Quel monstre ! Nous avons reçu à la rédaction le tout dernier-né de la gamme QLED de Samsung, le QE65Q9FN (sa référence complète est même QE65Q9FNATXZG) dans sa version 65 pouces. Après une présentation à New York que nous avions d’ailleurs partagé avec vous en vidéo, l’heure des tests est arrivée pour savoir si la technologie QLED fait enfin le poids face à l’OLED et si ce téléviseur a d’autres atouts en poche.
Et on commence justement par un élément qui fait tout de suite mouche lors de l’installation – et dont nous vous parlions lors de l’annonce de la nouvelle gamme. Sur ce Q9, Samsung a déporté toute la connectique dans une base externe.
Rien de nouveau pourraient nous dire les connaisseurs, certains précédents modèles Samsung le proposaient déjà. Pourtant il y a bel et bien une nouveauté qui constitue un avantage substantiel. La base intègre désormais le transformateur électrique qui sert à alimenter le téléviseur.
Non seulement il n’est plus nécessaire de disposer de deux prises électriques (une pour la base et une pour le téléviseur), mais, mieux, grâce à cette nouvelle version de la techno « Samsung One Connect », un simple et unique câble – pourtant très fin – suffit à faire transiter l’image 4K HDR, le son… mais aussi l’alimentation de ce 65 pouces. C’est tout simplement bluffant ! Et une véritable performance de la part du constructeur qui donne la possibilité de réaliser une installation murale très propre, voire… magique dans certaines conditions.
Samsung Ambient Mode… et votre TV disparaît
Le « mode ambiance » était l’une des nouveautés mise en avant par Samsung pour sa nouvelle gamme de téléviseurs QLED, un mode inspiré de « The Frame », la série dont le concept est de transformer le téléviseur en oeuvre d’art lorsque ce dernier n’est pas utilisé.
L’objectif est de faire disparaître le téléviseur de votre salon, de masquer ce large rectangle noir disgracieux parfois accroché au mur. Si, comme nous le disions, la techno One Connect permet une installation très propre au mur, la techno « ambient mode » permet de fondre l’écran dans le décor. Pour cela, différents motifs (unis, imitation brique, effet vague, etc.) et réglages (afficher les photos, un fil d’informations, un widget météo, etc.) sont offerts de base dans les menus du téléviseur. Mais le must, ce sera d’exploiter au mieux la techno en utilisant la fonction qui permet de personnaliser le fond (elle est d’ores et déjà disponible mais dans une version encore non définitive).
Depuis les menus du téléviseur et avec l’application mobile Samsung SmartThings (compatible iOS et Android), il est possible de prendre une photo du téléviseur sur son mur et de prolonger la texture de ce dernier sur l’écran de la télé. Sur le mur blanc de notre labo, le résultat n’est pas des plus impressionnants, mais sur les essais que nous avions pu faire lors de la présentation du téléviseur, nous avions vraiment été étonnés par le résultat sur un mur en brique par exemple.
Cette fonction est d’autant plus plaisante qu’elle est simple à mettre en ouvre. Depuis les menus du téléviseur on indique tout d’abord qu’on souhaite personnaliser le fond. Là, un message nous invite à utiliser l’application mobile SmartThings. On suit les indications jusqu’à prendre une photo du téléviseur sur son mur. L’appli se charge ensuite d’analyser la couleur et les motifs du mur. Il ne lui faut alors que quelques secondes pour reproduire à l’écran du téléviseur le revêtement du mur.
Dernière précision qui a son importance : nous avons relevé que la consommation électrique de ce mode ambiance peut s’élever à près de 140 watts. Voilà qui peut faire grimper la note d’électricité si vous abusez de cette fonction. Heureusement il est possible de lui associer un minuteur pour que l’écran s’éteigne au bout d’un certain temps… et redevienne complètement noir.
Un QLED Full LED qui concurrence de plus en plus l’OLED
Cette version 2018 du Q9 intègre désormais un système de rétroéclairage Full LED composé de 480 zones. Une technologie qui a surtout pour avantage d’apporter à la fois une haute luminosité à cette dalle LCD tout en boostant les contrastes grâce à un pilotage fin des zones lumineuses. Et ici, ça paye. A l’oeil nu, nous sommes rapidement saisis par la profondeur des noirs. Ce n’est pas encore aussi parfait que l’OLED, mais avec sa technologie QLED et, désormais, avec le pilotage assez fin du rétroéclairage de la dalle, ce téléviseur s’en approche. Lorsque l’on visionne un film, les bandes en haut et en bas de l’écran sont d’un noir quasi parfait !
