Les basses sont encore plus précises, sans ronronnement intempestif, preuve d’une bonne gestion du mouvement par les membranes des transducteurs.
Enfin, l’autonomie est à la hauteur du reste des performances. Selon les tests du 01Lab, nous avons atteint les 41 heures 54 avec l’annulation de bruit active ! De quoi voir venir et profiter longuement des basses de cet ULT.
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