Sony Cyber-shot RX10 Mark II : la promesse
Deux ans après la sortie de ce que l’histoire retiendra comme le premier bridge expert à grand capteur de l’histoire, Sony met à jour son RX10 dans cette version Mark II. Une évolution du Mark I puisqu’elle reprend l’essentiel de la première mouture – l’optique, le boîtier, la définition de 20 Mpix, etc. Mais avec une électronique améliorée qui permet à ce RX10 Mark II de profiter de la vidéo 4K de manière native, d’une rafale plus performante et de raffinements techniques comme la vidéo à très haute vitesse.
Sony Cyber-shot RX10 Mark II : la réalité
Pas de (mauvaise) surprise quant à la qualité de fabrication, le RX10 Mark II est comme son aïeul un boîtier bien construit, plutôt robuste et offrant une bonne prise en main. On regrette toujours cette mollesse à l’allumage (une bonne seconde et demie) mais une fois initialisé l’appareil est plus nerveux que son pépère de prédécesseur.
Les boutons tombent bien sous la main à part celui de la vidéo – nous y reviendront – et le clic rassurant des molettes confirme la montée en qualité des boîtiers Sony.
Ergonomie : du bon… et du moins bon
La prise en main de ce petit champion est très agréable : le boîtier est bien équilibré, le déclencheur et la molette d’exposition tombent parfaitement sous la main, le viseur électronique bien contrasté et confortable. Globalement, le RX10 Mk II est un boîtier très agréable à manipuler.
Ce qui ne veut pas dire qu’il est parfait : les menus sont un peu trop à rallonge à notre goût et surtout beaucoup moins agréables à l’oeil que chez Canon par exemple – bon, c’est quand même moins moche que chez Fuji ou Olympus.
Pour une raison que nous qualifierons désormais de «mystique», l’écran n’est toujours pas tactile. Ce qui est idiot : quand on a essayé le mode focus + déclenchement que l’on retrouve chez nombre de marques – Panasonic, Olympus ou Samsung – on se surprend à pester contre son absence notamment quand on cadre et shoote à hauteur de ventre ou lorsque le boîtier est sur trépied. Sony ne veut toujours pas du tactile dans ses appareils photo et nous ne comprenons toujours pas pourquoi (une exception toutefois, le NEX-5R).
Optique lumineuse
Sony a conservé la même optique équivalente 24-200 mm f/2.8 du premier RX10, un modèle bien piqué et à la construction irréprochable. Elle représentait à sa sortie une forme de graal pour les utilisateurs de reflex puisqu’elle combine les plages 24-70 mm et 70-200 mm, les deux zooms phares du photojournalisme.
Si les amateurs de zoom x50 000 des bridges à 300 euros se moqueront de ce zoom «seulement» x8, les experts de la photo savent bien qu’en limitant la plage optique Sony a pu maintenir un très bon niveau de qualité dans un format plutôt compact.
Qualité d’image d’un bon reflex familial
L’optique et le nouveau capteur forment une belle équipe et les clichés sont étonnamment piqués même en jpeg comme vous pouvez le constater sur notre album Flickr.
Même si le capteur 1 pouce est plus petit qu’un capteur APS-C de reflex familial, l’optique arrive tout à fait à produire de beaux arrière-plans flous même en grand angle. La formule optique n’est pas trop sensible au flare, c’est à dire les rayons directs du soleil.
Pas de révolution, le capteur 1 pouce conserve la définition de 20 Mpix de son prédécesseur. Mais il profite d’un petit boost de la montée en hautes sensibilités, une amélioration imputable à cette version améliorée du capteur mais sans doute aussi au processeur d’image, dopé aux hormones puisque c’est lui qui doit gérer le mode vidéo ultra rapide (lire plus loin).
Même à 5000 ISO (ici en mode auto), ce crâne de tigre à dent de sabre du nouveau Musée de l’homme offre toujours beaucoup de détails et des couleurs correctes.
Si à 12 800 ISO le RX10 Mark II offre une qualité d’image trop dégradée, on n’a cependant aucun scrupule à pousser à 3200 voire 5000 ISO, ce qui est un petit cran au-dessus du FZ1000 de Panasonic – lire plus loin.
