Passer au contenu

Test : Sony Alpha A6300, un hybride performant en clair/obscur

L’excellence des prestations techniques du Sony 6300 que ce soit en termes d’image, notamment en basses lumières, ou de performances sont quelque peu éclipsées par de trop nombreuses limites, aussi bien ergonomiques que liées au parc optique APS-C, très limité.

L'avis de 01net.com

Sony Alpha A6300 (ILCE-6300)

Les plus

  • + qualité vidéo
  • + compacité
  • + autofocus

Les moins

  • - parc optique APS-C limité
  • - capteur non stabilisé

Qualité photo

4 / 5

Qualité vidéo

4 / 5

Réactivité

4 / 5

Ergonomie et finition

3.5 / 5

Appréciation générale

2.5 / 5

Autres critères et mesures

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 14/10/2016

Voir le verdict

Fiche technique

Sony Alpha A6300 (ILCE-6300)

Monture (baïonnette) Sony E
Format de capteur APS-C
Définition du capteur 24 Mpx
Type de capteur CMOS Exmor
Sensibilité ISO min 100
Voir la fiche complète

L’Alpha A6300 de Sony n’est pas le successeur du très familial A6000 testé il y a deux ans : entre le premier et le dernier-né, il y a près de 500 euros de différence dans leur prix de lancement. A 1150 € boîtier nu, l’A6300 se situe un bon cran au-dessus, que ce soit en termes de qualité de composants ou de puissance brute – rafale, AF, etc. Mais de l’A6000 (et des anciens NEX6/NEX7) il conserve cet aspect télémétrique avec le viseur déporté sur le côté.

Sony, toujours très techno

Adrian BRANCO, 01Net.com

Quand Fuji et Olympus la jouent “rétro” côté design, Sony et Panasonic (dans une moindre mesure) continuent d’offrir une approche “techno” avec des lignes plus dures et un design plus épuré. Si la qualité de fabrication du boîtier de Sony est très bonne, il se dégage de ce dernier une impression de fragilité que l’on ne ressent pas avec les boîtiers Panasonic, un peu plus massifs – voire très massifs si l’on met en rapport leur volume avec les dimensions du capteur Micro 4/3. Ce sentiment est en partie dû à la finesse de l’appareil. L’A6300 est peut-être résistant, mais son aspect n’invite pas à jouer au casse-cou.

A.B., 01net.com

Le toucher de ce boîtier est très agréable et Sony a trouvé un bon équilibre dans la résistance de la molette droite. L’interface logicielle, que l’on aimerait bien voir un peu évoluer au niveau de la lisibilité reste toujours aussi rapide à s’afficher, ce qui est plaisant à l’usage.

Très bon capteur

A.B., 01net.com

Premier fabricant de capteur CMOS au monde, Sony livre aussi bien les concurrents que sa division d’imagerie. Il est donc logique que les résultats de précision d’image et de montée en ISO soient bons ! Que ce soit avec le 16-70 mm f/4 ou avec le G Master 24-70 mm dédié aux boîtiers plein format, le capteur APS-C délivre d’excellents clichés, très riches en détails et à même de bien restituer les reliefs et les textures.

On peut reprocher un rendu par défaut des couleurs un peu trop « propre », à contre-pied de marques comme Canon, Fujifilm et Olympus qui essaient de conférer un caractère aux images. Sony, comme Panasonic, est d’abord un électronicien qui brille en vidéo et cet aspect « neutre » des images trahit cet historique. L’aspect positif de cette démarche est que les fichiers Jpeg – et a fortiori RAW – offrent une très grande latitude d’interprétation pour un développement logiciel manuel.

Très à l’aise en basses lumières

Comme le montrent les images de test, l’A6300 n’a pas peur des basses lumières. Les clichés sont parfaitement dépourvus de bruit jusqu’à 800 ISO et leur tenue est excellente jusqu’à 3200 ISO. Le seuil de dégradation notable est à 6400 ISO, même si le capteur parvient tout de même à préserver de nombreux détails.

Cette capacité à retenir les détails se retrouve jusqu’à 12.800 ISO : quoi que très bruitée, l’image de notre scène de test offre toujours des couleurs justes et le processeur d’image arrive à contenir la perte de précision d’image – on parvient parfaitement à lire les noms de ville dans le coin de l’image. Au-delà, les couleurs sont trop dénaturées et le bruit trop présent pour servir à autre chose qu’à du dépannage.

Absence de stabilisation du capteur

Le faux pas technologique de Sony c’est d’avoir fait l’impasse sur la stabilisation du capteur, un dispositif que la marque, pourtant partisane de la stabilisation optique, a eu le bon goût d’intégrer dans sa seconde génération d’Alpha 7 (les Mark II). De plus, l’excuse de l’impossibilité physique d’intégrer un tel dispositif ne tient plus depuis la semaine dernière et l’annonce de l’Alpha A6500, équipé de la précieuse stabilisation du capteur.