Cette précision se vérifie également dans notre test de « blooming ». Celui-ci consiste à afficher des points blancs, plus ou moins gros, sur un fond noir uni. Moins le point blanc « bave » sur le noir et plus le rétroéclairage est maîtrisé.
Le résultat n’est certes pas à la hauteur de la reproduction parfaite de l’OLED, mais c’est tout de même bien meilleur qu’avec la plupart des téléviseurs LCD ! Les effets de halo sont très contenus, sauf lorsque l’on se décale un peu sur le côté de la dalle. L’augmentation des angles de vision permet en effet de percevoir « des fuites » de lumières. Avouons toutefois que regarder des cercles blancs sur fond noir ne devrait pas franchement être une activité quotidienne récurrente.
Une image contrastée et très, très lumineuse
Toujours à l’œil nu, l’image est saisissante en mode « standard » comme en mode « naturel ». C’est d’ailleurs ce dernier mode qu’on préfère pour les programmes du quotidien (TNT, YouTube, etc.), pour sa configuration à la fois très lumineuse et assez juste.
Selon nous, le mode « dynamique » est, quant à lui, à bannir dans la plupart des cas. Il est beaucoup trop intense et agressif pour les yeux des spectateurs. Les couleurs saturées que l’on trouve notamment dans le traitement des photos et vidéos capturées avec certains des smartphones de la marque se retrouvent dans ce mode. Il est donc à réserver aux conditions d’installation les plus dures, dans une pièce baignée de lumière et avec une dalle exposée à des reflets importants, par exemple. Petit aparté d’ailleurs sur le sujet, Samsung a appliqué un traitement Ultra Black Elite qui limite bel et bien les reflets sur la dalle qui reste néanmoins assez brillante.
Pour regarder vos films ou séries, sur Netflix, Amazon, via un lecteur Blu-ray ou encore une console de jeux, le mode « cinéma » s’impose. Sur les premières minutes d’utilisation, on a clairement l’impression que les blancs, si blancs dans le mode naturel, virent légèrement au jaune. Ce défaut, ou plutôt ce calibrage du mode cinéma, semble devenir une tendance déjà partagée par plusieurs constructeurs. Nous l’avons également constatée chez Sony lors du test du Bravia AF8… et, déjà, cela ne faisait pas l’unanimité à la rédaction.
Nous reconnaissons toutefois volontiers que ce rendu est très confortable – voire reposant – pour les yeux. Nous avons également constaté que c’est ce mode qui exploite le mieux la techno HDR. Avec différentes vidéos de tests, on distingue très bien certains détails dans les zones sombres de l’image qui ne sont pas perceptible en mode « naturel » (pourtant plus lumineux). On peut remercier ici la dalle 10 bits, compatible HDR10+ (technologie concurrente du Dolby vision) qui sait mettre en valeur le contenu Ultra HD.
En revanche, la gestion du bruit numérique ainsi que du détourage des sujets sur des contenus Full HD n’est pas parfaite (on remarque notamment des traînées de pixels parasites). On est même parfois très loin de la perfection, comme l’illustre ici un extrait de Mission Impossible 3 visionné sur Netflix, où le rendu de certaines scènes s’avère assez grossier. Une critique qu’il faut toutefois pondérer : l’immense dalle de 65 pouces a clairement un impact visuel sur la remise à l’échelle des contenus. Mais Sony et LG ont visiblement une légère avance dans ce domaine.
Des mesures qui crèvent le plafond
Avec les contenus appropriés, c’est sûr, ce 65 pouces est un régal pour les téléspectateurs. D’ailleurs, notre ressenti très positif à l’égard de ce téléviseur se vérifie par les mesures de notre sonde. A commencer la luminosité de la dalle, mesurée en moyenne à 831 cd/m². Nous avons même mesuré un pic lumineux au-delà de 1000 cd/m². Notre sonde n’allant pas au-delà de 999 cd/m², elle n’a pas pu nous indiquer de mesure plus précise. C’est deux à trois fois plus que la plupart des dalles OLED testées à la rédaction.