Les capteurs 1 pouce sont désormais à même de concurrencer les capteurs APS-C d’il y a 2-3 ans et ce dans des formats de boîtier plus compacts.
4K et ergonomie de l’optique au top
La principale nouveauté du RX10 Mark II est la présence de la vidéo 4K, une définition qui n’était accessible que via un enregistreur externe HDMI avec le Mark I. La qualité d’encodage est, fort logiquement, excellente et on apprécie le fait de pouvoir régler la sensibilité de l’autofocus – un héritage de l’Alpha A99, premier boîtier de la marque à intégrer une telle fonction.
Aux performances vidéo et interfaces s’ajoute un bouton à curseur “CLICK” a priori anodin qui plaira aux vidéastes. Si les photographes ont besoin de sentir le “clic” de changement de valeur de l’ouverture, cette bague produit un bruit qui vient parfois gâcher les séquences vidéo si on utilise le microphone. Ce curseur permet tout simplement d’activer ou désactiver le clic, ce qui satisfait tout le monde.
Ralentis léchés mais contraignants
Outre un AF plus rapide, une rafale plus musclée et un petit gain de qualité d’image en basses luminosité, le nouveau capteur du RX10 Mark II offre aussi une amélioration inédite chez Sony : une vitesse de lecture ultra rapide. En intégrant la mémoire vive directement à l’arrière ce de capteur et en dopant son processeur aux hormones, Sony lui permet de capturer des séquences vidéo dites « HFR » (high framerate, c’est-à-dire très rapide) et ce jusqu’à 1000 i/s.
Faut que ça swing !
Dans les faits, l’utilisation de la vidéo au ralenti est un peu frustrante : la séquence est très limitée dans le temps. Il faut donc déclencher au bon moment et la vidéo prend beaucoup de temps à être traitée par le boîtier. Le mode le plus rapide à 1000 i/s nécessite beaucoup de lumière et diminue la définition initiale (même si le fichier final est étiré en Full HD), c’est pourquoi nous avons préféré utiliser le mode 250 i/s pour notre fichier vidéo de test, dont vous voyez une capture ci-dessus et que vous pouvez télécharger sur notre album Flickr.
Notre avis quant à ce mode est plutôt positif mais nous attendons de Sony de produire des mises à jour de firmware afin d’améliorer l’usage et les performances de cette fonctionnalité, idéale pour détecter les défauts de votre swing.
Attention à la compatibilité des cartes mémoire
Vous êtes intéressés par ce RX10 Mark II et vous allez acheter une carte mémoire ? Alors Achtung comme disent nos amis Allemands : nombre de cartes mémoires NE SONT PAS compatibles avec les modes 4K et le mode HFR.
Le plus dramatique c’est que certaines de nos cartes haut de gamme de dernière génération – SDHC UHS-II, etc. – ne fonctionnent pas. Il faut absolument une carte SDXC UHS-I U3 pour profiter de ces modes et aucune mise à jour de firmware n’y fera puisque les équipes japonaises de la marque nous ont affirmé qu’il s’agissait d’un choix hardware. Vous voilà avertis.
Face au FZ1000
Jusqu’ici, notre bridge expert de référence était le Panasonic Lumix FZ1000, un boîtier lui aussi doté d’un capteur 1 pouce de 20 Mpix et d’une bonne optique. L’arrivée du RX10 Mark II change-t-elle quelque chose ?
Absolument pas. Oui le RX10 Mk II est un peu plus robuste, offre une optique plus lumineuse en bout de zoom, un mode vidéo ultra-rapide et une montée en ISO un poil meilleure. Mais le FZ1000 offre une puissance de zoom doublée tout en restant lumineux (de f/2.8 à f/4), un mode vidéo 4K lui aussi excellent et des performances générales du même niveau.
Et surtout le FZ1000 se négocie aux alentours de 700 € sur le net quand le RX10 Mark II coûte 1600 €. Une différence de prix absurde aux regards de leurs performances et équipements respectifs : pour le prix du Sony on s’offre deux Panasonic avec les cartes mémoires et les housses ! La technologie a certes un prix, mais ici l’écart n’est pas justifié.
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