Entre un Momentum 4 haut de gamme à 370 euros et l’Accentum à 180 euros, Sennheiser avait de la place. C’est celle que prend ce nouvel Accentum Plus présenté lors du CES 2024 en janvier dernier, à un tarif de 230 euros.
La nouveauté la plus visible de ce casque est la disparition des commandes par boutons de l’Accentum premier du nom. À la place, le constructeur allemand a choisi une surface tactile disposée sur l’écouteur droit. Ne reste alors qu’un seul bouton, celui permettant d’allumer l’appareil et de le jumeler en Bluetooth. Le système est plaisant à utiliser et tout à fait réactif : un tapotement commande la lecture/pause, glisser son doigt horizontalement permet de décrocher en cas d’appel. le faire verticalement augmente ou diminue le volume sonore. Du classique certes, mais bien pratique car il évite de chercher à l’aveugle les boutons comme c’était le cas avec le premier Accentum.
Bluetooth, jack, USB : le choix des connectiques
Cette surface tactile implique un léger changement de design avec l’apparition d’un sillon tout autour de l’extérieur de l’oreillette. Sinon le reste est similaire par rapport à l’Accentum, avec le même plastique mat qualitatif, mais en revanche très sensible aux traces de doigts. L’ensemble est bien assemblé, aucun craquement intempestif ne se fait sentir par exemple au niveau des charnières. Bien qu’il serre un peu la tête par rapport à beaucoup de ses concurrents, l’Accentum Plus demeure un casque confortable qu’on pourra porter plusieurs heures d’affilée grâce à son poids contenu de 227 grammes.
L’autre nouveauté est l’apparition d’un port jack 3,5 mm qui permet d’utiliser le casque de manière filaire, même lorsqu’il est éteint (le câble est fourni). À l’heure de la disparition des prises jack sur les smartphones cela peut paraître anachronique, mais le système est tout de même bien pratique si l’on veut brancher son casque sur son ordinateur sans avoir besoin de l’annulation de bruit tout en économisant sa batterie. Autre possibilité de connexion : le port USB-C qui nécessitera en revanche que le casque soit allumé (là aussi, un câble USB-C vers USB-A est fourni). Une excellente initiative — rare sur les casques à ce prix-là — qui le rend compatible avec des sources lossless et lui permet d’exprimer pleinement son potentiel audio, on y reviendra. Il est également possible de profiter d’un signal sans perte sans fil (Bluetooth 5.2) grâce à sa compatibilité aptX Adaptive, dédiée aux smartphones Android dotés de puces Qualcomm. Dans les autres cas, ce sont les classiques codecs compressés SBC et AAC qui sont à la manœuvre.
L’une des applications les plus complètes du marché
On avait reproché à l’Accentum l’absence d’une housse pour le transporter. Sennheiser ne l’a cette fois-ci pas oubliée pour le plus grand bonheur du casque qui sera ainsi complètement protégé lorsqu’on le laisse traîner au fond d’un sac. Elle est solide, bien finie et pratique avec ses deux logements dédiés aux câbles fournis.
Comme avec les autres appareils de la marque, c’est l’application Smart Control qui permet d’accéder aux réglages. Et autant dire qu’il y en a un paquet, c’est l’une des plus riches du marché. On peut y gérer les appareils connectés (jusqu’à deux en même temps), l’égalisation via des présélections ou un égaliseur manuel à cinq bandes (on peut aussi la personnaliser selon ses goûts grâce à l’assistant Sound Personalization), la détection de port, les zones sonores (pour appliquer automatiquement des réglages dans des lieux définis) ou encore la réduction de bruit.
Réduction de bruit honorable, mais micros sensibles au vent
Nouveauté de cette version Plus par rapport à l’original, l’ANC Adaptive fait son apparition. Celle-ci propose de régler automatiquement l’intensité de l’annulation de bruit en fonction de l’environnement. Une bonne idée sur le papier seulement, puisque nous avons en effet remarqué que c’était souvent la position maximale qui était appliquée. Cette réduction de bruit est d’ailleurs efficace comme nous avons pu nous en rendre compte aussi bien dans les rues bruyantes que dans les transports. Elle n’atteint pas celle prodiguée par les meilleures marques du marché (Bose, Sony, Apple), mais s’en sort fort honorablement. On est beaucoup moins convaincu en revanche par le mode transparent qui produit une sorte d’effet tunnel assez désagréable.
Cela trahit certainement la qualité moyenne des micros externes, par ailleurs toujours aussi sensibles au vent. Un réglage dans l’application permet par ailleurs de régler ce paramètre, mais quand on choisit une plus grande insensibilité au vent, la réduction de bruit se fait logiquement moins efficace. Ces micros sont d’ailleurs également à la peine lorsqu’on utilise le casque en mode kit mains libres. Comme on le constate souvent, il est performant à l’intérieur, dans un environnement calme. Malheureusement, les choses se gâtent par exemple dans la rue, où l’algorithme était bien à la peine pour séparer notre voix du fond sonore, au prix d’une dégradation importante et de nombreux artefacts. Difficile de se faire entendre auprès de nos correspondants dans ces conditions.
Des basses, toujours des basses
Bon point en revanche de cet Accentum Plus, son autonomie. Annoncée à 50 heures par la marque (sans réduction de bruit) — comme son prédécesseur, nous avons pu là aussi dépasser les 40 heures d’écoute avec la réduction de bruit activée. Autant dire que le recharger a été le cadet de nos soucis. Et si l’on se retrouve à court de batterie (800 mAh), une charge de 10 minutes lui redonne 5 heures d’autonomie.
Enfin, la qualité sonore de l’Accentum Plus n’est pas très surprenante puisqu’on retrouve les mêmes qualités et défauts que sur son prédécesseur. C’est du côté des aigus que se fait le reproche le plus important, ils sont trop en retrait en notre goût pour obtenir un son aussi équilibré qu’on l’aimerait, il faut donc passer obligatoirement par la case égalisation pour compenser cette signature sonore particulière. Heureusement que l’application le permet. Le reste du spectre est en revanche au rendez-vous avec des médiums très chauds — agréables pour les voix — et des basses ultra dynamiques, parfaitement typées pour le hip-hop ou les musiques électroniques. En parlant de dynamique, le plein potentiel du casque dans le domaine sera atteint en le branchant sur une source lossless en USB, c’est là qu’il s’exprimera le mieux. Cela montre également l’excellente gestion faite par Sennheiser des haut-parleurs de 37 mm, comme en témoigne également la scène sonore reproduite ici avec une bonne dissociation de l’image stéréo entre les voies de droite et gauche.
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