Après avoir déserté le marché européen du PC fin 2014, Samsung lançait pourtant début 2016, sur le Vieux Continent, le Galaxy TabPro S 12, un portable hybride sous Windows 10. Fort du succès de ce dernier, le constructeur revient à la charge avec le Galaxy Book, son remplaçant tout désigné. D’après la présentation faite lors du MWC 2017, le Book reprend les bons ingrédients de la TabPro tout en y ajoutant plus de puissance. Chouette !
Précisons que le Galaxy Book se décline en deux tailles d’écran (10,6 ou 12 pouces) et que les configurations embarquées se sont pas du tout les mêmes suivant les versions, avec de surcroît la 4G proposée en option ! C’est un modèle 12 pouces que nous avons eu en main, annoncé à 1229 euros et uniquement Wi-Fi. Un concurrent de taille pour la nouvelle Surface Pro de Microsoft ?
Le voilà enfin ce Galaxy Book de Samsung annoncé à Barcelone au printemps dernier ! Ce nouvel hybride Windows 10 a une mission de taille : venir remplacer le très bonne Galaxy TabPro S, longtemps resté en pôle position de notre Top 10 des PC hybrides. Dire que nous en attendons beaucoup est un doux euphémisme. Sans plus attendre, commençons notre examen de la bête !
En avant-propos, rappelons que le concept des PC hybrides 2-en-1 est le suivant : d’un côté, une tablette dopée aux composants de PC (et Windows 10) et de l’autre, un clavier. Vous aimantez la première sur le second et vous voilà aux commandes d’une machine qui a des airs de PC ultraportable. A n’importe quel moment, il est possible de repasser en mode tablette, en un tour de main.
En matière d’ardoise tactile, Samsung connait son affaire. La preuve, le Galaxy Book présente une excellente finition avec son boîtier en aluminium fin (8 mm seul, 1,6 cm avec le clavier) et assez léger (746 g contre 1,15 kg avec clavier).
Après une rapide inspection, il apparait que le Galaxy Book est équipé de deux prises USB Type-C (non compatible Thunderbolt 3.0) servant tant d’interface de recharge de la batterie qu’à recevoir des clés ou des disques durs compatibles. Pour les périphériques USB 3.0 classique, il faudra en passer par un adaptateur (non fourni). Enfin, pour se connecter à la Toile, c’est Wi-Fi obligatoire !
Se trouvent aussi sur les flancs de l’ardoise une prise micro/casque et surtout un emplacement pour carte microSD afin de pouvoir étendre les capacités de stockage du Galaxy Book. Sur le dessus, un bouton de mise en marche et un autre, plus large pour le volume, sont de la partie.
En mode PC, l’ergonomie laisse clairement à désirer
Passons à la partie clavier du Galaxy Book. Elle fait à la fois office de station d’accueil et de housse de protection pour l’ardoise. La tablette vient s’aimanter à un support en plastique, situé juste au-dessus des touches du clavier. Mais pour qu’elle reste en position verticale façon écran de PC portable, il est impératif de replier une partie de la cover et de venir l’aimanter au dos de l’ardoise.
De fait, impossible de varier finement l’inclinaison de l’écran, seuls quatre angles fixes sont envisageables. Et nous avons eu beau y mettre la meilleure volonté du monde, nous n’avons jamais été à l’aise pour travailler en mode PC, avec le Galaxy Book sur les genoux.
Autre reproche à formuler à l’encontre de cette station d’accueil, il est déconseillé de rabattre la tablette sur les touches comme on le ferait avec n’importe quel hybride utilisé en position « PC ». Si vous procédez ainsi, il y a toutes les chances que l’ardoise se décroche du clavier au moment où vous voudrez la réutiliser ! D’une part, parce que les aimants sont peu puissants et, d’autre part, parce que la fine partie en plastique accueillant la tablette n’offre pas assez de débattement. Il faut donc procéder à l’inverse : ramener le clavier sur l’écran. Un geste peu naturel.
Le clavier, à proprement parler, est équipé de touches rétroéclairées (trois niveaux d’intensité), un peu plus petites que la norme standard. De fait, quelques fautes de frappe sont à prévoir lors des premières heures d’utilisation, le temps que les doigts prennent leurs marques.
Le touchpad, pour sa part, offre une bonne surface de glisse avec des boutons de clic droit et gauche, d’une bonne réactivité, intégrés dans la partie basse de la dite surface.
Un stylet performant au corps (trop) étroit
Dernier accessoire de pilotage livré avec la tablette : un stylet S Pen (élaboré avec Wacom). Grâce à lui, il est possible de prendre des notes directement sur l’écran de la tablette ou de faire, par exemple, du détourage minutieux dans les logiciels de dessins ou de retouches photo.
