Sony Alpha A7 Mark II : la promesse
Sony a toujours été un maître de la miniaturisation. Mais dans le domaine de la photo, où l’ergonomie et la prise en main sont pour certains aussi importantes que la qualité d’image, les premiers NEX et même les premiers Alpha plein format (A7 et A7R) pâtissaient un peu de cette tendance du « trop petit ». D’une part nos mains occidentales sont généralement plus grandes et grosses que celles de nos amis nippons, d’autre part en dessous d’un certain volume, la préhension est plus difficile, a fortiori lorsque les boîtiers sont équipés de lourdes optiques.
Avec l’Alpha a7 Mark II, non seulement Sony a mis à jour certains éléments comme la stabilisation du capteur, mais il a aussi revu la prise en main. De quoi faire de son boîtier un must ?
Sony Alpha A7 Mark II : la réalité
La grande nouveauté technologique de l’Alpha a7 Mark II est la stabilisation de son capteur. Jusqu’ici, Sony ne stabilisait que les optiques, donc non seulement c’est une nouveauté pour la marque, mais c’est aussi une prouesse car il s’agit là du premier capteur plein format à être ainsi stabilisé (allo Leica ?). Et contrairement à ce que les rumeurs annonçaient, cette stabilisation sur 5 axes n’a rien à voir avec celle qu’Olympus a intégré dans les OM-D E-M5 et OM-D E-M1 puisque le système made by Sony fonctionne par le biais d’électro-aimants, et non par le biais de ressorts. Le capteur est similaire à celui du premier a7 et ne déçoit pas : les clichés sont beaux et, selon la qualité de l’optique, très riches en détails.
Stabilisation du capteur
Du zoom d’entrée de gamme 28-70 mm f/3.5-5.6 avec lequel l’a7 Mark II est livré jusqu’au 24-70 mm f/4 haut de gamme, tous les zooms de Sony sont stabilisés. Inutile cependant de choisir l’un ou l’autre des procédés de stabilisation, c’est le boîtier qui choisit la plus appropriée selon les interférences à corriger. Il préfère passer par la stabilisation optique pour compenser les mouvements parasites du photographe et le tangage, celle du capteur pour compenser les déplacements selon les axes horizontaux (x) verticaux (y) et le roulis. Une stabilisation « 5 axes » qui offre un gain de 3 vitesses en moyenne. Exemple : quand il faut être au 1/250e avec une optique non stabilisée, ce procédé rend possible la prise de photos nettes au 1/30e de seconde. Un vrai cadeau pour les anciennes optiques qui limite donc la montée en ISO et améliore donc la qualité d’image finale (plus on est bas en sensibilité, plus les détails sont conservés).
Cadeau pour les focales fixes et les optiques manuelles
Avec son capteur plein format, l’Alpha a7 et ses frères les a7R et a7S ont séduit un grand nombre de photographes. Parmi eux, nombre d’utilisateurs de vieilles optiques mécaniques, qu’elles soient siglées Canon, Nikon ou Leica. C’était pour eux le plaisir de réutiliser des « cailloux » de grande qualité en mode numérique sans avoir à se ruiner. Le hic pour ces photographes, c’est qu’outre l’absence d’autofocus (ce qui a son charme), l’absence de stabilisation, notamment sur les focales supérieures à 50 mm, peut s’avérer handicapant. L’arrivée de la stabilisation du capteur est donc du pain béni pour ces vieilles optiques, et renforce l’intérêt de l’A7 Mark II pour ces utilisateurs même si, sur celles qui sont dépourvues de connecteurs électroniques, la stabilisation sera limitée. Attention : pour les optiques non reconnues par le boîtier, il faut indiquer à l’appareil la focale de celle-ci afin qu’il ajuste le système de stabilisation par rapport à cette valeur (plus la focale est longue, plus la correction doit être forte).