A.B., 01net.com

Dans les faits, cette absence aboutit à des vidéos moins agréables à regarder et à un plus grand taux de clichés flous de nuit, comme en attestent ces quelques photos de test. La guerre entre les stabilisations n’a plus lieu d’être, Panasonic, Olympus ayant et Sony (!) ayant déjà prouvé que rien ne vaut l’addition des deux procédés. Dommage pour l’A6300…

Excellence vidéo et problèmes de chauffe

youtube.com – YouTube regorge de vidéos parlant des problèmes de surchauffe de l’A6300.

Les fichiers vidéo produits par cet A6300 sont au top de ce qui se fait en matière d’hybrides – en dépit de l’absence de stabilisation du capteur comme nous l’avons dit plus haut. La compression en Full HD comme en 4K est excellente ; dans ce domaine, Panasonic et Sony demeurent les références, même si Fujifilm et Olympus progressent à pas de géant.

De nombreux utilisateurs ont fait part d’un risque de surchauffe lors de tournages en 4K en milieux chauds – ce défaut est apparu à la surface du net au moment où nous venions de renvoyer l’appareil de test à Sony et nous n’avions pas tourné des heures durant dans des conditions identiques pour le constater. Les précédents de chauffe du RX100 Mark IV et l’impossibilité d’intégrer la 4K pour cette raison dans le RX1R Mk II rappellent que la politique de miniaturisation dans l’ADN de Sony a ses limites, notamment en termes de dissipation thermique.

Un autofocus performant

Reprenant la technologie d’AF « 4D » des précédents boîtiers, l’Alpha A6300 dispose d’un système de mise au point efficace et très à l’aise dans le suivi des sujets grâce à un système de groupes de collimateurs verts. Très performant en mode rafale, ce système a comme limite le temps de passage au noir de l’écran et du viseur, un peu long à notre goût – contrairement au Fujifilm X-T2 par exemple. Sans être un boîtier sport, l’A6300 répond 100% présent à des besoins ponctuels de rafale, avec jusqu’à 11 images par seconde, avec un taux de déchets très faible. Du très bon travail de la part des ingénieurs nippons !

Les optiques adaptées manquent

www.sony.fr/electronics/objectifs

Ces deux dernières années, Sony a enclenché le turbo côté optiques en sortant des zooms et focales fixes de très bonne qualité capables d’appuyer les capteurs très denses en pixels des A7R et A7R Mk II. Le constat est hélas moins sexy en matière d’optiques dédiées aux capteurs APS-C dont notre A6300 est équipé. Le site de Sony ne référence en effet que 15 modèles APS-C (plus une optique dédiée à la vidéo, l’E PZ 18-110 mm f/4, hors sujet ici).

Une marque, quatre montures optiques
sony.fr – Sony a fait le choix de maintenir 4 montures photo : reflex APS-C, reflex plein format, hybride APS-C et hybride plein format.

Quinze optiques en 6 ans, dont seulement 2 modèles haut de gamme (estampillés Zeiss) c’est plus que maigre. En seulement 4 ans, Fujifilm en a sorti 19 (sans compter les variantes), dont plus d’un tiers que l’on peut qualifier de haut de gamme. Et chez Fujifilm, même l’entrée de gamme est de très bon niveau. En faisant le choix de maintenir 4 montures d’optiques – reflex APS-C, reflex plein format, hybride APS-C et hybride plein format – Sony disperse ses forces, pénalisant ainsi notre A6300. Et si vous pensez monter des optiques plein format FE, redescendez de votre nuage : elles sont encombrantes et posent de vrais problèmes de prise en main, notamment les modèles les plus haut de gamme.

Equilibre : où est le grip ?

A.B., 01net.com – Le Sony G Master FE 24-70 mm f/2,8 (SEL2470GM) pèse 886 g. Un sacré bébé pour un petit boîtier de 404 g !
A.B, 01net.com

Si les hybrides ont eu comme premier argument différentiant leur compacité par rapport aux reflex, les 8 années qui se sont écoulées depuis le lancement du premier Lumix G1 de Panasonic nous ont appris que jouer la carte de la finesse, pour la finesse, ne sert à rien. Panasonic l’a bien compris en faisant grossir sa série G entre le G4 et le G7 afin de faciliter la préhension. Or, si la préhension de l’A6300 ne souffre pas de critique équipé avec les optiques APS-C classiques, au-delà de ce format, le boîtier est trop déséquilibré avec les gros zoom trans-standards (sans même parler des optiques plein format), ce qui met en lumière la cruelle absence de grip.

A.B., 01net.com

Olympus et Fujifilm ont pris en compte cette limite des hybrides en proposant des grips dès les modèles de milieu de gamme. Vu l’attrait que peut avoir un tel boîtier pour de la vidéo (super 4K) ou de la photo sport (du fait du très bon AF, et du mode rafale) il est dommage que Sony ne propose pas un tel accessoire pour stabiliser son boîtier avec les plus gros objectifs.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.