Les hybrides de Sony ont le vent en poupe. Avec une gamme plein format allant de 1000 à 5500 €, l’offre d’appareils photo hybride Sony s’avère des plus séduisantes et fait du mal à Canon et Nikon. Si les forces du constructeur japonais sont nombreuses dans ce domaine, il y a cependant une petite ombre au tableau : les optiques. D’un côté, le parc optique développé par Sony est toujours assez modeste face à ceux de Canon et Nikon. De l’autre, une grande majorité de ces optiques, quoique de bonne qualité, sont chères. Ce qui fait que le ticket d’entrée dans le monde des hybrides Sony à capteur plein format se montre très élevé.
C’est cette facture que l’optique Samyang 35 mm f/2.8 fait drastiquement baisser. En effet, cette petite focale fixe au format pancake ne coûte que 300 €. Une somme à mettre en parallèle avec le 35 mm au format pancake de Sony qui coûte, lui, près de 800 € ! La question est donc de savoir si Samyang a réussi le hold-up du siècle en proposant l’une des focales les plus attractives de l’univers Sony FE (la monture plein format des hybrides de la marque japonaise).
Sobre et efficace
La première impression quand on déballe le carton s’avère excellente : l’optique est livrée dans une petite housse renforcée et le niveau de finition est plutôt bon. Si le fût de l’optique est en plastique — sans doute du polycarbonate, très résistant — la baïonnette est bien en métal, l’ajustement des pièces parfait et le micro pare-soleil extrêmement compact.
Les inscriptions et l’aspect général n’ont pas la classe d’une optique Zeiss ou Leica, mais il s’agit ici d’une optique utilitaire, non d’un bijou pour briller en société. En tout état de cause, le déballage donne l’impression d’en avoir pour son argent, une impression validée par les tests terrain.
Qualité optique : une bonne surprise
Soyons clairs : à la fois peu coûteuse et extrêmement compacte, cette focale fixe n’est certainement pas la meilleure des optiques de précision que nous ayons jamais vue. Impossible de comparer les performances pures de ce petit coucou de 85 g à 300 euros avec celles du Sony Zeiss Distagon T* FE 35 mm f/1.4, un monstre de verre de plus de 600 g et vendu à 1600 euros.
Mais, si la luminosité de cette focale fixe reste assez modeste, nous avons été surpris de la qualité des résultats. Et ce, d’autant plus, qu’elle s’est frottée au capteur le plus exigeant des hybrides Sony, l’A7R Mark II, fort de plus de 42 mégapixels. Face à ce monstre, elle s’est étonnamment bien comportée et a su produire des clichés bien piqués — surtout au centre — et offrir un beau rendu des couleurs. On ne retrouve pas la subtilité des arrière-plans flous d’une optique Zeiss, le vignetage est très fort à pleine ouverture (ce qui peut avoir son charme d’ailleurs) et il faut ouvrir à f/5.6 pour le faire disparaître complètement, alors que le piqué est un peu plus mou dans les bords de l’image. Mais qu’importe : la plupart des images sont belles, voire très belles. Et surtout, avec une optique si légère, nous avons pris plaisir à emporter un appareil photo.
Autofocus très satisfaisant
L’un des écueils que l’on rencontre souvent avec les optiques tierces parties, c’est la mauvaise communication entre le module autofocus de l’appareil et la motorisation des optiques. En règle générale, ce sont les optiques des constructeurs qui sont les plus rapides. Ici cela n’a pas été le cas. Nous n’avons observé aucune différence de comportement entre l’optique 55 mm F/1.8 qui équipe toujours notre A7R Mk II de test et cette petite focale fixe pancake. De plus, le fait que 35 mm corresponde à un grand-angle modéré, il y a moins de difficulté à capter la lumière et faire correctement la mise au point. Cela reste cependant une belle performance pour Samyang, car ce 35 mm est seulement sa troisième optique à disposer d’un autofocus, toutes les autres références sorties jusque-là étant en effet à mise au point manuelle.
Petit + léger = envie de voyager !
Si les boîtiers des hybrides Sony sont plus légers que les reflex, ce n’est pas le cas de la majeure partie des optiques. Avec à peine 85 g sur la balance, cette petite optique donne l’impression de ne porter que le boîtier nu. Le couple A7R Mark II (625 g) et Samyang AF 35 mm f/2.8 FE ne pèse que 710 g, sois moins que n’importe quel reflex Full Frame (ou presque). Et si l’ensemble est assez dense, le corps du boîtier de l’A7 reste bien moins encombrant qu’un reflex, une compacité à laquelle répond parfaitement ce 35 mm. Car en plus de sa légèreté, la focale fixe de Samyang apporte un encombrement très réduit : 3 cm de longueur et 6 cm de diamètre. En optique plein format, ce n’est rien !
Du coup on prend bien plus de plaisir à emporter sonappareil photo où que l’on aille. Et même si cela sonne comme une évidence, le meilleur appareil photo est toujours celui que l’on avec soi. Alors quand on a avec soi une machine à pixels comme un A7R Mark II, les images produites ont largement plus de gueule que celles prises avec un smartphone !
Le duel face au Zeiss 35 mm f/2.8
Samyang n’a rien inventé : il existe déjà une optique parfaitement similaire dans le line-up de Sony, le Sonnar T* FE 35 mm F2.8 ZA. Nous n’avons pas eu l’occasion de mettre les deux optiques rigoureusement face à face, mais pour avoir déjà manipulé l’optique de Sony, déjà un peu vieillissante, les résultats nous semblent assez similaires. Et même si la balance technique penchait favorablement en faveur de l’optique Sony Zeiss, un argument massue vient porter secours à la petite Samyang : un prix absolument imbattable. Quand le 35 mm Sony s’affiche à 750 € en moyenne, celui de Samyang se trouve partout à 299 €, soit deux fois et demie moins cher ! Ajouté à cela qu’elle est aussi bien construite que sa consœur (quoique moins belle), tout aussi rapide et optiquement très proche, l’humble focale fixe de Samyang gagne largement le duel.
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