Sony Cyber-shot HX90V : la promesse
Si vous nous demandez quelle devrait être la fiche technique du compact de voyage parfait, nous répondrions qu’il devrait avoir : un viseur électronique pour cadrer quand la lumière est trop forte et un écran orientable – au moins en mode autoportrait pour satisfaire notre narcissisme.
En outre, il devrait être paramétrable, proposer une bague de réglage autour de l’optique pour accéder rapidement à certaines fonctions ou encore, que ses capacités vidéo devraient être avancées. Et ce n’est que le début ! Ce qui est complètement fou, c’est que c’est « pile-poil » la description du nouveau fleuron des compacts ultra-zoom de Sony : le Cyber-shot HX90V. Fausses promesses ou vraie bonne surprise ?
Sony Cyber-shot HX90V : la réalité
Le Cyber-shot HX90V n’est pas le premier compact ultra-zoom à proposer un viseur électronique. Il rejoint le Panasonic TZ70, sorti en début d’année et premier ultra-zoom à être ainsi équipé. Le TZ70 offre cependant un gabarit un peu plus gros puisque son viseur n’est pas de type périscopique. A l’inverse du HX90V qui, en plus, a l’avantage de la qualité d’image, tout étant un peu plus réactif et lumineux. La solidité sur le long terme nous semble cependant être du côté de Panasonic, puisqu’il n’y a pas de mécanisme.
La trinité technique
Enfin un appareil qui propose viseur électronique ET écran orientable en mode “selfie” !
Cela fait des années que nous attendions cela : l’intégration d’un écran orientable (en mode Autoportrait), d’un flash pop-up (pour éviter les yeux rouges) et d’un viseur électronique dans un boîtier compact. Et nous ne comptons plus les discours des ingénieurs des différentes marques qui martèlent que « c’est impossible », « c’est trop cher », « c’est compliqué ». Avec le HX90V, la réponse des ingénieurs de Sony fait écho au slogan des années 80 de la marque nippone : « J’en ai rêvé, Sony l’a fait ».
Pour la forme et puisque nous ne sommes jamais contents, on va quand même critiquer un peu : l’écran n’est pas tactile. Ce raffinement mis à part, c’est une vraie démonstration technologique à laquelle s’est livré l’électronicien.
Zoom x30 format pocket
A peine 245 g dans la balance carte mémoire et batterie comprises : le Cyber-shot HX90V est un concentré de technologies qui permet de glisser un zoom ultra-puissant x30 – 24-270 mm ! – dans n’importe quelle poche de vêtement. Il y a quelques années à peine, seuls les bridges offraient une telle puissance et ce dans un format bien plus encombrant. Et le plus fort, c’est que la qualité d’image est au moins aussi bonne.
Côté ergonomie, Sony a bien travaillé sa copie et le HX90V propose un vrai petit grip qui facilite la prise en main, un élément important surtout quand on est en bout de son très long zoom. Seul reproche ergonomique : sa lenteur au démarrage qui avoisine les 3 secondes. Agaçante pour certains, rédhiboire pour d’autres, cette lenteur à l’allumage doit être prise en compte si vous comptez photographier des scènes d’action. Dans ce cas, le compact doit rester allumé coûte que coûte.
Qualité d’image : le prix de l’ultra-zoom
Avec une telle amplitude de zoom dans un boîtier si petit, il n’y a pas de miracles possibles : certes convenables, les clichés manquent, pour l’œil exercé, de piqué et de relief. Ce n’est pas l’apanage du HX90V, mais une limite du genre des « compacts à zoom ultra puissant ». En photo on n’a jamais rien sans rien : le rapport compacité/équipement force les ingénieurs à choisir des petits capteurs, des optiques un peu moins lumineuses, etc. Il ne saurait donc proposer la même qualité d’image qu’un bon vieux RX100, un compact à grand capteur mais au zoom 8 fois moins performant. On ne peut pas tout avoir ! (jetez un coup d’oeil à notre album Flickr pour vous faire votre propre idée en téléchargeant les images originales sur votre ordinateur).
A 1600 ISO, les détails sont bien lissés.
En poussant toujours plus loin la puissance des zooms, les constructeurs répondent bien sûr à des besoins marketing – ah, le marché. Mais si on étudie l’intérêt de l’engin sous le prisme de la qualité d’image, il serait préférable de limiter la quantité de pixels et la puissance du zoom. Un bon capteur 12 Mpix avec zoom x16/x20 pourrait donner une meilleure qualité d’image. Faisable par tous et surtout, souhaitable.
Vidéo : jusqu’à 50 mbits/s en XAVCS !
Si le HX90V ne franchit pas la frontière de la 4K, son mode Full HD (1920 x 1080 points) est plus que luxueux. Avec le traditionnel codec AVCHD, on a droit à un encodage à 28 Mbit/s en 50p/60p (PAL ou NTSC), ce qui le place déjà dans le haut du panier des compacts. Mais il propose surtout le nouveau codec XAVCS, un codec qui combine meilleure qualité d’image ET meilleure compression. En XAVCS les débits Full HD atteignent 50 mbit/s à 50 images par secondes, ce qui produit des séquences à la fois très fluides et très détaillées. Revers de la médaille : il vous faudra investir dans une carte mémoire haut de gamme très rapide afin de suivre le débit imposé par cette compression.
On rêve d’une version « pour sauvages »
Le viseur intégré télescopique c’est impressionnant, mais c’est forcément plus fragile qu’un viseur fixe.
Le HX90V pourrait être le parfait compact du baroudeur s’il était plus renforcé. S’il n’est pas fragile à proprement parlé, cet appareil n’en reste pas moins « standard ». Et, on aimerait bien que Sony, qui privilégie toujours la miniaturisation sur la résistance de ses produits, fasse l’effort de « blinder » un de ses appareils afin que nous puissions le conseiller aux voyageurs au long cours. Ne vous méprenez pas toutefois : le HX90V est aussi légitime que le TZ70 de Panasonic dans ce rôle ! Mais les explorateurs continuent de préférer les compacts renforcés type Olympus TG-4, presque indestructibles, mais équipés d’un zoom anémique (x4).
Bon point cependant, en désactivant toutes les fanfreluches – GPS, Wi-Fi, NFC, etc. – la batterie de ce compact tient plus de 420 images. Attention : contrairement à ce que l’on pourrait penser, le viseur est très consommateur en énergie ! Wi-Fi activé, le HX90V est censé tenir 390 images par charge ; avec le viseur, cette valeur descend à 360 images.
Face au Panasonic TZ70
Côté qualité d’image il n’y a pas de grandes différences entre le HX90V et le TZ70 de Panasonic : si le capteur 18 Mpix de Sony offre une meilleure définition (18 Mpix), celui de 12 Mpix du Panasonic propose des images plus piquées et une meilleure montée en ISO.
Pour les photographes, la bague programmable autour de l’optique du HX90V offre une souplesse d’utilisation supplémentaire que l’on ne retrouve pas sur le TZ70.
Les offres en matière de codecs vidéo sont aussi un petit cran au-dessus chez Sony, avec la possibilité de tourner en XAVC-S, un format qui conserve mieux les détails et compresse encore mieux que le h.264. Le TZ70 a cependant un bon argument pour lui : son prix. Quand le HX90V se négocie à 450 euros, on dégotte le TZ70 à 370 euros chez de grandes enseignes.
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