Pour terminer une année 2016 plus que mouvementée, Samsung lance la Gear S3, troisième modèle du nom. Une fois de plus, le fabricant se passe d’Android Wear pour nous proposer Tizen, son système d’exploitation maison. Compatible avec tous les smartphones Android, cette dernière version fait le plein de fonctionnalités avec l’intégration d’une puce GPS, mais également d’un altimètre et d’un haut-parleur.
Grosse, mais belle
Après la Gear S au design si particulier, Samsung a voulu se rapprocher des formats d’horlogerie plus classiques. Autrement dit, en nous proposant des cadrans ronds. Notre test porte sur la version Frontier de la S3. Comme la Gear S3 Classic, elle est vendue 399 euros. Un tarif qui la place entre les Apple Watch Series 1 et Series 2, avec quelques millimètres et quelques grammes supplémentaires.
Sur le papier, la Samsung Gear S3 pèse 62 grammes, contre 34 grammes pour l’Apple Watch Series 2 42mm. Une différence importante, mais pas si problématique. Au poignet, le modèle sud-coréen se fait oublier en quelques minutes. Ces dimensions s’expliquent certainement par l’intégration de nombreux capteurs et la volonté de ne pas créer de protubérance au niveau du capteur de rythme cardiaque. Un choix payant en termes de confort.
Lors de la conférence de présentation, Samsung a mentionné son travail sur les matériaux. Les mêmes que ceux habituellement utilisés en horlogerie. Là encore, le résultat est à la hauteur des prétentions et supérieur à celui de l’an dernier. Avec l’assemblage des différents métaux, les reflets diffèrent selon qu’ils viennent de la couronne, de l’écran ou du boîtier. Ces subtilités font de la Samsung Gear S3 une très belle montre connectée, mais également une jolie montre tout court – malgré un bracelet en silicone un poil salissant. On apprécie également sa compatibilité avec tous les bracelets standards de l’horlogerie (format 22mm), ce qui permet une personnalisation totale. Son caractère imposant est le seul vrai frein à l’achat, surtout lorsqu’on a un petit poignet.
Le meilleur écran du marché
Comme sur ses smartphones, Samsung utilise une dalle Super AMOLED qui permet d’obtenir un taux de contraste infini et de faire de belles économies d’énergie. Il est légèrement plus grand que celui de la Gear S2 (1,3 pouce contre 1,2 pouce). La définition reste quant à elle de 360 x 360 pixels. Les forces de cette technologie sont toujours présentes avec un confort de lecture optimal renforcé par une luminosité de 605 cd/m2. Dans ce domaine, il vous sera difficile de trouver quelque chose de mieux à vous mettre au poignet.
En optant pour l’utilisation de son propre OS, Samsung a certainement fait le meilleur choix possible. Contrairement à un Android Wear encore très fouilli et standardisé, Tizen permet d’exploiter au mieux le cadran arrondi de la Gear S3. Mais la véritable force de cette montre reste la couronne rotative, déjà présente l’an dernier. Pour rappel, il suffit de faire tourner le cadran autour de l’écran pour basculer d’un menu à l’autre. Un fonctionnement qui a l’avantage d’être neutre, que l’on soit gaucher ou droitier. Un équivalent de la Digital Crown de chez Apple, qui est quant à elle placée sur la tranche du boîtier.
La plus intuitive avec l’Apple Watch
Avec le modèle Frontier, cette couronne est encore plus grosse, crantée, et donc plus facile à manipuler. Un choix totalement cohérent avec l’esprit baroudeur de la montre. Pour naviguer dans Tizen, le cadran rotatif a une double utilité. Sans appuyer sur le moindre bouton, il permet de parcourir les widgets. Certains – comme la météo, les contacts favoris ou le calendrier – sont nativement intégrés. Il est possible d’en ajouter dans la limite de quinze éléments. Chacun d’entre eux permet d’accéder à des données plus précises ou à l’application correspondante.
Sur la tranche droite, le bouton du bas – celui du haut n’est autre qu’un bouton retour – permet d’accéder à la liste des applications. Les icônes suivent la forme arrondie du boîtier. L’écran ne permettant d’en afficher que neuf, il faut effectuer un tour complet avec la couronne pour basculer vers les applications suivantes. Dans chacun des cas, ce mode de fonctionnement est bien plus intuitif que celui des montres concurrents sous Android Wear.
Beaucoup, beaucoup d’applications
Il a cependant une limite, avec l’obligation de passer par le tactile pour lancer une application sélectionnée grâce à la couronne rotative. On aurait aimé pouvoir tout faire mécaniquement, en prévision des journées d’hiver nous incitant à porter des gants. Et cela pourrait facilement être corrigé: une fois l’application sélectionnée, un appui sur le bouton du haut nous renvoie vers l’écran principal. Un appui sur le bouton du bas nous renvoie quant à lui… vers ce même cadran principal. Le transformer en bouton de validation serait plus logique.
Pour diversifier les usages, le Galaxy Apps regorge de milliers d’applications supplémentaires. Malheureusement, les plus utiles – Uber, calculatrice, Navigator etc. – sont noyées dans une nuée de cadrans au goût douteux et au tarif parfois exorbitant. On touche également à l’une des limites de l’environnement des objets connectés chez Samsung. Pour fonctionner, il faut passer par les applications Samsung Gear, Gear S Plugin, S Health, et d’autres selon les fonctionnalités. Un peu de simplification ne serait pas de trop. On espère également l’arrivée tant attendue de la compatibilité avec iOS.
Comme évoqué plus haut, la montre peut également être utilisée grâce à l’écran tactile. Il faut d’ailleurs passer par un swipe vers le bas pour faire apparaître certains raccourcis : passer l’appareil en mode avion, l’éteindre, régler la luminosité ou vérifier le niveau de batterie.
Trois jours d’autonomie
La capacité de la batterie est d’ailleurs en augmentation puisqu’elle passe de 250 mAh à 380 mAh. Grâce à cela, la Gear S3 peut tenir un peu plus longtemps que son aînée, jusqu’à quatre jours selon Samsung. Lors de notre test, nous avons pu l’utiliser pendant près de trois jours, avec une luminosité de 70% – ce qui est largement suffisant. Un avantage de taille face à sa concurrente de chez Apple qui doit être rechargée chaque nuit.
Cette année, la montre de Samsung s’équipe d’un GPS et d’un altimètre. Deux capteurs qui seront efficaces pour les sorties à pieds ou à vélo. Grâce aux 4 Go de stockage, les mélomanes pourront se passer de leur smartphone. La norme IP68 permet à la montre de résister à une courte plongée, bien qu’il soit déconseillé de nager avec.
Toutes ces données sportives sont récoltées et exploitées par l’application S Health de Samsung. Sans être originale, elle assure l’essentiel malgré les limites que l’on a pu rencontrer lors de notre test du Samsung Gear Fit2. Au quotidien, les mesures sont plutôt fiables, que ce soit au niveau du sommeil ou du nombre de pas. Les valeurs retenues pour la mesure du rythme cardiaque sont également cohérentes.
Parmi les autres nouveautés, un haut-parleur fait son apparition. On peut donc enfin passer des appels directement depuis la montre – pratique en voiture, avec une qualité sonore très acceptable. L’autre bonne idée signée Samsung est la fonction SOS. En appuyant trois fois sur le bouton du bas, un message d’alerte est automatiquement envoyé à un ou plusieurs contacts sélectionnés. Ils auront ensuite accès à la localisation de la montre – et de son propriétaire, on espère – durant 60 minutes.
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