Sigma DP2s : la promesse
Conjuguer compacité et performances photographiques : c’était le pari de Sigma avec ses DP1 et DP2 (lire le test du DP1 et du DP2), deux appareils que nous avions précédemment testés. Hélas, le constructeur nippon n’avait alors pas réussi à transformer cette brillante idée en réalité. A l’assaut une nouvelle fois avec son DP2s, le constructeur nippon persiste.
Sigma DP2s : la réalité
Pas de surprises côté design et prise en main : le DP2s est la quasi copie conforme de ses prédécesseurs : une stèle noire façon Kubrick et 2001, Odyssée de l’espace. La qualité de fabrication est toujours bonne mais le temps est passé par là et des concurrents ont maintenant proposé des boîtiers de même format mais avec un grade de qualité de construction encore supérieure – on pense à Panasonic et son GF1 (lire notre test du GF1).
Un peu plus rapide, mais trop lent quand même
L’allumage du produit a été un poil amélioré et l’appareil est disponible en 2-3 secondes puis déclenche en 1 à 2 secondes. C’est mieux, mais ce n’est pas encore la panacée. L’écriture de l’image en RAW est plutôt longue, ce qui fait que l’appareil n’est pas taillé pour les rafales. L’autofocus lui aussi amélioré n’est cependant toujours pas convaincant et peine dès que les photons se sont fait la malle.
Mise au point manuelle et discrétion absolue
Mou de l’autofocus, l’appareil a cependant une arme : le débrayage manuel de la mise au point. Là, le déclenchement est instantané et complètement inaudible, contrairement aux compacts à optiques interchangeables (obturateur électronique pour le DP2s, mécanique pour les autres). Du coup l’appareil est très maniable et extrêmement discret en mode photos de rue – la focale de 41 mm est très adaptée à condition d’accepter les flous de bougé et de privilégier le noir et blanc. Oui, cela réduit le champ des possibles.
Mauvaise gestion du bruit
C’était et c’est encore le talon d’Achille de Sigma : le bruit numérique du DP2s est toujours très fort. Certes amélioré par rapport au DP1, par exemple, on est à mille lieues d’un NEX-5. Ce dernier étant encore utilisable à 1600-3200 ISO, le DP2s peinant à 400… En RAW c’est encore jouable, en JPEG, on oublie. D’ailleurs on oublie le JPEG tout court : cet appareil est fait pour le RAW un point c’est tout. Le JPEG est de toute façon limité à 800 ISO, le RAW poussant à 3200.
Le capteur Foveon délivre tout de même de belles images à 100 et 200 ISO, encore très convenables à 400. Les couleurs sont souvent très justes et l’image riche en détails, même si la résolution n’est pas franchement extraordinaire – 2640 x 1760 pixels.
Dur de lutter face aux géants de la photo…
Avec cette amélioration de boîtier, Sigma progresse un tout petit peu. C’est déjà ça. Le hic, c’est que la concurrence, elle, progresse à la vitesse de l’éclair : les compacts à optiques interchangeables proposent aussi des focales fixes et des capteurs de reflex, et leurs performances sont largement supérieures en termes de bruit numérique, d’autofocus, de réactivité, de rafale et d’ergonomie. Et de vidéo, le DP2s étant limité à un antédiluvien 320 x 240 pixels…
Cela fait beaucoup. Ici il faut prendre les handicaps du DP2s comme une invitation à accepter les limites de l’appareil et de les transcender. De nombreux artistes et photographes font ainsi, mais c’est plus rarement le cas du grand public. Le problème est que les experts/pros peuvent trouver mieux et plus modulaire dans les compacts à optiques interchangeables…
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