En plus des applications reconnaissant l’écriture manuscrite incluses dans Windows 10, Samsung en préinstalle d’autres (feuille de cahier, bloc-note, etc.). Nous n’avons constaté aucune latence prononcée entre le tracé sur l’écran et la matérialisation sur la feuille blanche virtuelle. On retrouve presque des sensations d’écriture analogues à celles éprouvées avec un bon vieux couple papier-crayon. Bien entendu, le stylet reconnaît de nombreux points de pression (4096 annoncés) ce qui permet, par exemple, de foncer ou d’éclaircir un trait simplement en imprimant plus ou moins de force sur la mine, comme on le ferait avec un crayon à papier. On regrette, en revanche, l’extrême finesse de ce stylet, ce qui ne facilite pas sa préhension.
Mais quel bel écran !
Comme la Galaxy TabPro S, le Galaxy Book mise sur un écran 12 pouces Super AMOLED pour faire la différence avec ses concurrents… et nous en coller plein la rétine. Au ratio 3:2 (comme la Surface Pro de Microsoft), la dalle affiche de très belles images en 2160 par 1440 pixels qui, à l’oeil nu, offrent des couleurs vives, lumineuses et bien contrastées.
Des premières impressions confirmées par notre sonde de test : nous avons relevé une luminosité maximale moyenne de 413 cd/m2 et un taux de contraste abyssal dit « infini » (99999:1). Cependant, ces très bonnes mesures ne permettent pas au Galaxy Book d’obtenir la note maximale en affichage. Pourquoi ? Tout simplement parce que la vitre brillante de l’ardoise accroche tous les reflets possibles et imaginables ! Et comme il n’est pas possible de faire varier l’inclinaison de la tablette en mode PC, impossible de limiter ces parasites lumineux.
Un gain de puissance évident
Nous le mentionnions en introduction, le Galaxy Book embarque une configuration bien plus puissante que celle de feu la Galaxy TabPro S. Ainsi, exit le processeur anémique Intel Core m3 et bienvenu à un vrai Core i5-7200U, capable de faire tourner toutes les applications du quotidien et bien plus encore. C’est également ce Core i5 qui est en charge de la partie graphique, par le biais de son contrôleur graphique intégré (Intel HD Graphics 620). Pas de folies 3D au menu mais la possibilité de faire tourner quelques vieux jeux ou des titres très peu exigeants sans trop de souci.
Pour le prix demandé (1230 euros), nous nous attendions à trouver au moins 8 Go de mémoire vive. Il n’en est rien, Samsung place la quantité minimum vitale : 4 Go. Même constat du côté SSD, il faut se contenter d’un peu moins de 90 Go disponibles sur les (seuls) 128 embarqués. Béni soit le lecteur de carte microSD par le biais duquel il sera possible d’ajouter quelques Go supplémentaires pour archiver documents, photos et vidéos dans la tablette. En fait, pour être aux commandes d’une configuration plus proche de celles des ultrabooks actuels, c’est-à-dire équipée de 8 Go de mémoire et 256 Go de SSD, il faut accepter de débourser 200 euros de plus.
Reste que, selon les critères actuels, cette configuration est un peu « juste ». Cela n’empêche pas le Galaxy Book de bien s’en sortir dans nos différents logiciels de tests tant analytiques que pratiques. En moyenne, il marque entre 400 et 900 points de plus que la Galaxy TabPro S dans les différents tests de la suite logicielle PC Mark 8. Si le surf sur internet, la bureautique et le visionnage de vidéos 4K sont une simple formalité pour lui, cet hybride peut tout à fait faire tourner un logiciel de retouche photo digne de ce nom sans souffrir.
Enfin, considérant les composants présents dans l’ardoise, difficile de faire appel à un système de dissipation passif. Samsung a toutefois réussi à concevoir une ventilation capable de rester discrète même lorsque les ressources matérielles sont fortement mobilisées : les nuisances se maintiennent à 34,5 dB maximum. On aurait presque apprécié qu’elle fasse un peu plus de bruit pour empêcher que le mercure ne grimpe trop haut ! Au dos de la tablette, nous avons en effet relevé des températures atteignant presque 56°C lorsque l’ensemble de la configuration est particulièrement sollicité. C’est bien trop chaud à notre goût.
Une très bonne endurance
Sans réelle surprise, le Galaxy Book ne parvient pas à égaler l’autonomie record de la Galaxy TabPro S. Toutefois, que ce soit en lecture de vidéo en continu ou en utilisation polyvalente soutenue, l’appareil s’en tire assez bien. Dans le premier cas de figure, la batterie tient presque 8 heures et dans le second cas, un peu moins de 6 h 30. Pour rappel, la nouvelle Surface Pro de Microsoft (dans sa version Core i7) ne tient que 5 heures 52 dans le premier cas et seulement 3 h 48 dans le second scénario…
Bon an mal an, le Galaxy Book devrait rester opérationnel lorsque les journées ne sont pas trop chargées. Pour les dures périodes de labeur, en revanche, mieux vaut ne pas oublier le chargeur secteur de la machine, pas plus gros que celui d’un smartphone ! Bon point, ce dernier recharge la tablette en un peu plus d’une heure, à condition de le connecter à la prise USB Type-C compatible Fast Charge.
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