Anti-aliasing bien géré
Les capteurs CMOS comme celui qui équipe ce boîtier existent en deux parfums : avec ou sans filtre passe-bas (ou filtre anti-aliasing). La majeure partie des capteurs sont équipés de ce filtre qui, s’il limite les effets de moiré causés par la structure répétitive du capteur d’un côté, fait perdre du punch aux images (le piqué) car il floute légèrement les détails. Plutôt que de supprimer totalement le filtre comme Nikon le fait avec son D810 que nous avons testé, Sony a joué la sécurité en intégrant un filtre dont le niveau de lissage est réglé au minimum. Ainsi, ausculté à 100%, les clichés montrent des petites traces de cet effet « d’escalier » (aliasing), phénomène invisible à l’œil nu ou à l’impression, mais qui renforce le sentiment de netteté, notamment avec le 55 mm f/1.8 – une optique haut de gamme. Compte tenu de la large cible de ce boîtier, Sony a, selon nous, fait le bon choix.
Ergonomie améliorée
La meilleure qualité d’image du monde ne sert à rien si le boîtier est aussi maniable qu’une pelle (des propos qui n’engagent que leur auteur, ndlr). Sur le plan de l’ergonomie, nous saluons donc le choix de Sony de faire grossir et de renforcer ce boîtier. Par rapport à son prédécesseur, l’Alpha a7 Mark II est plus épais, paraît plus robuste et son grip est plus prononcé. Non seulement il tient mieux en main, mais en plus sa qualité perçue est bien meilleure car il fait plus robuste. Le ressenti est donc plus « pro » et l’a7 Mark II semble plus à même de partager avec son maître les vicissitudes de la vie. Seuls de vrais crashes tests pourront confirmer ou infirmer cela, mais le feeling est déjà là : l’a7 Mark II semble plus baroudeur.
Vidéo : bonne qualité de base
Limité à du Full HD, l’a7 Mark II propose un mode MP4 anecdotique, un mode AVCHD qui pousse à 28 Mbit/s (50p) et surtout le nouveau codec XAVCS en modes 25p et 50p à 50 mbit/s. On est loin d’un Panasonic GH4, roi incontesté de la vidéo, mais c’est déjà d’un bon niveau pour de l’enregistrement interne. L’utilisation d’un enregistreur externe qui passe par la prise micro HDMI permet d’enregistrer le signal RAW 4K non compressé, mais cela ne parlera qu’aux experts. Attention au mode XAVCS : si c’est celui qui propose la meilleure qualité vidéo, il nécessite des cartes mémoire à très haut débit, comme les nouvelles cartes UHS-II.
Montée en ISO satisfaisante
De 100 à 800 ISO, la qualité des détails est maintenue. 1600 ISO marque le début des premières pertes de détails, une dégradation très légère et uniquement perceptible dans les aplats. Ce phénomène est légèrement accentué à 3200 ISO mais cela reste de très bonne tenue. A 3200 ISO, les éléments les plus complexes – les cheveux notamment – commencent à être fortement lissés et à 6400 ISO le bruit est très marqué dans les zones homogènes. Nous considérons donc que 6400 ISO est la limite d’usage de qualité. A 12.800 ISO le lissage est très fort et le bruit, quoi que contenu, dégrade notablement l’image. Quant à 25.600 ISO, le rendu est tellement moche qu’à moins de vouloir appliquer un rendu « Francis Bacon » à vos clichés, passez votre chemin.
Le Sony Alpha A7S est bien évidemment très largement supérieur dans ce domaine – il grimpe jusqu’à 400.000 ISO et s’avère propre à 25.600-51.200 ISO. Les vampires et autres créatures de la nuit devraient donc le préférer à cet A7 Mark II dans ce domaine.
AF : mieux, mais perfectible
Le grand capteur plein format est une force en termes de qualité d’image, de flou d’arrière-plan, etc. Mais c’est aussi un défi technique dans de nombreux domaines comme la rapidité de mise au point. En cela, l’a7 Mark II nous a paru meilleur que son aïeul, mais toujours derrière Olympus et Panasonic qui profitent là de la petite taille du capteur Micro 4/3. Il reste encore du travail à Sony pour venir accrocher les petits capteurs, mais les améliorations de l’A7 Mark II notamment dans le suivi des objets montrent que Sony est sur la bonne voie.
NOTE : vous pouvez accéder à quelques-unes de nos images de test sur notre galerie Flickr.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.