Le Roi est mort, vive l’Era ! Dix ans après la commercialisation de la première Play:1, Sonos fait la révolution de son emblématique modèle d’entrée de gamme. Remplacée par la One — au design presque similaire — en 2017, l’enceinte compacte du constructeur de Santa Barbara (Californie) se mue cette fois-ci complètement, en Era 100 donc. Si elle est légèrement plus haute et moins large, elle conserve toutefois le même type de gabarit (18 x 12 cm), parfait pour trouver sa place sur une table, un bureau ou encore une étagère. Son design effilé et presque cylindrique la rend même un peu moins pataude que la One.
Le form-factor ne se limite d’ailleurs pas seulement à cela. Sonos en a aussi profité pour revoir les différentes commandes tactiles disposées sur son appareil. La première bonne nouvelle est la dissociation des boutons de volume et de contrôle de lecture. Sur la One, les boutons de volume étaient situés de part et d’autre de celui play/pause. Pour passer à la chanson suivante, il fallait faire glisser son doigt sur les trois boutons de gauche à droite (et inversement pour revenir à la chanson précédente). Cela occasionnait souvent de mauvaises manipulations : une mise en pause de la musique, ou tout simplement rien du tout si le geste n’était pas parfaitement aligné et ratait l’un des trois boutons.
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BoulangerContrôles tactiles plus cohérents
Sur l’Era 100, le contrôle de volume — toujours tactile — est désormais disposé au sein d’une gouttière. On peut y faire glisser son doigt pour une augmentation ou une diminution progressive ou toucher l’une des extrémités pour le faire de manière séquentielle. Plus en avant sur le dessus de l’enceinte sont disposés les boutons de commande de lecture : play/pause au centre, accompagné de chaque côté de deux petits nouveaux, permettant de passer simplement à la chanson précédente ou suivante. Ce remaniement est une réelle amélioration pour qui utilise ces commandes manuelles ; lorsque l’enceinte est disposée à portée de main, par exemple dans une salle de bain ou sur un bureau.
Les autres pourront utiliser les commandes vocales grâce aux micros intégrés à l’enceinte. Ils peuvent d’ailleurs se désactiver logiciellement grâce à un bouton tactile situé sur le dessus de l’Era 100 ou physiquement grâce à un interrupteur caché à l’arrière. Juste en dessous, un port USB-C fait aussi son apparition. Grâce à un adaptateur judicieusement vendu 25 euros, il peut se transformer en entrée auxiliaire jack 3,5 mm pour y connecter pourquoi pas une platine vinyle. On notera également le bouton de jumelage Bluetooth, que Sonos ne semble plus autant détester depuis la commercialisation de sa Move, première à avoir intégré ce mode de communication dans sa gamme.
Sonos Voice Control plutôt que Google Assistant
Ces micros sont bien entendu utilisés pour déclencher les assistants vocaux Alexa et Sonos Voice Control. L’Assistant Google a désormais disparu des enceintes du constructeur, après la bisbille judiciaire sur des brevets qui occupe les deux entreprises californiennes depuis plus de trois ans maintenant. Ceux qui veulent utiliser l’enceinte pour une multitude de fonctionnalités (notamment domotiques) choisiront Alexa. Au passage, l’assistant d’Amazon se déclenche toujours autant pour un oui ou pour un non : dialogue à la télé ou la radio, lave-linge en essorage ou… lorsqu’on se mouche. Phénomène étrange qui touche essentiellement les enceintes Sonos aux micros certainement un peu trop sensibles.
Ceux qui veulent se limiter aux commandes vocales musicales se tourneront vers Sonos Voice Control, disponible en français depuis la fin de l’année 2022. Cet assistant vocal s’avère tout simplement impeccable pour cet usage. Toutes les commandes musicales sont parfaitement reconnues et exécutées localement au niveau de l’enceinte. Le nouveau processeur — couplé à un coprocesseur neuronal et annoncé comme 47 % plus rapide que celui de la One — offre d’ailleurs une exécution plus réactive des commandes données qu’avec l’enceinte de précédente génération.
Trueplay, même pour les utilisateurs Android
Mais les micros ne servent pas seulement aux assistants vocaux. Pour la première fois sur une enceinte sédentaire, Sonos propose un système Trueplay automatique. Déjà disponible sur la nomade Move, il analyse l’acoustique de la pièce dans laquelle il se trouve pour proposer l’égalisation la plus adaptée à celle-ci. Sonos poursuit ici sa petite révolution sur une fonctionnalité essentielle de ses enceintes qui n’était réservée jusqu’à présent qu’aux possesseurs d’iPhone. En effet, seuls les modèles d’Apple étaient pris en charge, moins nombreux que ceux des pléthoriques gammes Android. Plus facile alors pour Sonos de connaître le calibrage exact de leurs micros pour analyser les réverbérations en se déplaçant dans la pièce iPhone à la main.
Toutefois, le constructeur continue de donner le choix entre ces deux techniques. Dans l’application, celle utilisant les micros interne à l’Era 100 est appelée « calibrage rapide » et se fait effectivement en appuyant sur un seul bouton depuis l’interface logicielle. Le « calibrage avancé » promet quant à lui d’être plus précis que le précédent et se réalise donc avec un iPhone. Nous avons évidemment essayé les deux configurations. Bonne nouvelle pour les possesseurs de smartphones Android, ils ne seront pas du tout lésés de ne pas posséder un modèle Apple. Il nous a été tout simplement impossible de distinguer à l’oreille la moindre différence entre les deux calibrage Trueplay. En revanche, cette technique est toujours aussi pertinente quant à sa capacité à mieux faire sonner une enceinte dans son environnement. Une fois le procédé activé, les basses, notamment, se sont montrées moins ronronnantes et bien plus précises.
Stéréo loupée, mais amplitude remarquable
Sonos propose jusqu’ici une prestation proche du sans-faute qui serait dommage de gâcher sur le point crucial de la qualité audio. Pour ne pas se louper dans ce domaine, la société californienne a fait les choses en grand. En plus du midwoofer 25 % plus grand que sur la One, on trouve désormais dans l’Era 100 deux tweeters au lieu d’un. Sonos les a qui plus est positionnés en oblique à 45 degrés de manière à obtenir un effet stéréo avec une seule enceinte. Malheureusement, cette solution ne fait pas de miracle et ne peut remplacer deux enceintes disposées à bonne distance l’une de l’autre. On pourra pour cela y associer une seconde Era 100, comme cela est possible depuis toujours au sein de l’écosystème Sonos. Elles peuvent évidemment même être utilisées comme satellites au sein d’un système 5.1.
À défaut de pouvoir proposer une image stéréo digne de ce nom, cette conception a cependant le mérite de produire un champ sonore bien plus large que celui de la One ou que d’enceintes équivalentes d’autres marques. Le constructeur explique que cette performance est également due à la grille de protection constituant un guide permettant de mieux diffuser les ondes autour de l’appareil. On apprécie par ailleurs le rendu des basses, à la fois rondes et précises, mais jamais bourdonnantes, notamment grâce à l’apport de Trueplay.
Sonos fait donc ici carton plein grâce à sa qualité audio maîtrisée de bout en bout. Plus puissante que la One, l’Era 100 prodigue un son bien plus ample, on l’a dit, mais toujours aussi agréable. Fidèle à sa signature sonore, le constructeur s’appuie toujours sur un son aussi rond qu’à son habitude, jamais agressif, mais suffisamment précis pour ne pas tomber dans une purée sonore où l’on ne distinguerait plus rien. Sonos maîtrise et continue à tenir ses concurrents à distance.
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