Les contrastes sont assez dingues, eux aussi, avec une mesure à 11138:1 en mode cinéma. Un excellent score pour une dalle LCD full LED. En revanche, si la fidélité des gris est très bonne, la justesse des couleurs (toujours en mode cinéma) n’est pas parfaite. Le coup de boost apporté aux couleurs par le Quantum Dot de Samsung est flatteur pour l’oeil du spectateur (enfin, la plupart), mais peu apprécié du capteur impassible de notre sonde qui les juge trop saturées.
Pour en finir avec les mesures, on remarque également que la multiplication des zones lumineuses a un impact sur la consommation électrique du téléviseur. En fonction de la luminosité nécessaire pour la restitution d’une scène, la consommation varie du simple au quadruple. Dans des scènes sombres, celle-ci peut s’établir à environ 60 ou 65 watts à près de 240 watts dans une scène lumineuse et en mode « standard ». En revanche en mode « cinema », la consommation instantanée est régulièrement comprise entre 80 et 150 watts, voire moins. Une bonne nouvelle pour votre porte-monnaie.
Un rendu audio étonnant
Ce Q9 version 2018 intègre un système audio assez performant. Alors que les enceintes ne sont pas apparentes (pas même au dos du téléviseur), le rendu se distingue largement du gros de la concurrence – exceptions faites des modèles équipés de puissantes barres de son. D’abord par sa puissance (60 watts annoncés par Samsung) qui permet de vraiment faire du bruit dans le salon…. et sûrement même de se faire maudire par ses voisins. Mais aussi parce que le rendu est assez riche. Les voix se distinguent bien des effets sonores et ces derniers ne manquent pas de punch, là encore, pour un système intégré et dépourvu de caisson de basse.
TizenOS, sans doute l’une des meilleures interfaces TV
L’interface TizenOS des télés Samsung fait partie de ce qui se fait de mieux – talonné de très (très) près par webOS de LG. La navigation dans les menus s’avère d’une fluidité exemplaire, quel que soit l’usage. Parcourir les services connectés tels que YouTube, Amazon Prime Video et Netflix, regarder la TNT, changer de source, accéder aux portails d’applications et autres services en ligne… tout se passe vraiment bien.
On finit même par oublier que la télécommande livrée avec le téléviseur est vraiment minimaliste. Il n’y a aucune touche d’accès direct aux chaînes, par exemple. Ici il faut zapper chaîne par chaîne à l’aide du bouton présent en bas à droite. Juste à gauche, un autre bouton permet de piloter le volume. En revanche, la chose est très réactive.
Pour les accros au smartphone, l’application SmartThings peut se substituer à la télécommande et offrir plus que cette dernière. Elle permet notamment de se connecter au tuner TNT du téléviseur pour en récupérer le signal. Il est alors possible de regarder un programme télé sur son smartphone, pendant qu’un autre programme est visionné sur le Q9 lui-même. Il est même possible d’éteindre complètement la télé tout en continuant de regarder la TNT sur son smartphone.
Bixby, l’assistant vocal débarque dans la télé
L’autre innovation sur laquelle se battent les constructeurs de TV se situe du côté de « l’intelligence artificielle », qui passe ici par la reconnaissance vocale. L’arrivée de Google Home dans nos foyers a poussé les constructeurs à adopter ce type de service, sauf qu’ici ce n’est pas Google, mais Bixby qui est intégré à TizenOS. Changer de chaîne, régler le volume, changer de mode de configuration de l’image, consulter la météo, regarder une vidéo sur YouTube ou encore ouvrir une application… les commandes vocales sont nombreuses et permettent souvent un accès plus direct que de passer (via la télécommande) par les multiples menus.
Sur ces fonctions de reconnaissance vocale, TizenOS et webOS chez LG (technologie appelée ThinQ) ont pris une sérieuse avance sur Android TV, système sur lequel Google Assistant tarde vraiment à être déployé. Un problème qui devrait être résolu dans le courant de l’été, selon plusieurs constructeurs.
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