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Test : Sigma DP0, le compact ultra grand-angle pour des paysages d’exception

Le DP0 est une arme de choix pour les photographes de paysages tant sa qualité d’image est impressionnante. Mais c’est tout.

L'avis de 01net.com

Sigma dp0 Quattro

Qualité photo

3.5 / 5

Ergonomie et fonctionnalités

3.5 / 5

Réactivité

4 / 5

Appréciation générale

4 / 5

Note de la rédaction

Note publiée le 15/12/2015

Voir le verdict

Fiche technique

Sigma dp0 Quattro

Définition du capteur 19.6 Mpx
Ouverture max en grand angle 2.8
Zoom optique 0 x
Ecran (diagonale) 7.6 cm
Voir la fiche complète

Sigma dp0 Quattro : la promesse

Sigma conçoit des appareils photo par passion et ne cherche jamais à plaire au plus grand nombre. Les boîtiers de la marque ont en général toujours le même but : produire la qualité d’image la plus élevée possible dans un format compact. Quitte à faire des impasses totales sur des technologies considérées comme accessoires – vidéo, Wi-Fi, AF hybrides, etc.

Petit dernier de la famille, le DP0 Quattro est, comme ses frères, équipé d’une focale fixe mais pour la première fois, Sigma s’aventure dans le monde de l’ultra grand-angle.

Sigma dp0 Quattro : la réalité

Prenez un DP2 Quattro, améliorez un peu le logiciel interne et changez le 30 mm f/2.8 (éq. 45 mm) par un 14 mm f/4 (éq. 21mm) et voici le DP0 Quattro, le premier compact de la marque à jouer dans l’ultra grand-angle. Rien de neuf côté boîtier si ce n’est l’optique, Sigma ayant pour habitude de décliner le même boîtier avec des focales différentes.

Ergonomie de l’extrême

Comme nous l’expliquons dans le premier test du DP2 Quattro, le boîtier de cette nouvelle génération de Sigma est très spécial. Bien plus long que celui de la génération Merrill, il présente une courbure étrange au niveau du grip. Ce design peu commun serait en partie due à la nécessité d’étaler l’électronique : le capteur et le processeur chauffant trop pour être proches l’un de l’autre.

Dans tous les cas nous n’apprécions guère cette ergonomie, mais c’est comme les sandwichs aux choux de Bruxelles : y’en a qui aiment. L’interface logicielle de Sigma répond toujours aussi vite et les menus, quoique spartiates, sont clairs. Le système de paramétrage à base de molette est toujours aussi efficace et devient, après acclimatation, une seconde nature.

Regret : Sigma n’a pas eu l’envie ou le budget d’intégrer un viseur électronique à son boîtier, ce qui est une erreur.

Moins de pixels, mais de meilleurs pixels

Depuis la génération Merrill, les DP se sont imposés comme les rois de la haute résolution d’image. A cette époque, le capteur Merrill tutoyait déjà les 36 Mpixels du D800 avec son humble capteur 14,75 Mpixels. Depuis le passage à 20 Mpixels avec la génération Quattro, les boîtiers de Sigma taillent des croupières aux boîtiers reflex les plus définis. Non pas en définition d’image, c’est à dire le nombre de pixels, mais en résolution donc les détails par cm carré.

Niveau de détail impressionnant, hautes ISO d’un autre temps

Il suffit d’examiner les clichés à 100% pour prendre une grosse claque : le niveau de détail est ahurissant, parfait pour les très grands tirages – on parle en mètres là, pas en cm !

Le capteur Quattro de type Foveon n’est cependant pas exempt de reproches : outre son incapacité à faire de la vidéo, il est bien plus sensible à la montée en ISO que les capteurs traditionnels (à matrice de Bayer) : parfait jusqu’à 200 ISO, il dévie un peu à 400 ISO, bruite à 800 ISO et se perd dans les limbes au-delà de 1600 ISO.

A 100 ISO, c’est beau, mais passé 800 ISO, ça part en vrille…

Notez aussi que la plage dynamique de ce capteur Quattro nous a paru, à l’usage, inférieure à celle de la génération Merrill, les zones cramées comme celle de ces fleurs étant plus difficiles à récupérer que par le passé et les zones sombres plus prônes à bruiter à la correction logicielle.
Un Sigma se travaille donc à 100/200 ISO et, si possible, en plein jour et sur trépied. Ce n’est pas un reflex, c’est une chambre numérique.

Pour en être convaincus, profitez de notre galerie Flickr d’images en haute définition (images développées sous Sigma Photo Pro à partir des fichiers RAW X3F).

Optique qui arrache

Sans optique un capteur n’est rien, Sigma le sait bien puisque la marque japonaise est avant tout un opticien.

Monté sur un capteur APS-C, le 14 mm f/4 qui équipe ce DP0 Quattro équivaut à un 21 mm soit une focale très grand-angle. Et ce n’est pas une optique en toc : au centre de l’image, le piqué arrache littéralement l’œil. Comme toutes les optiques grand-angle, on sent le vignetage à pleine ouverture.

Détail à 100% sans aucune retouche. Le niveau de détail est stupéfiant.

Sur les scènes très lumineuses on sent aussi, en bord d’image, quelques aberrations chromatiques violettes et vertes. Des défauts optiques qui sont, comme le vignetage, facilement corrigeables de manière logicielle.

Au final, l’optique de ce boîtier a peu de défauts compte tenu de la focale et son champ de vision est un plaisir pour les photographes amateurs de paysage.

Sigma Photo Pro, le logiciel tortue

La patience est une vertu. Si vous n’en êtes pas convaincu, il va falloir changer votre fusil d’épaule lorsque vous développerez vos photos avec le logiciel Sigma Photo Pro, le seul à pouvoir ouvrir vos précieux fichiers RAW.

Rapide comme un nonagénaire courant un marathon, très mal optimisé et ergonomique comme un tank russe de la Seconde Guerre mondiale, Sigma Photo Pro est un logiciel qui rend humble. Vous étiez fier de votre processeur Intel Core i7 de la mort ? C’est bien, mais la moindre correction d’exposition ou, pire, de balance des blancs, vous prendra au bas mot 15 secondes.

Une fois admis que ce logiciel est une « chambre noire numérique à l’ancienne », une fois encaissé le fait qu’on ne travaille pas avec un Sigma (et encore moins avec son logiciel) comme on mitraille avec un reflex traditionnel. On apprend à transformer ses fichiers RAW en TIFF et vite les intégrer à son logiciel habituel (Lightroom, DxO, Capture One). Et pourquoi accepte-t-on toutes ces contraintes ? Tout simplement parce que les fichiers TIFF (ou Jpeg qualité 12) sont d’une richesse exceptionnelle.

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