En 2018, Samsung avait sorti l’artillerie lourde en matière de TV QLED. Cette année, l’absence de Coupe du monde plaide en faveur d’une évolution de la gamme tout en douceur. C’était sous-estimer le constructeur coréen qui ne cesse de faire progresser sa technologie QLED en appuyant là où ça fait mal à l’OLED : la luminosité et la gestion des reflets.
Qualité d’image : un nouvel angle d’attaque
Déjà très performant sur la qualité d’image de ses QLED, Samsung a encore progressé avec son Q85R. Nous avons affaire à une dalle VA 10 bits dotée d’un système de rétroéclairage Full Led Local Dimming composé de 96 zones. Elle permet au téléviseur d’afficher une excellente luminosité, mesurée à 731 cd/m² par notre sonde. Côté contraste, c’est aussi très solide avec un taux de 4871 :1. Ces deux valeurs sont supérieures à ce que propose l’un des plus sérieux concurrents du QLED, le téléviseur LCD 75XG9505 de Sony. Ce type de dalle permet aussi de réduire notablement le blooming (le halo clair qu’on voir parfois autour des sous-titres lorsqu’ils sont sur un fond noir)… même s’il reste encore présent. Mais la principale prouesse du Q85R est à chercher ailleurs, du côté des angles de vision qui sont habituellement le talon d’Achille des écrans LCD face à l’OLED. La solution de Samsung consiste à appliquer un filtre antireflet sur la dalle. Celui-ci agit très efficacement sur les angles mais il fait davantage encore en faisant complètement disparaître les reflets lorsqu’on est face à l’écran.
Enfin, en matière de mise à l’échelle, Samsung est parvenu à affiner l’upscaling des contenus (procédé qui adapte l’affichage d’un contenu basse résolution à un téléviseur haute résolution), avec un lissage en douceur et sans artefacts. Sur ce point, Sony garde une longueur d’avance mais les QLED ont largement réduit l’écart. Le mérite en revient très largement au nouveau processeur « Quantum Processor 4K ».
Boîtier One Connect : la meilleure idée, c’est la simplicité
L’une des innovations majeures de la précédente gamme de QLED Samsung concernait la connectique du téléviseur avec l’apparition de « One Connect ». La (bonne) recette est renouvelée sur le millésime 2019 avec le retour du fameux boîtier. Comme son nom l’indique, il s’agit d’un hub déporté, relié à l’écran avec un fil très discret, qui agrège toute la connectique du Q85R. Alimentation, image et son sont gérés par un câble unique ce qui laisse la possibilité au propriétaire de peaufiner son installation. Au-delà de la prouesse technique, c’est une idée très pratique qui gagnerait à être copiée.
Système Tizen : toujours plus fluide
Tizen n’a ni le magasin d’applications d’Android TV (chez Sony), ni la fluidité naturelle d’un Web OS (chez LG) et pourtant le système d’exploitation du Coréen n’a pas à rougir face à la concurrence. Sa dernière version offre un équilibre bien dosé entre clarté des menus et vitesse de navigation.
Les principaux réglages sont accessibles très rapidement tout comme les services les plus couramment utilisés (Netflix, Molotov, Prime Vidéo, etc.).
Là où cette dernière version de Tizen innove le plus, c’est sur la reconnaissance vocale. Samsung a bien évidemment équipé son téléviseur de son assistant maison, Bixby. Mais celui-ci n’agit pas seul, il pourra être secondé par un assistant tiers. Dans le courant du mois de mai, le constructeur prévoit en effet d’étendre cette compatibilité à Amazon, Google Assistant et à Siri via AirPlay2. Comme sur une Freebox Delta, la cohabitation entre deux assistants vocaux n’est pas des plus aisées et il faut un temps d’adaptation pour savoir ce qu’il faut demander à Bixby et ce qui revient à Alexa (ou aux autres). Spoiler Alert : Bixby fera mieux dans presque tous les cas puisqu’il sera le seul à pouvoir modifier certains réglages ou aller plus loin dans certains menus. Qu’on se rassure, Alexa pourra toujours vous informer sur les prévisions météo ou vous rappeler qui est Brad Pitt.
« Game Mode » et « Ambiant Mode » : fausses bonnes idées ?
Comme à son habitude, Samsung a doté son téléviseur de fonctionnalités secondaires plus ou moins intéressantes. L’initiative de telles applications est souvent louable, leur application, en revanche, donne des résultats plus ou moins intéressants. Il en va ainsi du « game mode » et de l’« ambiant mode ». Le premier, comme son nom l’indique, permet d’optimiser la qualité d’image dans les jeux. Chez Samsung, cette amélioration s’appuie sur la technologie Dynamic Black Equalizer et consiste essentiellement à éclairer les zones sombres. Sur le principe, pourquoi pas. Dans les faits, c’est la fidélité du jeu et son ambiance qui en pâtissent. Sur un titre comme « Shadow of the tomb raider » il y a quelque chose d’étonnant à voir les grottes amazoniennes éclairées comme des centres commerciaux. En revanche, dans une optique de compétition, l’ambiance importe peu du moment qu’on peut débusquer plus facilement ses ennemis planqués dans l’ombre.
La problématique du mode « Ambiant » est légèrement différente. Celui-ci permet d’habiller son téléviseur pour éviter d’avoir sous les yeux un vaste rectangle noir lorsqu’il n’est pas utilisé. Il est possible d’utiliser l’un des thèmes fournis par Samsung ou de créer le sien, à partir de l’application « Smart Things ». Cette dernière permet de choisir parmi ses photos ou de prendre un cliché de l’environnement du téléviseur qui reproduira alors ce motif à l’écran pour une intégration optimale. Principal souci avec ce mode purement esthétique : sa consommation. Et pour cause, le téléviseur qui devrait être en veille est bel et bien allumé. Sa consommation (356W, 187W ou 164W, selon le niveau de luminosité) est celle d’un téléviseur en fonctionnement classique. En résumé, le mode Ambiant, c’est plutôt joli mais pas vraiment écolo.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.